Yves Michaud dénonce la gloutonnerie des parlementaires

Yves Michaud est d’avis que « nos bienheureux élus se sont entendus comme larrons en foire pour écumer les fonds publics »

CDPQ — qui tire les ficelles ?




nouvelle espèce de parasites: les cumulards de l'État
Pillage des fonds publics, gloutonnerie éhontée des parlementaires, foire aux retraites dorées, toutes ces expressions ont parsemé l'allocution au contenu assez bouleversant du conférencier Yves Michaud ce matin devant l'assemblée générale de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP), à l'hôtel Best Western Universel, à Drummondville.
Toujours farouchement opposé au principe de la double rémunération d’un organisme public et pension du même employeur, l'ex-politicien de 82 ans a brossé un tableau plutôt exhaustif de ces «allocations juteuses» de nos parlementaires dans son discours intitulé: «Une nouvelle espèce de parasites: les cumulards de l'État».
«Les députés de l’Assemblée nationale du Québec se sont votés depuis une vingtaine d'années des retraites dorées, des allocations juteuses, dites de transition, donc en transit pour se chercher du travail suite à une défaite ou une démission. En fonction, ils bénéficient d’une kyrielle de prestations parlementaires dépassant la douzaine dont la plupart sont soustraites à l’examen des employés de l’État. Avec la complicité d’une opinion publique indifférente parce que peu ou mal informée, nos bienheureux élus se sont entendus comme larrons en foire pour écumer les fonds publics et se voter des avantages prohibitifs à susciter l’envie des républiques de bananes», a dénoncé l'ex-complice de René Lévesque.
M. Michaud, qui dit avoir passé une trentaine d'heures à faire des recherches pour «trouver ces chiffres cachés», a cité des exemples frappants: «En tout, 44 députés ont touché de rondelettes allocations de transition et sont revenus à l'Assemblée nationale. Je vous soumets les noms de Jean-Marc Fournier (146 000 $), Pauline Marois (128 000 $) et de François Legault (128 000 $) qui, en peu de temps, ont effectué un retour inattendu et inexpliqué sur les banquettes parlementaires. Que diable sont-ils allés faire dans le secteur privé pour revenir rapidement au confort douillet de la vie politique ? Cela va sans dire, sans rembourser le moindre sou de la prime de départ qu’ils ont touchée», a-t-il fait remarquer.
Plus inacceptable encore, selon lui, est la décision de membres de la députation de se prévaloir des conditions d’une retraite payée par les fonds publics, enrichie «d'une allocation coquine de transition vers le troisième âge. Il n’y a pas de précédent de la sorte dans le secteur privé, nous voilà dans l’inédit et du jamais vu dans les démocraties modernes. Il faut que nous ayons perdu la tête et que nous soyons collectivement riches à craquer pour gaver nos élus dans des proportions aussi gargantuesques. Un exemple : Monique Jérome-Forget qui a quitté la vie politique à 69 ans et encaissé la somme rondelette de 146 000 $ adossée à une pension annuelle de 49 786 $ pour 10 ans de service. Trois mois après sa démission, elle pantouflait chez un cabinet d’avocats de Montréal. Tout ça, c'est de la folie furieuse, il faut arrêter ça».
Caisse de dépôt: un conseil d'administration trop complaisant
Celui qui s'est fait connaître comme le «Robin des banques» a de plus soumis l'idée que le poste actuellement vacant, au sein du conseil d'administration de la Caisse de dépôt et placement du Québec, soit attribué à un représentant de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic.
«Et ce afin d’assurer une présence plus adéquate du secteur public au conseil d’administration de la tirelire gouvernementale. La représentation actuelle du secteur privé dans le coffre-fort de l’épargne collective des Québécois, largement dominante (10 membres sur 15), est un contre-sens et une porte ouverte à des alliances de complaisance ou pis encore des relations incestueuses avec des magouilleurs financiers de haut vol. Un conseil d'administration moins complaisant y aurait pensé deux fois avant de voter une indemnité de départ de 400 000 $ à un PDG fugitif (Henri-Paul Rousseau), premier responsable d'une perte de 44 milliards $ de nos économies, et à l’encontre de tout code d'honneur», a fait valoir M. Michaud, qui a été plusieurs fois applaudi.
«Je suis estomaquée d'entendre tout ça», a réagi Lucie Morin, une participante parmi 250 membres présents de l'AQRP. «Je savais que des élus étaient surpayés, mais jamais à ce point-là. Il faut renverser la machine»


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