Entre la politique fiction et la realpolitik : Catherine Dorion.
23 juin 2013
@ Pierre Cloutier.
Le P.Q. s’est toujours rendu là où il devait se rendre sans la mauvaise influence d’aucun chef. Vous accusez Pauline Marois de tirer le P.Q. vers le bas et vous déplorez où son parti en est rendu dans les sondages.
Parti de la deuxième opposition, c’est avec Pauline Marois que le P.Q. est redevenu la première opposition, puis le gouvernement maintenant. Son gouvernement est minoritaire et c’est bien embêtant. Un gouvernement minoritaire souverainiste est bien plus en danger qu’un gouvernement minoritaire fédéraliste. Cela est d’une telle évidence que je suis surpris que vous ne soyez pas à même de le reconnaître.
Et si de sa position minoritaire, le gouvernement réussissait à se gagner une majorité, la chose n’est pas impossible, l’électorat pouvant changer d’idée à la faveur d’une conjoncture nouvelle… prochaine peut-être, changeriez-vous d’idée ou continueriez-vous de prétendre qu’après avoir tiré son parti vers le bas, c’est l’indépendance elle-même qu’elle se mettrait à tirer encore vers le bas de son poste de première ministre ?
Je ne sais pas si Pauline Marois réussira. Mais elle est dans la realpolitik la plus contraignante qui se puisse imaginer. Aucun autre chef péquiste, absolument aucun, ni de près ni de loin, n’a eu à subir ce qu’elle a subi pour arriver au poste qui est le sien présentement. Aucun d’eux n’a jamais eu à affronter à l’A.N. autant d’arrogance de la part de nos ennemis, qui gardent encore une force redoutable et que vous semblez ne jamais vouloir reconnaître.