PKP : laïcité, régime politique et projet de pays
30 janvier 2015
Les libéraux se sont toujours remplis les poumons de la Révolution Tranquille cependant qu’ils en faisaient toujours-toujours dévier la course. C’est la vision de Jean Lesage qui a prévalu hélas, et non pas celle de René Lévesque.
Concernant l’instauration d’une régie des rentes sous autorité provinciale, l’argument suprême des libéraux à l’époque, (ceux d’alors étaient de la même farine que ceux qui sévissent maintenant avec l’aide du West Island) l’argument suprême que le p.m. Jean Lesage avait avancé auprès du gouvernement de Lester B. Pearson, pour qu’il consente à l’instauration d’une telle spécificité québécoise, c’était que cela contribuerait à sauver le Canada. Textuellement : « Sauvez le Canada ! » plaidait-il publiquement auprès son homologue fédéral.
En réalité, ce n’était pas la R.R.Q.que les libéraux visaient, c’était la futur Caisse de Dépôts.
Et c’est depuis ce temps qu’il y a toujours-toujours eu des Michael Sabia pour « sauver » le Canada et bien des fortunes aussi, qui aimaient et qui aiment encore d’autant plus le Canada et la Caisse de Dépôts que la Caisse et le Canada les ont toujours aimés en retour… C’est dans cette entreprise de sauvetage réciproque hélas, milles fois hélas, que les indépendantistes ont eux-mêmes couru jusqu’à s’essoufflés, dans cette course qui tourne en rond depuis le début, et qui n’avait pas d’autre but que de remplir les poches de ceux qui ont toujours cru qu’être patriotard, cela était bien suffisant.
Prend-t-on toute la mesure de l’immense nouvelle que signifie la venue de P.K.P. en politique ? Est-ce que lui-même prend la mesure de tout l’espoir qu’il porte ?
Dès lors que les indépendantistes s’enligneront sérieusement, mais sérieusement, pour arracher le pouvoir des mains du West Island, (ce qu’aucun patriotard ni aucun carriériste ne pourront jamais faire, si craintifs qu’ils sont de nature à l’égard de tout ce qui ressemble à un conflit), l’Indépendance sera plutôt facile à faire, le peuple québécois sera au rendez-vous, aussi fidèle qu’en 1962.
Le goût de l’aventure ayant été éradiqué ici depuis bien longtemps, il serait grand temps de s’y prendre autrement… Il est moins cinq en effet, cependant que Nous sommes en retard et qu’il est déjà « et cinq » pour Nous à l’étranger. Si… si notre littérature apporte peu, c’est peut-être hélas parce que Nous ne savons pas encore qui Nous sommes. Nos hommes et nos femmes politiques portent donc une bien plus grande responsabilité que nos écrivains, fondamentalement parce que Nous sommes une fausse minorité traitée comme une vraie. Nos écrivains sont piégés.
Comme disait le grand Melville, pour faire un chef d’œuvre, cela prend un sujet puissant. Hélas, on Nous a plutôt appris à mépriser la Grandeur, l’honneur et la puissance.