Plus le temps passe, plus il devient évident que le P.Q. sera convié à devenir le parti de la rénovation politique du Québec. Une rénovation peut mener loin.
Si le P.Q. renonçait à son devoir historique, le risque d’implosion du parti serait grand. Il pourrait subir encore une véritable saignée de ses éléments les plus décidés et teigneux : les indépendantistes. Dans une telle éventualité, le P.Q. pourrait alors rivaliser timidement avec les libéraux dans la construction pas très glorieuse, d’un véritable délabrement national. Les libéraux sont sur une telle lancée !
En fait, si le P.Q. ne se radicalise pas, c’est l’électorat qui le fera. Évidemment, cela ne se ferait pas à l’encontre de l’idée de l’indépendance, (l’électorat ne se sent pas interpelé), mais cela pourrait se faire facilement à l’encontre de la social-démocratie. À cet égard, il faut absolument admettre—admettre la réalité, celle d’une grogne qui gagne en popularité—et il faut surtout admettre aussi, que les libéraux sont en meilleure position d’en profiter que les péquistes. Outre le talent, bien sûr, il manque présentement la légitimité aux libéraux. Cela explique que Charest s’empare de la moindre déclaration de Lucien Bouchard. C’est pourquoi aussi les libéraux travaillent si fort présentement à la mise en condition de l’opinion publique. Ils manquent de légitimité, certes, mais ils ne renoncent pas.
Nous serions bientôt « confrontés à des choix difficiles », qu’il Nous faudrait faire, supposément, avec des libéraux devenus supposément francs et courageux. Les indépendantistes ne devraient pas sous-estimer l’impact de ces manœuvres auprès de l’opinion publique.
La balle est dans le camp des indépendantistes. Il y en a beaucoup au P.Q. Il suffirait simplement qu’ils en prennent la mesure ET en tirent les conclusions qui s’imposent…et qui iraient dans le sens d’idées nouvelles, qui sortent une bonne fois, et définitivement, le P.Q. de sa situation d’otage d’une gauche fatiguée et inefficace.
Précisément, je serai clair, le P.Q.n’a pas à être l’otage ni du Bloc, ni du S.P.Q. Libre, et ni de Q.S.ni de tous les syndicaleux de la province de Québec. Le P.Q. n’a pas à être l’otage de qui que ce soit, ni à gauche, ni à droite non plus, tout simplement parce que la LIBERTÉ D’UN PEUPLE, celle que les libéraux s’emploient avec succès, maintenant, à tous les jours, à l’aéroport Pierre E. Trudeau, à mettre à la trappe, ne passe pas par là, mais passe par le peuple lui-même, c’est-à-dire Nous. Pour le dire autrement, « l’indépendance à gauche » est devenue de l’ordre d’un projet parmi bien d’autres, et sur un très long terme : c’est dans la direction opposée que s’en va l’électorat du Nous.
Peut-être le P.Q. apporte-t-il peu à la cause indépendantiste, cela pourrait s’admettre, mais au final, c’est encore plus que tous les autres nommés ensemble, englués qu’ils sont dans le langage victimaire, et accordés à la seule défense intéressée d’un ordre issue de la Révolution Tranquille qui craque de partout.
Grosse job en vue, donc, pour la cheffe du P.Q. !
Mme Marois va surmonter assez facilement la crise de nerf de M. Bouchard (quoi qu’en pense notre humoristique premier ministre), et mesurer jusqu’où elle peut aller, sans qu’il ne lui soit jamais nécessaire de se déclarer radicale. Mon sentiment est que cela peut la mener loin. Très loin. D’autant plus loin que Nous serons de plus en plus « mûrs » pour une Rénovation politique. Nous le sommes déjà.
Une occasion rare, inespérée, se présente enfin de recentrer le P.Q., et de le mettre véritablement et totalement en phase avec l’électorat. (S’agissant ici du discours, pas du programme). Pour cela seulement, mais seulement cela : merci Lucien !
Quant à la souveraineté : à M. Bouchard de Nous dire s’il a récemment « compté dans son but », c’est-à-dire si ce « but » était et est encore le sien…
C'est dans la nature du P.Q. d'être radical
merci Lucien
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18 commentaires
Marcel Haché Répondre
22 février 2010@ Luc Potvin
Joseph Facal a fait référence dernièrement, dans son blogue, à une « étrange affaire ». Certains intérêts internationaux, privés, profiteraient d’une position privilégiée, informations et capacités de production de vaccins, pour s’enrichir d’une façon parasitaire. C’est mon avis aussi, c’est étrange, mais pas tant que cela. Cela pourrait peut-être aller dans votre sens.
La dissolution des peuples ? Le capitalisme a déjà été capable d’administrer l’Union soviétique, il est bien capable d’intégrer Cuba à son régime de santé, il est bien capable de vivre avec la diversité des peuples. Mais vous faites peut-être allusion la Domination, des peuples et des individus ? Nous serions alors parfaitement d’accord.
À l’égard de la dissolution, le fédéralisme canadien, son multiculturalisme, fait courir à l’identité des Tremblay d’Amérique, un bien plus grand danger que les grands groupes financiers et industriels internationaux.Juste une opinion.
L’indépendance du Québec, si vital, dérangerait la communauté internationale quelques jours à peine, trop heureuse qu’elle serait peut-être de passer à autre chose. Et les autres choses ne manquant pas.
Finalement,être indépendantiste au Québec,c'est être convaincu que l'indépendance est condamné au succès.
Archives de Vigile Répondre
22 février 2010Bonjour M. Haché,
Je vous remercie beaucoup de vos commentaires bienveillants. Nous nous entendons sur l'indépendance et sur le rejet du multiculturâlage. C'est déjà pas mal. Que nous ayons des divergeances d'opinion sur le reste, c'est dans l'ordre des choses et c'est notre droit à tous.
Ceci dit, je réitère que le multiculturalisme, tout comme son clone l'interculturalisme (aucune différence essentielle entre les deux), a beaucoup plus à voir, dans sa logique profonde, avec le néolibéralisme ou le capitalisme qu'avec la social-démocratie ou le socialisme.
Quand un Lucien Bouchard défend en même temps les idées néolibérales et le multiculturâlage, il est absolument cohérent et d'une logique sans faille. Mais quand une Françoise David défend en même temps la social-démocratie et le multiculturâlage, ou l'interculturâlage peu importe, elle est totalement incohérente et se tire dans le pied.
Car, si par malheur nous, les Canadiens-Français (disons-le ainsi) nous devenons bientôt quantité négligeable, eh bien le Québec sera louisiané, c'est-à-dire anglo-américanisé sans retour. Il sera anglo-américanisé culturellement, bien sûr, mais aussi économiquement et politiquement. Ce qui veut dire que la social-démocratie, soyez-en sûr et certain, n'y sera plus qu'un très vague souvenir et que plus rien n'y fera contrepoids au privé et aux lois du marché. Et pour le marché, les nations, avec chacune sa langue et sa culture propre, sont autant d'obstacles qu'il convient de dissoudre. Car, à la limite, une seule langue et une seule culture dans le monde, ça serait drôlement bien payant : finis les frais de traduction ou d'adaptation, plus aucun problème pour la production en série, etc., etc.
Sauf exception, les gros brasseurs de capitaux, ceux-là même qui ordonnent aux États nationaux de baisser les impôts, d'élever les tarifs et de privatiser jusqu'à l'air qu'on respire, ces gros brasseurs de capitaux sont apatrides. Et c'est dans leur intérêt de l'être. Donc, ce n'est surtout pas dans le nôtre de les soutenir. Ces gros brasseurs de capitaux savent d'instinct que la dissolution des nations dans le grand marché mondial, à coup d'immigration illimitée et de multiculturâlage, ça veut dire d'énormes, d'immenses et de juteux profits en perspective. Il n'y a vraiment pas de meilleure affaire pour eux et ils s'en frottent les mains tout en salivant. C'est pourquoi, en tant qu'indépendantiste soucieux de la perennité de notre nation, de notre langue et de notre culture, je ne peux absolument pas souscrire au programme de ces gens-là, un programme axé sur l'intérêt personnel le plus étroit et auquel je préfère naturellement tout programme axé davantage sur des valeurs de solidarité sociale.
Luc Potvin
Verdun
Marcel Haché Répondre
22 février 2010@ Luc Potvin
Sommes en communauté de pensée.
Recentrer un discours à droite, cela pourrait signifier recentrer davantage vers l’antiétatisme .
Rien à voir avec le discours des chambres de commerce.
Entre le discours des syndicaleux—les stars d’un seul soir du souverainisme---et le discours des multiculturâleux—l’état social-démocrate québécois est le champion des provinces canadiennes à l’égard de l’aide aux entreprises-- des chambres de commerce, il y a quelque chose à dire en faveur des travailleurs-payeurs de services : la masse de contribuables des Tremblay d’Amérique.
Le multiculturalisme n’est pas exclusif au Canada. Mais l’interculturalisme l’est au Québec. Il y a là une petite démonstration comment la social-démocratie est devenue dans la réalité quelque chose comme une éponge à l’égard de bien des discours (syndicalisme, aide aux entreprises, multiculturâlage).
La social-démocratie n’est pas exclusive au Québec. Ce n’est pas seulement au Québec qu’elle est mise à mal par le multiculturalisme.
C’est parce qu’elle est absolument sans défense devant l’étatisme, qui agit au Québec comme un radeau qui dérive, qui dérive, et dérive avec l’indépendance dessus.
La remise à niveau (je déteste pourtant ce genre de formulation !) de l’idée de l’indépendance pourrait passer par une remise en cause de bien des dogmes sociaux démocrates.
Ma conviction est que le Québec est si riche, si capable, qu’il ne devrait persévérer dans une direction dont nous savons tous qu’il y a bientôt un mur qui va se dresser devant les « possibles financiers » des payeurs-contribuables.
Sois dit, je ne suis pas fataliste de droite (ni de gauche), et ne fait partie d’aucune chorale.
J’ai plaisir à vous lire Luc Potvin. Et merci à Vigile, sans équivalent.
Archives de Vigile Répondre
21 février 2010Bonjour MM. Pierre Bouchard et Marcel Haché,
Il est vrai que, dans l'état d'urgence où se trouve notre peuple, c'est la détermination de la classe politique indépendantiste qui compte avant tout, la détermination à faire l'indépendance, mais aussi à en finir avec le multiculturâlage. Pour cela, j'accepterais, tout comme vous, un chef dont je ne partagerais pas les vues sur le plan économique, en l'occurrence un chantre du privé, pourvu qu'il ait bel et bien la détermination requise pour réaliser l'indépendance. Or, cela, c'est la grande énigme. On a bien cru que Lucien Bouchard l'avait, cette détermination. Puis, Bernard Landry. On a dû déchanter, et pas à peu près, surtout dans le cas du premier. Jacques Parizeau, lui, était à coup sûr bien résolu, encore qu'avec Lucien Bouchard comme allié...
Bon, vous dites, M. Pierre Bouchard (j'écris votre prénom pour éviter toute confusion avec l'autre Bouchard), vous dites que Joseph Facal l'aurait, lui, la détermination nécessaire. Peut-être. Je ne sais pas. Je ne le déteste pas, ce Facal, sauf quand il parle d'économie et qu'il nous sort ses rengaines néolibérales. Cela dit, je le répète, je pourrais en faire abstraction si l'on pouvait raisonnablement penser qu'il ne reculerait pas devant les intérêts ($$$) qui se liguent depuis toujours contre l'indépendance. Or, de cela, je le répète, je ne suis pas sûr. Par ailleurs, si son excellent français est à mon avis un atout, en revanche ses intonations pour le moins bizarres et à la limite de la préciosité posent, et c'est bien regrettable, un sérieux problème.
On dit souvent que le mouvement indépendantiste doit s'efforcer de s'élever au-dessus du clivage gauche-droite. Et on a raison. Mais comment peut-il y arriver concrètement ? En formant une véritable coalition, répond-on en général. On n'a pas tort. Aussi suis-je d'avis que s'il faut des éléments et de gauche et de droite au sein du mouvement indépendantiste, alors une sorte de partage des champs d'action doit se faire. Et voici, pour résumer bien grossièrement ma pensée, comment je vois ce partage : plutôt à gauche sur le plan socio-économique, plutôt à droite sur le plan culturel.
Plutôt à gauche sur le plan socio-économique, oui, car je ne vois absolument pas ce que le mouvement indépendantiste a à gagner à faire, en ce domaine, la politique souhaitée par ses pires ennemis. Et plutôt à droite sur le plan culturel, oui, dans la mesure où, selon une convention par ailleurs très contestable, l'opposition au multiculturâlage passe pour être de droite.
Je rappelle que l'ADQ a eu un certain succès quand elle a semblé remettre en question le multiculturâlage. Réduite à sa seule dimension néolibérale, elle est redevenue quelque chose de marginal. Comme quoi on a bien tort, à mon avis, de croire que c'est en adoptant sans réserve ou presque le discours néolibéral de l'Institut économique de Montréal et autres privatiseux que le mouvement indépendantiste gonflera son électorat. Lucien Bouchard l'a tenu ce discours quand il était premier ministre, il l'a faite la politique des milieux d'affaire. Et ces mêmes milieux d'affaire, tout en le félicitant chaleureusement, ont continué à combattre l'indépendance. Bref, le résultat fut, pour la cause indépendantiste, le même que pour le déficit, c'est-à-dire zéro !
Vous savez, je suis de ceux qui ne reprochent aucunement à Jacques Parizeau sa fameuse petite phrase lancée le soir du référendum de 1995. Mais je suis aussi de ceux qui se rappellent qu'il n'y était pas seulement question de votes ethniques mais aussi de l'Argent, cet Argent qui, sauf rare exception, ne sera jamais de notre côté. Ceux qui ont l'argent, ils l'ont sous le régime actuel, le régime fédéral. Ils ne l'ont pas toujours grâce à ce régime, surtout pas s'ils parlent français, mais ils l'ont quand même sous ce régime. Il n'y en aura donc jamais beaucoup, parmi eux, pour vouloir à tout prix le renverser.
Quant à la social-démocratie, ce n'est pas tout à fait faux de dire qu'elle craque de toutes parts. Sauf que, M. Haché, c'est peut-être justement en bonne partie parce que, depuis bientôt trente ans, elle subit l'assaut de politiques néolibérales semblables à celles des Thatcher et des Reagan, des politiques dont l'effet est de concentrer de plus en plus la richesse entre quelques mains. On freine l'augmentation des revenus de la masse des gens pour augmenter d'autant les dividendes versés aux actionnaires (souvent étrangers), mais pour que la consommation ne chute pas comme en 1929, on pousse à outrance tous ces mêmes gens vers le crédit, ce qui explique la crise de 2008. Faut-il vraiment aller encore plus loin, toujours plus loin sur cette lancée ?
Non, je ne vois vraiment pas ce que des politiques inspirées de Fredrich Hayek et de Milton Friedman peuvent nous apporter de bon et je vois encore bien moins ce que le mouvement indépendantiste gagnerait à s'y associer. En revanche, je n'oublie pas qu'au Québec comme un peu partout ailleurs en Occident, furent mises de l'avant, après la Seconde Guerre mondiale, des politiques d'inspiration keynésienne correspondant dans leur ensemble aux revendications syndicales. Et je n'oublie surtout pas que ce sont ces politiques d'inspiration keynesienne qui permirent l'avènement, chez nous, d'un spécimen humain qu'on n'avait jamais vu auparavant : le contribuable canadien-français. Ça n'avait jamais existé ça, une masse de contribuables canadiens-français. Et c'est dès que c'est apparu, grâce à des politiques s'inspirant plus de Keynes que de Hayek, que notre gouvernment à nous, le gouvernement du Québec, a pu commencer à s'affranchir graduellement de la tutelle de St James Street. Il faut lire ce que dit là-dessus Jacques Parizeau dans le premier tome de la biographie que lui consacre Pierre Duchesne. À l'époque où prévalait un modèle plus social-démocrate, nous étions en bonne voie de transformer St James Street en rue Saint-Jacques. N'est-ce pas depuis que prévaut le modèle néolibéral que la rue Saint-Jacques redevient St James Street et que la Bourse s'est envolée à Toronto ?
Enfin, quant au multiculturâlage, en dépit de Françoise David et d'autres esprits manquant de discernement, je l'associe infiniment plus au néolibéralisme cher à Lucien Bouchard ou au capitalisme qu'à la social-démocratie ou au socialisme. La dissolution des cultures nationales, c'est le pactole assuré pour toutes les multinationales. De même, il m'apparaît des plus évident que, dans un Québec qui aurait perdu son caractère canadien-français, dans un Québec anglo-américanisé, c'est le capitalisme, et non le socialisme, qui triompherait mur à mur. Un Québec culturellement balkanisé sera une proie encore plus facile pour Hollywood, et derrière Hollywood, il y a Wall Street et rien d'autre. Je ne suis donc pas du tout étonné de constater que plus on entend le discours néolibéral, plus on entend aussi le discours multiculturaliste. Ce n'est pas une coïncidence, ce syncronisme des deux discours. La logique de l'un correspond tout à fait à la logique de l'autre, même si ce ne sont pas toujours les mêmes personnages qui tiennent l'un et l'autre. Pour ma part, même si je suis hostile autant à l'un qu'à l'autre discours, il ne m'est pas totalement désagréable de les entendre ou de les voir de plus en plus cohabiter dans une même bouche ou sous une même plume, comme c'est le cas avec Lucien Bouchard, Alain Dubuc, André Boisclair, Stéphane Gendron et cie, sans oublier Jean Charest. Du plus sérieux au plus bouffon, ces types-là ont au moins le mérite de la plus parfaite cohérence.
Eh bien, si cette discussion se poursuit et que je reviens, je vous promets une intervention plus courte !
Luc Potvin
Verdun
Marcel Haché Répondre
20 février 2010@M. Presseault et M. Lacombe.
Ce n’est pas le Québec qui n’est pas prêt, aujourd’hui, pour devenir souverain. C’est l’opinion publique québécoise qui hésite et se crispe. Pourquoi ? Parce que les partis et les chefs le sont crispés.
Lorsque « l’opinion publique » est décortiquée—ce que se garde bien de faire notre Lucien Bouchard—il y a encore et toujours un vieux peuple de Tremblay d’Amérique prêt à écouter… l’appel de la liberté. Mais les Tremblay d’Amérique sont tannés.
Les jeunes générations ne sont pas différentes, à cet égard, aux plus vieilles—les supposées têtes grises du P.Q.—mais elles en ont soupé(j’aimerais me tromper !) de tout le discours gnan-gnan social-démocrate.
Si le P.Q. s’attachait à défendre INCONSIDÉRÉMENT toute la société social-démocrate, pour la seule idéologie, il attacherait l’indépendance à un vieux traîneau. Le vieux traîneau pourrait être rejeté par le jeune électorat, si essentiel, en même temps que ce qu’il contient : l’indépendance.
Peut-être le temps est-il venu de revoir bien des dogmes.
Ce ne sont pas les gauchistes qui doivent être rejetés. J’ai écrit ici sur Vigile que lorsqu’on cherchera parmi les plus fidèles, on trouvera bien des gauchistes. Tous plus fatigants les uns que les autres.
Mais il n’empêche qu’un vieux discours de gauche pourrait s’adapter sans se renier. Le Québec est devenu une société moderne et riche.
Archives de Vigile Répondre
20 février 2010Le PQ est premier dans les sondages. Un premier mandat du PQ commençant en 2013. Un référendum en cours de deuxième mandat. Ça nous mène vers 2020. Oui, la souveraineté devra attendre 10 ans.
Dans les dix prochaines années, 7 ans au pouvoir d'un parti indépendantiste qui travaillera à rappatrier des pouvoirs d'Ottawa, tel qu'annoncé. La souveraineté à la pièce en travaillant à acquérir la pleine souveraineté.
Vous connaissez un parti pouvant faire mieux dans le sens de la marche vers l'indépendance? Pas moi!
Il n'en tient qu'aux indépendantistes pour que cette démarche soit couronnée de succès. Si Bouchard a coulé notre démarche cette semaine, d'autres peuvent la couler à leur façon.
Mobilisation Indépendance Québec
Marcel Haché Répondre
19 février 2010@Luc Potvin
Excusez mon retard à vous répondre.
Je ne suis pas de droite ni de la drette. Pour dire rapidement : il m’indiffère souverainement qu’un service médical comporte ou non un prix, une contribution, un ticket modérateur. Pourvu qu’un service soit rendu. Les médecins n’ont JAMAIS attendu après la loi de l’assurance –maladie pour soigner.
Mon propos ici, c’est simplement que l’indépendance ne pourra JAMAIS advenir autrement que par un parti qui est au gouvernement.
Ce parti, quel qu’il soit, ( le P.Q. n’est pas le seul en lice),formant une majorité, cela ne pourra JAMAIS survenir s’il n’est pas en phase avec l’électorat.
Cela ne signifie pas que le P.Q. doive devenir un parti cerf-volant, un parti déterminé par les humeurs des uns et des autres. Le P.Q. n’est pas le père de la Révolution Tranquille. Il en est plutôt l’enfant.
La social-démocratie a plus qu’accompagné la Révolution Tranquille. Elle l’a dévoré. Voyez et écoutez les débats actuels sur la laïcité, le contexte des « accommodements », la mise en cause du multiculturalisme et la nécessité d’affirmation du Nous. Inimaginables au début de la Révolution Tranquille.
Et ceux des élites qui ont monté, justifié, lutté pour la création de la Caisse de Dépôt n’auraient JAMAIS pu imaginer qu’elle puisse perdre les montants qu’elle a perdu récemment.
La social-démocratie craque de partout. Affirmer cela, ce n’est pas souhaiter partout les dé-certifications syndicales.
Mais affirmer cela, c’est affirmer dans le sens suivant, très gauchiste par ailleurs : la Révolution Tranquille a donné tous les fruits qu’elle pouvait. Et le Québec est devenu une société riche. Capable même d’aller au secours d’un pays souverain : Haïti.
Élie Presseault Répondre
19 février 2010Être radical, c'est être gaulliste. Pour l'instant, Lévesque, Parizeau et Bouchard furent les plus grands. Nous attendons toujours le prochain. À défaut de nous identifier à Pauline Marois, nous espérons la sacrifier. Et pourtant, elle nous rend de grands services. Elle exécute admirablement un certain travail de discipline. Mais ce n'est pas dans la nature de la bête du PQ d'être disciplinée. Voilà pourquoi on aime à croire que le côté gauchiste, SPQLibriste et centre-droit peut être envoyé promener sans conséquence aucune. On pille tellement sur la fierté d'être, on se drape de vertu et encore, on ravale.
Le jour que nous comprendrons ce qu'est la vox populi indépendantiste, nous apprendrons à dompter cette fierté, à la hausser à de nouveaux sommets. Pour le moment, l'heure est au renouvellement... rénovation, vous dites... nous n'irons pas loin avec cela, encore. Mais ça réconforte, que vous dites. Non, le temps n'est décidemment pas à la révolution.
Chaque critique, remise en question du PQ dompte une fierté... mais on galère, on galère... tel est le destin de l'armée. Le jour que nous aurons compris que l'indépendance se fait, se sent exister et respire à partir de l'unicité de chacun, en dedans, en dehors de la vie partisane, alors nous aurons accompli un petit pas de géant en ce monde.
La plante de la démarche et de l'accession à l'indépendance s'entrevoit à partir d'une certaine logique des petits pas. Une fois ces pas lents exécutés, silencieusement, à grands cris et secousses de plus ou moins grande intensité... la révélation de la plus grande ou petite liberté s'accomplit. Et pourtant, on redoute toujours la servitude prochaine. La libération s'accomplit au quotidien, mais très certainement peut se faire en présence de l'incertitude de certain-e-s.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Bonjour M. Luc Potvin,
vous savez, mon coeur est à gauche ; la compétition marchande qui régule nos vies me fait mal au coeur, nos voisins ne nous sont pas plus proches, ou presque, que les gens de l'autre côté de la planète, c'est terrible.
Comme je veux d'abord que notre peuple ne meure pas, je souhaite vivement son indépendance politique. Si c'était possible, dans l'état des choses actuellement, je verrais Joseph Facal à la tête du PQ et je voterais pour lui. Ce genre d'individu déterminé, c'est ce qui compte le plus étant donné l'urgence. Et je ne renie pas ses positions à propos des finances publiques, ça passe au second plan comme je le disais plus tôt. Quand nous serons indépendants on verra pour la social-démocratie et/ou le néolibéralisme.
Vous allez être étonné mais pour moi, Amir Khadir est de la même trempe que Joseph Facal, bien qu'il soit idéologiquement opposé. Aussi je voterais autant pour l'un que pour l'autre. C'est ce genre d'homme dont nous avons besoin pour nous sortir de notre torpeur. Il y a certainement des femmes de cette trempe également, je pense à Josée Legault par exemple. Mais Mme Marois est affreusement désespérante, elle passe toujours à côté de l'essentiel, elle démontre son incompréhension des enjeux, elle n'y voit que le jeu politique où la victoire est l'installation au gouvernement pour 4 ans.
Lucien Bouchard est un curé qui a du charisme, il travaille pour les lobbys juifs, il a le cerveau brûlé comme beaucoup de ses congénères, incapables de s'extirper de cet endoctrinement de la vie mise en marché. Le genre de personne qui ne se demande pas "travailler plus pour quoi exactement ?". Il a été odieux lors de l'ostracisme subit par Yves Michaud, il a été dégueulasse. Lucien Bouchard, par sa verve et aussi toute sa maladresse, est celui qui ressemble le plus à Guy Bertrand.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010M. Pierre Bouchard, j'ai lu votre toute dernière intervention et vous avez bien raison dans l'ensemble. Ce que je dis, toutefois, c'est que les néolibéraux, les croisés du privé, les adorateurs du profit, les disciples de Milton Friedman, ceux-là ne sont pas plus nationalistes en général que les sociaux-démocrates ou les socialistes. Et souvent même moins. L'Aut'journal, qui est quand même la principale publication de la gauche pro-syndicale, l'Aut'journal, dis-je, a souvent dénoncé le multitransinterculturalisme et prôné l'unilinguisme français officlel. De même, cette feuille a pris avec force la défense d'Yves Michaud durant la fameuse Affaire. Et durant la course à la chefferie du PQ en 2005, son directeur, M. Pierre Dubuc, fut le seul, le seul, le seul et unique candidat à dénoncer le multiculturalisme d'André Boisclair, ou son nationalisme civique, auquel il opposait un nationalisme culturel et historique, pendant que, de son côté, M. Ghislain Lebel gardait le silence, peut-être bien parce qu'il aimait ça entendre parler de «soulager le capital» et que le soulagement du capital ça passe avant bien d'autres choses.
Alors, entre l'Aut'journal, qui est de gauche et contre le multitransinterculturalisme, et la grosse Presse de Power Corporation, qui est de droite et pour le multitransinterculturalisme, ma préférence va bien évidemment, et de loin, à l'Aut'journal.
Quant à Lucien Bouchard, tout au long de son règne, il a fait la politique souhaitée par les milieux d'affaire. Et ça n'a pas fait avancer d'un iota la cause de l'indépendance. Les milieux d'affaire l'ont applaudi et même encensé mais ne se sont nullement ralliés au projet d'indépendance, loin de là.
Luc Potvin
Verdun
Marcel Haché Répondre
19 février 2010@ M. Bousquet
J’apprécie généralement vos commentaires.
Comme ni l’indépendance, ni la souveraineté, ni le confédéralisme ni quelque renouvellement du fédéralisme n’est encore fait, il n’y a que ça, des gérants d’estrades, sur Vigile.
Remarquez donc que les gérants d’estrades sont de plus en plus nombreux sur le net, qu’ils peuvent être aussi intéressants, mais moins intéressés, que la chorale de perroquets qui a longtemps dominé en exclusivité le discours sur la question nationale.
L’indépendance est une idée radicale.Tous les indépendantistes qui ont connu les années soixante savent que cette idée radicale paraissait si saugrenue que,oui,cela faisait sourire.Mais tous ceux-là qui savaient déjà que le fédéralisme serait renouvelé se permettaient eux aussi de faire ah!ah!ah!
Ils le font encore.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Ce serait dans la nature du PQ d'être radical? Depuis quand? Même René Lévesque, son fondateur, avait horreur de toute position qui avait l'air de vouloir faire mine de sembler ressembler de près ou de loin à du radicalisme.
Soyez réaliste, Monsieur Haché. Ou recyclez-vous dans l'humour.
Le PQ radical? Ha ha ha!
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Oui, être social-démocrate devrait passer en second, il faut d'abord et avant tout être minimalement nationaliste pour pouvoir concevoir véritablement l'indépendance et avoir la détermination requise pour procéder. On ne peut pas vraiment, à mon avis, être indépendantiste et anti-nationaliste en même temps, c'est un contre-sens. Or le PQ, s'il n'est pas anti-nationaliste, n'est pas non plus nationaliste. Pauline Marois est la première à s'enfuir à la vue du nationalisme. C'est cette mentalité qu'il faut casser.
Vous avez raison, la droite et la gauche peuvent poursuivre le même but de l'indépendance, mais ces gens doivent apprendre à n'avoir plus peur de ce concept de nationalisme. Dans notre cas, il s'agit d'un nationalisme de survie, c'est un réflexe défensif; pour un indépendantiste c'est l'instinct d'auto-conservation. Le nationalisme qui effraie tant ces baby boomers (je n'accuse pas l'ensemble des baby boomers d'être ceci ou cela), c'était de l'impérialisme. Rien à voir avec la volonté d'indépendance du Québec. Pourquoi ces gens ne s'effraient-ils pas de l'impérialisme canadian et surtout, étatsuniens ? Comment se fait-il qu'ils ne voient pas la dominance de l'anglosphère ou plutôt, pourquoi préfèrent-ils devenir anglo (c'est-à-dire faire partie de ce monde) plutôt que de se battre pour notre propre existence ?
Gilles Bousquet Répondre
19 février 2010Les gérants d'estrades ici devraient faire plus confiance à Mme Marois qui a centré le PQ à la bonne place et aussi à M. Duceppe qui barre la route aux députés fédéralistes du Québec, en faisant élire une majorité de députés souverainistes à Ottawa.
À la place de critiquer votre camp, prenez votre carte de membre et tentez d’aider le PQ, seul parti en mesure de décoller le très provincial PLQ qui nous gouverne depuis presque 7 ans.
Félicitations au PQ et au Bloc !
Marcel Haché Répondre
19 février 2010@ M. P. Bouchard.
Mon texte est précisément un plaidoyer en faveur de la prise, de la reprise, de la parole indépendantiste par le P.Q.
Une véritable chape de plomb, un langage gauchiste, omniprésent, empêche depuis longtemps un discours nationaliste. Voyez seulement Duceppe, au Bloc, qui se moque des nounous, c’est-à-dire de Nous.
Comment voulez-vous qu’un chef péquiste, quel qu’il soit, puisse avoir les coudées franches en face des libéraux, si à chaque intervention de sa part, outre d’avoir à combattre nos rouges démissionnaires, il (elle) doive en plus subir constamment une censure de son propre camp, mais surtout, SURTOUT, de groupes ou partis souverainistes qui n’aspirent pas au pouvoir. Situation malsaine.
Le cas le plus manifeste est évidemment le Bloc. Duceppe passe son temps à défendre « les intérêts supérieurs du Québec » auprès du fédéral, mais la réalité crue, c’est que cela l’entraîne dans l’orbite de Jean Charest bien davantage que celui de Pauline Marois.
En questionnant le choix des priorités du P.Q., Lucien Bouchard brasse les cartes. Il a tort, évidemment, et fait comme son frère une très mauvaise lecture de la situation de Nous.
Cela ne peut que faciliter la tâche de Pauline Marois. C’est elle qui avait hérité de la plus mauvaise donne de cartes. C’est cette donne qui pourrait prochainement changer.
Le discours actuel du P.Q. est piégé. Pas par Pauline Marois, mais par Duceppe. Il suffit de lire la fin son navrant discours à l’université de d’Ottawa
Je suis d’avis que souffler toujours et encore dans le vieux ballon social-démocrate, c’est souffler dans un ballon crevé. Conséquemment, le nombre de souffleurs s’en va toujours diminuant. L’indépendance, ce n’est pourtant pas la social-démocratie.
Luc Potvin Répondre
19 février 2010Bravo, bravo, bravo ! Faisons la politique économique de Charest, de l'Institut économique de Montréal, de Power Corporation et de tous nos ennemis séculaires. Au nom du sacro-saint libre marché, privatisons en masse, laissons Exxon acheter Hydro-Québec et la Royal Bank mettre le grappin sur la Caisse de dépôt. Rien de mieux pour nous renforcer et faire avancer la cause de l'indépendance ! C'est tellement lumineux que c'en est aveuglant !
Faux jeton, Lucien Bouchard a toutefois une qualité. Dans sa pensée profonde, il est d'une extrême cohérence. Favorable au laisser-faire laisser-passer sur le plan économique, il l'est tout autant sur le plan culturel. À genoux devant la loi du marché, il n'a donc pas d'objection à ce que nous produisions et vendions désormais du bread plutôt que du pain ! C'est laid à en vomir, oui, mais au moins c'est logique.
Quand finira-t-on par comprendre que le marché et la nation, c'est le feu et l'eau ?
Luc Potvin
Verdun
Jean-Claude Michaud Répondre
19 février 2010Bravo je suis d'accord avec vous ! Le PQ est une coalition et même je dirais encore plus le mouvement souverainistes en est une. Le discours actuel du PQ est encore ancré dans le passé; dans la révolution tranquille. Ça suffit. Malgré les extraordinaires gains et bonds en avant d'il y a cinquante ans le Québec tourne en rond et les services se dégradent. Il faut une coalition large au PQ et mettre les chialeux déphasés du SPQ libre (communistes déguisés) à leur place, c'est à dire pas plus de place que le poids des opinions qu'ils véhiculent dans la population favorable à leurs idées. Vive une coalition large! Faisons de la place à ces souverainites de la droite économique et du centre-droit au PQ. Ils sont plus nombreux que les Québec solidaires qui sont un groupuscules de lobbyistes. Je suis tanné de voir les baby-boomers croire qu'ils ont les solutions à tous nos problèmes; qu'il laisse la place au plus jeune par leur encouragement à s'impliquer dans le débat politique. Bouchard, Landry, etc. ont droit à leur opinion mais doivent pas prendre toute la glace. Bernard Landry est cependant un vrai patriote québecois et je salut sa défense de l'idée d'indépendance et d'avancement du Québec.
Bonne journée!
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Bonjour M. Haché
écoutez, le PQ ne fait rien, rien de rien (tous ses projets de citoyenneté ou autre ne seront jamais mis en oeuvre une fois rendu au pouvoir, c'est de la frime), il ne fait rien et Lucien Bouchard, dans une mesquinerie rappelant celle de Landry (vs Boisclair), les accuse de radicalisme. Ça ne pouvait pas être pire, ça s'imprimera dans les mémoires jusqu'aux élections. Le PQ pâte molle est accusé par son ancien chef d'être radical ! Franchement. Quelle inconscience.
Vous parlez de ceux qui sont "englués dans le langage victimaire, et accordés à la seule défense intéressée d’un ordre issue de la Révolution Tranquille qui craque de partout." Mais parmi ceux-là se trouvent les gens qui dirigent le PQ (incluant Pauline Marois), les gens du Bloc, Lucien Bouchard, et toute la cohorte des baby boomers qui détiennent une tribune. Ces gens sont tellements déconnectés de la réalité, ils ont tellement le nez collé sur la vitre qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils contribuent activement à notre perte. La pensée plus catholique que le pape, pure et vertueuse et tellement charitable qu'elle en vient à s'oublier en permanence, achève de nous détruire.
Ces dernières années, tout a contribué à ce que les populations s'encroutent politiquement, devenant toujours de plus en plus conservatrices. Au Québec, les gens sont aujourd'hui majoritairement statuquoïstes même s'ils ne l'avoueraient pas. On préfère qu'il ne se passe rien, on aime ça de même.
Aux prochaines élections, Nathalie Normandeau aura pris la place de Charest. Ce sera un combat Normandeau - Marois. Si jamais Marois gagnait, ce qui m'étonnerait beaucoup, elle aura les mains et les pieds attachés, et elle ne durera pas longtemps. Ça aussi ça contribuera à affaiblir encore plus le parti et tout le mouvement dans son ensemble.
Désolé pour ce pessimisme.