Un écran de fumée?
13 juin 2024
Bonjour M. Marineau,
Ce qui m’a le plus titillé dans l’annonce de notre premier ministre c’est le choix de Sébastien Proulx, maintenant à l’emploi du Mouvement Desjardins, cette ex-coopérative qui était pratiquement indépendante d’administration avant la venue de Claude Béland à sa présidence. Raymond Blais l’avait averti de ne pas se prendre pour le «président» du Mouvement Desjardins; ce que Claude Béland n’a pas respecté : il a agi exactement comme un président d’entreprise qui devait tout contrôler. Claude Béland confirme cette erreur constitutionnelle des Caisses populaires Desjardins dans son autobiographie de 2015 «Claude Béland; une carrière au service du coopératisme». Cette autobiographie est remarquable pour découvrir l’incompétence de Claude Béland en matière de coopératisme. Laurent Laplante, ex-éditorialiste en chef du journal «le Devoir» a confirmé l’erreur de jugement de Claude Béland dans son article «Pauvre coopération» en janvier 2000 (http://www.cyberie.qc.ca/dixit/20000120.html).
Depuis Claude Béland, le Mouvement Desjardins est de plus en plus la «banque» du Québec et ses dons, commandites, et subventions saupoudrent tout le Québec autant dans le domaine de la Santé, de l’Éducation, des Municipalités; Desjardins est de plus en plus considéré comme une entreprise de mécénat au service de tout le Québec, comme si les membres Desjardins étaient tous considérés comme des contribuables au service de la province.
Il y a même un doute raisonnable à se demander l’enregistrement comptable des ristournes dans les livres de Desjardins : est-ce que les dons, commandites, subventions sont considérés comme des ristournes aux membres? J’ai posé la question à Desjardins et je n’ai pas obtenu une réponse claire et satisfaisante. Je pense avoir levé un questionnement dérangeant…
Voir Sébastien Proulx venir dire au gouvernement comment augmenter son autonomie, c’est comme demander à Desjardins comment il peut davantage financer la province et devenir encore plus le financier des Québécois.
Il y a définitivement anguille sous roche et Sébastien Proulx qui est maintenant à l’emploi de Desjardins après avoir été ministre au Québec sous la bannière de la CAQ, ne peut logiquement travailler contre son employeur ni son ex-employeur!
La politique a ce fâcheux réflexe de manipuler les citoyens considérant ceux-ci innocents et crédules. Tout dernièrement, à Maskinongé, les membres de la Caisse populaire Desjardins ont unanimement dit «NON» à un projet de fusion! Incroyable, mais vrai! Après toutes ces années à se faire fusionner partout en province, voici qu’enfin les membres semblent avoir compris que s’ils disent «OUI» à une fusion, ils disent définitivement NON à leur autonomie (https://www.lenouvelliste.ca/affaires/affaires-locales/2024/06/05/caisse-desjardins-du-jamais-vu-a-maskinonge-FJORB73SVFBTREFEZBG76FOJRU/)
Pour être autonome et indépendant, il faut d'abord l'être financièrement; c'était le message de Dorimène et Alphonse Desjardins en 1900 et il est encore plus vrai en 2024. L'aurait-on oublié?