Gérer la « diversité », c’est la favoriser. Gérer la « discrimination positive », c’est la favoriser. Même chose pour la gérance d’accommodements.
Il n’y a pas que les services publics qui sont en cause. C’est l’entreprise privée qui est le plus puissant levier de cette gérance.
Mais quelle idéologie ? Quelles entreprises ?
Les inconscients qui parleraient de la « xénophobie ambiante », comme le secrétaire général de Q.S., n’y entendent rien. Ce qu’il y a d’ambiant, c’est l’idéologie du multiculturalisme de type canadien. Très facilement, Il suffit de ne pas être multiculturaliste pour le remarquer. Et, ne pas être en faveur du multiculturalisme canadien, ou de sa variance québécoise, l’interculturalisme, cela ne signifie pas « fermeture » ni « racisme », pour autant.
Mais pourquoi nier la réalité la plus immédiate, incontournable, quantifiable, à l’effet que l’immigration réelle est le fer de lance du multiculturalisme canadien ?
Le Québec a existé avant le multiculturalisme. Il a déjà reçu de nouveaux arrivants, qui sont avec Nous maintenant. Mais il n’en a jamais reçu autant, et de provenances si diverses, que dernièrement. Nier cela, c’est se placer dans les dogmes de l’immigration. Au service du multiculturalisme. Et cette idéologie n’est pas faite avec les mécanismes pour temporiser, régulariser, prendre prise sur la réalité du peuple québécois (qui n’est pas un peuple nombreux), ou de n’importe lequel peuple de toute façon. Ce n’est donc pas seulement une « ouverture » sur une nouvelle aventure qui est avancée et proposée par le multiculturalisme, c’est un trou béant au cœur de la vieille aventure française en Amérique qui Nous est imposé. Il faut des lunettes bien particulières pour ne pas le voir.
Le débat sur la laïcité est tout ce qu’il y a de plus normal. Celui sur le multiculturalisme, en filigrane, ce qu’il y a de plus nécessaire. Et on nous annonce un autre débat, celui de l’interculturalisme. Pourrait-on sortir de l’idéologie, un instant, afin que Nous-le-peuple puisse se mettre d’accord s’il y a, oui ou non, trop d’immigration. Cela pourrait aider M.Gérard Bouchard lui-même, qui semble encore vouloir s’avancer sous la chute Montmorency avec un simple parapluie.
Il n’y a jamais eu débat au sein de l’entreprise privée, si décriée, elle, par ailleurs, par la gauche. Le multiculturalisme s’est avancé là comme le capitalisme en Chine et au Japon : sans résistance. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Ce sont les pouvoirs publics du Canada eux-mêmes, relayés maintenant au Québec, tout fier, lui, et pourvus tous les deux de grands budgets,* qui en ont favorisé l’implantation auprès de l’univers des producteurs de biens et services. La petite entreprise n’est pas en cause. C’est la grande, celle suffisamment nombreuse en effectifs pour avoir besoin de services de ressources humaines qui l’est. Les programmes de diversité, de discrimination positive, d’accommodements, ne finissent pas, ils peuvent commencer seulement avec les services de ressources humaines.
Questionner un service du point de vue du consommateur, à savoir si le consommateur est en droit de s’attendre à recevoir un service « neutre », exempt de toute manifestation religieuse, ostentatoire ou non, posera infailliblement, invariablement, qu’il ait été statué quant au dispensateur lui-même de biens et services. Remettre en cause le port du voile, par exemple, ou même une discrète épinglette religieuse, sur un fonctionnaire, va bien plus loin qu’il n’y parait. Cela remettra ultimement en question toutes les politiques et programmes sur la diversité, la discrimination positive et d’accommodements de cet état. De grosses sommes sont en jeu.
Il n’est pas surprenant que ceux qui se satisferaient d’un accommodement, un compromis, un adoucissement, du « bon sens », et quoi encore, et n’importe quoi à la fin, soient les mêmes qui sont incapables de condamner, et, même, seulement questionner, l’immigration ACTUELLE au Québec. Ce sont aussi, parfois, les mêmes qui se disent souverainistes, mais qui posent une date butoir à leur fidélité. Ils ont déjà lâché lâchement ceux-là, et démissionné dans l’anonymat. Ce qui les dispenserait bien, pourtant, de faire la leçon.
Les multiculturalistes (et même les inter.) sont confrontés à la réalité, au fait que l’immigration ne pourra jamais fournir des hordes de nouveaux arrivants entièrement areligieux. Ils s’accommodent intellectuellement, tant bien que mal, et plutôt mal, comme le P.Q. et le P.L.Q., de l’industrie de l’immigration. (Mais, en comparaison, au cœur de la tourmente qui afflige Q.S., c’est au plus grand mérite des solidaires de débattre). Certes, de grandes sommes d’argent sont en jeu. Mais Nous valons plus que toutes les sommes.
Prétendre enfin, ô suprême argument, à la manière de l’idéologie du multiculturalisme, qu’il suffira de 3 générations pour « intégrer » ou du moins adoucir les angles, c’est oublier les communautarismes, et proférer… proférer une… quelque chose de pas très jolie.
Il suffira, à cet égard, de se souvenir des événements de Montréal-Nord. Non pas celui du parc où un jeune homme a été tué. Plutôt ceux, subséquents et conséquents, du boulevard Maurice Duplessis.
C’est sur le boulevard Maurice Duplessis qu’il fallait dire simmer down.
Maintenant, il y a des comptes à rendre. S’agit de la responsabilité ou de l’irresponsabilité des libéraux, comme on voudra.
* Emploi-Québec est l’agent propagateur. Hé oui hé oui ! Encore Hamad !
Une xénophobie ambiante ?
Simmer down
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1 commentaire
Jean-François-le-Québécois Répondre
14 janvier 2010Certains utilisent, et à toutes les sauces, l'accusation de racisme ou de xénophobie contre leurs adversaires. Certains fédéralistes le font contre les souverainistes, notamment. S'il faut que QS, parti qui se dit souverainiste, se laisse aller à ce jeu-là...
Mais il ne faut pas avoir peur des mots; il ne faut pas avoir peur de se faire traiter de raciste, nécessairement... Car il faut toujours regarder de qui ça vient!