Se mettre le nez dans la cuisine

Tribune libre

Que l’ineffable Hamad vienne nous dire sans rire qu’Emploi Québec ne finance jamais aucune « formation » en anglais auprès de ses « partenaires ».
Pour sortir le fédéral de la « formation professionnelle », Québec a accepté de faire ce que le fédéral faisait lui-même. Emploi-Québec en a été le résultat. On comprendra qu’il s’agit moins ici d’une québécisation d’un vieux dossier, que sa fédéralisation par Québec lui-même.
À l’époque de cette création, c’est Lucien Bouchard qui avait les deux mains sur le volant de l’état. Mais tout ne s’éclaire pas pour autant.
Il ne suffit pas, en effet, de légiférer et créer une organisation « québec », avec budgets et fonctionnaires transférés, il faut aussi se mettre le nez dans la cuisine. Ce que Lucien n’avait pas fait.
Si Lucien Bouchard s’était mis le nez dans la cuisine de l’immigration récemment, il n’aurait pas dit les inepties qu’il a dites. Cela l’aurait exempté d’en rajouter avec la mémoire de René Lévesque.
Le P.Q. n’est surtout pas malhabile sur la question immigration, il serait plutôt habile, mais mollasson. Nous n’avons pas tant besoin de l’immigration que les Hamad nous le susurrent. Les rouges s’importent des électeurs à nos frais. Si ce n’était pas le cas, les listes de nouveaux arrivants, bénéficiaires de la sécurité du revenu, ne seraient pas si grandes. C’est justement le ministère détenu par Hamad.
Mais concernant Emploi-Québec, il est vrai que les libéraux, depuis, eux aussi les deux mains sur le volant, y ont sauté à pieds joints avec un activisme « liberal » bien digne des chambres de commerce.
Le « frança » pour eux ? Une « valeur », simplement, mais une « valeur » si grande qu’il convient de la traiter avec les plus grandes précautions, comme mourante—c’est Nous ça !--, afin, bien sûr, qu’elle ne devienne pas un irritant de plus, de plusse, à la bonne santé des affaires.
Hamad, Charest, les Bouchard, les chambres de commerce, même combat, ils sont ailleurs, dans les choses sérieuses : l’Immigration pour Nous sauver, les Pénuries pour Nous intimider, les Conclaves et les Manifestes pour Nous dire quoi penser, et le TGV pour Nous promener par le bout du nez. Sont à des années-lumière. Et Nous n’apparaissons plus dans leurs radars.

Ils sont vieux mais modernes, postmodernes même, ils sont dans la mondialisation, qu’ils mélangent un peu, si peu, avec un peu d’anglicisation. Normal ! Quand on est colonisé…

Quand on est colonisé…ben on attend, on attend, on Nous dit qu’on a bien le temps. Qu’entretemps, plutôt que d’espérer bêtement tout le temps, on pourrait bien rêver, mais seulement un peu, de temps en temps. Quand on est colonisé, ben oui Lucien, ben oui Gérard, on s’agenouille et on perd son temps. On a déjà fait son temps depuis longtemps.
Quel embâcle dans les têtes et dans les cœurs !
Qu’arrive bientôt une nouvelle génération balayer tout ça !


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