Lors du référendum de 1995, j’ai voté Oui. Comme en 1980. Mais en 1995, c’est sans aucune ferveur que j’avais voté Oui. Les résultats de cet exercice politique m’avaient quand même étonné. Il m’arrive parfois encore de me dire ceci : non mais, simonak de simonak, fallait-il qu’elle souffle fort la nation, fallait-il qu’elle souffle fort même dans un ballon crevé, la nation, pour être passée si proche de sa Liberté.
J’estimais, en effet, depuis avant même 1980, que le référendum était un exercice piégé, qui Nous menait radicalement nulle part. Je le crois encore. Mais je m’étais quand même déplacé pour voter Oui. Et je me déplacerais encore volontiers pour encore voter Oui, exactement comme lors de ce premier grand printemps de 1980, alors pourtant que Nous entrions tous en hiver…
Mais si c’est pour mettre le P.Q. sous la houlette de deux vieux amuseurs publics comme Bouchard et Taylor, si c’est pour « ça » que JFL entreprend un supposé « tournant identitaire » au P.Q., eh ben là, si en 2018 je suis encore là cette fois… je ne me déplacerai pas du tout le jour du vote. Je ne voterai pas. Et c’est le coeur bien tranquille mais les lèvres un peu serrées, comme au Grand Soir manqué de 1995, que j’observerai alors les teneurs de micros des grands médias Nous expliquer ce qu’ils n’auront pas compris, pas davantage d’ailleurs qu’ils n’avaient rien compris au phénomène Trump : comment le P.Q. des « progressistes » à JFL a subi très exactement le même sort que les « progressistes » du Bloc à Gilles.
Le temps du focaillage est pourtant terminé depuis longtemps. Et ce n’est plus d’aucun intérêt de constituer un parti de « gauche » indépendantiste ou de « droite » indépendantiste, en espérant pouvoir ainsi inspirer et mobiliser l’électorat. À cet égard, la misérable p’tite gôche versus la misérable grosse drette, c’est ma conviction que l’électorat est vraiment, mais vraiment « ailleurs ».
Le Bloc à Gilles s’est pourtant cassé les dents à persister dans cette voie du renoncement et du mépris de ce que Nous sommes. Si bien que c’est maintenant l’Indépendance elle-même qui au milieu du « champ de ruines », cependant que Q.S., la gôche la plus folle de tout l’Occident, cherche encore à humilier le P.Q. comme s’il s’agissait de la drette la plus infâme. Non mais…Les indépendantistes sont-ils devenus tellement sourds qu’ils n’entendent plus ni les murmures ni les clameurs de l’électorat? Ne voit-on pas au P.Q. que ce n’est plus le temps ni de farfiner ni non plus parler la bouche en trou de cul de poule ?
Les « progressistes » et les carriéristes de l’aile parlementaire du P.Q. (ce sont les mêmes, exactement les mêmes) n’ont pas du tout l’air de se rendre compte que le P.Q. n’est plus du tout, du tout, mais plus du tout, à une autre quelconque de ces innombrables « croisées de chemins » auxquels ce parti nous habitués, mais qu’il est bel et bien à découvert et vulnérable au milieu du « champ de ruines » lui-même, et qu’il ne leur servira à rien, (absolument, absolument à rien, quoi qu’en pense JFL), d’agiter le drapeau de la « diversité » comme le font Maka Kotto, Véronique Hivon et Alexandre Cloutier.
C’est assez pitoyable à la fin qu’un grand parti comme le P.Q. se laisse déconnecter par une p’tite gang de carriéristes de la bien-pensance et de la rectitude politique canadienne.
Ce n’est plus cette game politique que le P.Q. a le choix véritable de jouer (mon humble avis), s’il veut évidemment se rendre là où il veut se rendre… Cette game-là, dans laquelle il persiste contre tout bon sens, c’est la vieille game des péquisteux, et dans une grande mesure aussi celle des référendeux, c’est-à-dire la game des loosers. D’autres que les péquisteux et les référendeux la joue bien mieux qu’eux la game de la « diversité » ! Ce n’est pas un hasard que les libéraux veulent augmenter toujours plus les quotas d’immigration. Et ce n’est pas un hasard non plus que la gang à Couillard, la même gang que celle de Charest, arrive à survivre à tous les scandales.
Pour autant, s’en remettre aux fonctionnaires pour savoir si les seuils d’immigration sont les bons, c’est renoncer. C’est abdiquer. C’est cela utiliser des paroles verbales et se tenir la bouche en cul de poule !
C’est pour avoir déjà joué trop longtemps la game vertueuse de la « diversité » que le Bloc en a mangé une maudite, le N.P.D puis maintenant le P.L.C étant pour le moins aussi capables que le Bloc de jouer cette game-là. Et c’est sans compter ici véritablement, l’expérience aussi vertueuse que vertigineuse d’O.N….On jase !
Le P.Q. s’apprête lui aussi maintenant, hélas, à manger la ration amère qu’il s’applique à se mériter, comme se l’est hautement mérité le Bloc à Gilles. C’est avec une insoutenable insouciance, en effet, en même temps que d’un inqualifiable entêtement, que le P.Q. s’enligne tout droit, sans déviation aucune, comme le Bloc l’a fait avec une détestable persistance, le P.Q. va s’en aller tout droit lui aussi vers quelque chose qui ressemble à un Mur.
N’a pas fini de se plaindre des sondages JFL ! N’a pas fini de se plaindre de la publicité négative qu’il s’emploie à se mériter le P.Q ! Il continue, le P.Q à marde ! Il continue en quelque sorte dans la péquisterie qui l’a toujours desservie.
Collectivement, Nous (la nation) sommes encore dans la spirale descendante qui a commencé un certain soir de 1980. Câlissez-Nous donc la paix avec l’Égalité ! Défendez-Nous plutôt !
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
10 commentaires
Yves Corbeil Répondre
28 novembre 2016@ Marcel Haché
Les plus vieux s'en souviennent c'est sur, le beau risque maudit, après avoir convaincu de peine et de misère Lévesque pour la loi 101. Le beau risque qui a permis à Lévesque le tergiversant d'acheter encore du temps, du temps qu'on avait pas. Ce qui a mené à la démission de Laurin et quelques autres en 84 ou 85.
La suite on la connait, le goût de gouverner qui commence avec la députation de 81 et on continue à la vivre avec nos péquisteux comme vous dites, ouvert à la diversité, ça fait chic dans un discours vide de contenu pour un pays, indécis sur la laïcité, couvert ou à découvert, perdu son âme en route.
Y comprennent pas que c'est nous autres la minorité visible en devenir dans cette Canadian bilingual province, rêver par Trudeau et qui va être perpétré par le rejetons.
Tout ce qui va rester de nous autres bientôt, c'est des vieux films à l'ONF pis le village Québécois d'antan à Drummondville.
L'histoire qui raconte d'où on vient et ce que l'on a enduré pour rester debout au lieu de ramper est disparu dans les réformes de l'éducation qui ont affaibli le rêve de Guérin-Lajoie pour son peuple au lieu de l'élevé. Alors comment continué un combat qu'une majorité comprends pas, on est des radoteux qui vivent dans le passé, l'avenir est ''GLOBALISER ou Lisée'' la planète leurs appartient au nouveau diplômé.
Marcel Haché Répondre
28 novembre 2016@ Normand Paiement.
Je ne doute pas un instant du talent de JFL. Parmi tous les candidats à la chefferie péquiste, c’était et ça reste le plus talentueux de toute la députation.
Et je veux bien laisser la chance au coureur s’il course un peu…C’est une chose de trotter, en effet, c’en est une autre de galoper…JFL n’a pas été élu pour transformer le P.Q. en tocard. Fait suffisamment longtemps déjà qu’il l’était. S’cuzez mille fois !
@ Yves Corbeil
« Dans les bonnes années du PQ y gouvernait au lieu de.. ». C’est très exactement cela, Yves Corbeil. Mais qui se souvient de Camille Laurin ? Certainement pas les péquisteux, encore moins les référendeux… Les progressistes ? Simonak, sont pas loin de le renier. On jase.
Marcel Haché Répondre
28 novembre 2016Bonjour, Pierre Bouchard
Je reste péquiste. Même si c’est vrai que les péquisteux comme Pierre Cloutier me tombent sur les nerfs. Depuis le temps qu’ils jacassent et qu’ils répètent les mêmes stratégies savantes, je puis comprendre qu’O.N. existe.
Je reste pourtant fidèle à un très vieux P.Q. Cela vous paraîtra paradoxal : j’estime qu’O.N. est au P.Q. ce que le N.P.D. est au P.L.C. Je reste fidèle à la vieille marque de commerce…Que voulez-vous, je suis devenu vieille toast !
Salutations
Marcel Haché Répondre
28 novembre 2016@ Pierre Cloutier
Sans doute que vous n’aviez pas lu Pierre Vallières qui avait écrit dès 1977 « Un Québec impossible », trois ans avant le référendum qui vous avait sans doute mis en feu.
Que vous soyez encore en feu en 2016 pour un référendum à venir quelque part après 2022 montre assez votre déni ainsi que votre dédain des boules de cristal. Je puis reconnaître votre constance.
Et puisque vous semblez aimer les proverbes, j’en invente un exprès pour vous : pas besoin d’avoir le nez dedans pour sentir vous savez quoi…Je veux bien me calmer, comme vous dites, et je le ferai prochainement. Mais…Mais en tout respect, si j’étais vous, c’est me taire que j’aurais fait depuis longtemps…
Normand Paiement Répondre
28 novembre 2016Monsieur Haché,
Il n'y a pas si longtemps encore, vous ne ménagiez pas vos efforts dans le but de convaincre les lecteurs de Vigile que le meilleur moyen de battre les libéraux en 2018, c'était encore d'élire JF Lisée à la tête du PQ.
Que s'est-il passé, depuis que votre voeu s'est réalisé, pour que vous déchantiez au point de décider soudain que vous ne vous «déplacer[ez] pas du tout le jour du vote»?
Je n'ai pas voté pour JFL, car j'estime personnellement qu'il a un très vilain défaut: il cherche à faire plaisir à tout le monde! Ce faisant, il ne fait évidemment plaisir à personne. Mais, contrairement à vous, je ne suis ni déçu ni surpris de ce qui se passe: Lisée n'est pas Marine Le Pen, loin s'en faut!
Cela dit, JFL a deux ans devant lui pour nous montrer ce dont il est capable. C'est un petit malin qui pourrait malgré tout nous surprendre. Par conséquent, laissons la chance au coureur, si vous le voulez bien, avant d'appuyer sur le bouton «Panique» comme le font déjà certains, tant sur ce site qu'ailleurs. (Il sera toujours temps d'envisager une solution de rechange au besoin, en fonction du résultat des élections de 2018.)
Cordialement,
Normand Paiement
Pierre Cloutier Répondre
27 novembre 2016Pas très convaincant que tout cela. Il y a un vieux proverbe arabe qui dit : "Les chiens aboient, mais la caravane passe". Tout ce qui grouille, grenouille, scribouille.... disait un certain Général.
Personne ici n'a de boule de cristal achetée chez Canadian Tire ou ailleurs pour prédire l'avenir.
Monsieur Haché, si vous ne voulez plus voter, ce sont vos oignons. Pas les miens. Mais pas besoin d'écrire une chronique deux ans d'avance pour nous annoncer cela.
Moi j'ai une recette très simple :
1- un jour à la fois ;
2 - aimes la vie qui te veux ;
3- n'oublies pas que tu vas mourir.
Pour le reste, on traversera le pont quand on sera rendu à la rivière. En attendant, ménagez votre coeur. Pas nécessaire de vous agiter comme vous le faites.
Pierre Bouchard Répondre
27 novembre 2016Bonjour M. Haché,
Il y a longtemps que je voulais vous entendre parler comme ça, je vous retrouve enfin, j’aime votre sortie toute en colère : « Collectivement, Nous (la nation) sommes encore dans la spirale descendante qui a commencé un certain soir de 1980. Câlissez-Nous donc la paix avec l’Égalité ! Défendez-Nous plutôt !»
Les réactions de chacun de nous m’étonnent chaque fois, même si on devrait s’y attendre. Jean-Claude Pomerleau réclame toujours le discours fort avec des lignes percutantes, sa posture n’a pas changé depuis la course au PQ. Si Lisée lui en donne, Pomerleau sera son plus grand défenseur.
Pour sa part, Pierre Cloutier va se faire accroire qu’il y aura bien un référendum en 2022, parce que c’est une promesse de JFL. Il s’en fout qu’en 2022 ce sera comme en 2014 et comme auparavant. Va-t-il chicaner tous ceux qui remettent en cause ce « plan » de Lisée ? Et puis, les promesses vieilles de 6 ans, M. Cloutier devrait s’en méfier, pensons à la trahison du programme du PQ de 2005.
L’un s’accroche au discours en ignorant les actes, l’autre s’accroche au référendum coute que coute, puisque c’est le seul moyen autorisé.
Et moi je m’accrochais à l’espoir ravivé avec PKP.
En terminant, après avoir été le supporteur du PI, le Parti Indépendantiste, je ne comprends pas encore ce que vous reprochez à ON. Oui il n’est pas assez patriote peut-être, encore timide à Nous défendre lorsque ça implique un rejet du multiculturalisme par exemple. Mais c’est le seul parti indépendantiste qui reste.
Salutations.
Gaston Carmichael Répondre
27 novembre 2016Enfin, quelqu'un qui ne parle pas avec la bouche en trou de cul de poule.
Allez, envoyons le BQ, le PQ, et ON dans la poubelle de l'Histoire, et appliquons le plan Haché.
Allez, enfants de la patrie, en avant toute!
Archives de Vigile Répondre
26 novembre 2016Si les faux-culs du PQ et du PLQ vous mettent en "tabarnake", faites comme moi, votez pour la CAQ!
Yves Corbeil Répondre
26 novembre 2016Content de voir que je ne suis pas seul à ne plus y croire. Je l'ai dis et je le pense encore, on aurait due suivre Bourgault au lieu du branleux dans le manche Lévesque. J'ai beaucoup de respect pour Lévesque mais Bourgault lui avait compris lui que la fenêtre d'opportunité pour le pays était mince puis ça pressait.
Dans les bonnes années du PQ y gouvernait au lieu de préparer le pays qu'ils voulaient donné à son peuple. Le préparer, le finasser et le vendre à chaque élection pour le faire. Quelle perte de temps et quelle déception, ils ont scrappé le rêve de deux générations qui aujourd'hui est morte et continue à mourir en regardant le fiasco. Déçu...il n'y a pas de mots assez fort pour le dire, en Québécois on dit en taba&?%$.