Les multiculturalistes les plus sincères sous-estiment que le multiculturalisme puisse briser les solidarités. Toutes les solidarités. Pas seulement les solidarités interethniques, mais, étonnamment, celles naturellement à l’intérieur d’une même communauté. Cela s’entend aussi de la nôtre, la communauté et le peuple des Tremblay.
Voilà le paradoxe du multiculturalisme : prétendre apaiser les tensions intercommunautaires, raciales, ethniques, vouloir les dépasser, mais, au contraire, les susciter et les entretenir dans une situation pacifiée, certes, mais paralysante aussi; cela, en même temps qu’il démobilise la société de référence.
La baisse des taux de participation aux élections, par exemple, un bon indice de la solidarité et de la cohésion nationale, qui angoisse bien des indépendantistes, pourrait bien être la conséquence de la dominance médiatique, depuis longtemps outrancière, de cette idéologie.
Nous commençons seulement à entrevoir le genre de société paralysée, à la fois américanisée par le bas, et « soviétisée » par le haut*, que les tenants du multiculturalisme nous concoctent, sous PRÉTEXTE abusif de tolérance et d’accommodements. Le multiculturalisme lui-même n’est pas véritablement tolérant. Il est plutôt totalitaire, dans son esprit, et particulièrement apte à la tyrannie.
C’est contre cette tyrannie (rapidement, ici, le cours ECR, les quotas d’immigration, les centres hospitaliers universitaires) que le peuple québécois, (mais aussi, pour d’autres raisons, bien d’autres peuples) ressentent un « malaise identitaire », et parfois se rebellent. Ce que nos zélites et zélotes prennent pour du cynisme** chez les électeurs, pourrait n’être qu’une position de repli, très conséquente, suite à une intimidation constante, quand il ne s’agit pas de pur mépris.
Et, comme toujours, bien des démissionnaires viennent nous dire que, certes, nos buts et nos rêves de pays n’ont pas été atteints, malgré que nous ayons dilué nos attentes et baissé le volume, mais que la solution passerait par une plus grande dilution.
Baisser le volume : tout un programme !
Wake up ! WAKE UP !
• La crise actuelle du H1N1 est d’une redoutable limpidité.
• Le cynisme est indéniable. Cependant, il y a plus que cela.