Les municipalités seraient-elles des États ?
2 novembre 2013
« Les Québécois seraient donc réfugiés dans le familial et le social. La politique c’est pour les grandes personnes... Je ne suis pas loin de penser comme eux. »
J. P. Bonhomme.
Le peuple québécois n’est pas un peuple-enfant, Jean-Pierre Bonhomme. C’est un vieux peuple contrarié. Toujours contrarié par le vote monolithique du West Island. C’est ce vote anti-Québec qui est à la source de bien des blocages et qui font que notre société est une société bloquée.
Le problème des indépendantistes n’est pas de surmonter ces blocages. Cela serait relativement facile au P.Q. de le faire s’il était aussi décidé qu’il prétend l’être. Mais en parler comme nous le faisons souvent accentue l’impression d’impuissance que Nous avons devant le phénomène.
Le véritable problème des indépendantistes et même de ceux qui ne le sont pas, comme Le Devoir, c’est de ne jamais parler des vraies affaires qui Nous concernent. À toujours parler comme si le peuple québécois n’avait jamais subi ni ne subissait pas maintenant un vote anti-Québec, cela permet à tous nos deux de pique à gages et à micro de souhaiter toutes sortes de choses les plus ésotériques les unes que les autres, et jusqu’à agrandir la tarte des revenus des municipalités, en particulier Montréal au détriment de l’état québécois, alors pourtant que Montréal est depuis très longtemps particulièrement mal administré. C’est aussi sous-estimer la très rude concurrence menée et gagnée par Laval à l’encontre de Montréal, non pas seulement une victoire dans le déplacement des populations devenues banlieusardes, mais dans le déplacement des entreprises, qui contribuent maintenant et depuis longtemps à la bonne santé financière de cette ville.
S’il y a une chose que le succès de la candidature de Mélanie Joly montre clairement actuellement¹, c’est que Montréal- et tout le grand Montréal- s’est effondré (durablement) sous les coups de boutoir de Toronto et Ottawa d’abord, de Laval et Québec ensuite, et qu’il est devenu politiquement ce qu’en langage militaire on appelle une ville ouverte, ville ici offerte à tous les aventuriers et aventurières politiques. On sera à même de mesurer bientôt, et ô combien cruellement, l’immense gâchis des fusions et défusions, derrière lesquelles se profile encore l’immense et impardonnable ratage de 1995. Que les acteurs de ces tristes événements viennent encore prendre la pose et donner conseil est carrément indécent.
¹ Justin Trudeau nous en avait déjà donné un avant-goût en défaisant le Bloc chez lui.