« Si ce n’étaient des 400 médecins cubains qui y travaillent auprès des populations les plus démunis, ce serait encore plus tragique. D’ailleurs, ils ont été les premiers présents auprès des victimes de ce puissant et terrible tremblement de terre. Nos médias ont oublié d’en glisser un mot. » M. [Oscar Fortin, vigile, 14-01-2010->25091]
Il y a une calamité. Un grand malheur. Il faut que la communauté internationale réponde aux besoins. Elle répond. Pas assez vite ? Sans doute.
C’est une caractéristique des calamités de ne pas s’annoncer.
Je n’ignore pas la réputation du gouvernement cubain. À cet égard, les services médicaux, je puis bien reconnaître que c’est une réputation méritée. Mais il y aurait, parait-il, jusqu’à un million et une demie de gens modestes à Port au Prince qui sont sans abris. Une très grosse réalité à combattre. Bien sûr, la grande majorité va se débrouiller. Mais la majorité va souffrir. Il faut répondre. Maintenant. Pas il y a 10 ans…ni depuis 10 ans.
Compter des pourcentages de générosité n’aide pas. Ceux qui peuvent vraiment aider, les états qui le peuvent, maintenant-- parce que la calamité est là, et ne lâchera pas-- sont des états suffisamment capables et pourvus de moyens imposants.
Et ils répondent, ces grands états. Mais pas tous. Certains sont plus lents. Et d’autres, lâches.
Critiquer maintenant ceux qui répondent, les états les plus rapides, ne relève pas de la pensée molle, cela relève de la pensée étroite. Et je n’hésite pas, en outre, à écrire qu’il y a de l’hypocrisie et du « braillage », et du « charriage », quant à l’à propos de « parrainer » les mal-pris d’Haïti.
Ce qu’on entend du peuple haïtien, celui d’Haïti, le peuple qui souffre*, quand on peut l’entendre un peu, juste un peu, à travers notre propre cacophonie, c’est qu’il réclame à manger, à boire, à dormir.
Et puis, M. Fortin, ce peuple réclame des médecins. Ben oui, ben oui, les mal-pris réclament encore plus de médecins. Pour combattre une sacrée calamité.
*Je suis capable de comprendre que ceux de Mtl- Nord souffrent aussi. Il y a là une très grande solidarité, de laquelle d’ailleurs les Tremblay devraient s’inspirer…Mais il doit y avoir, il y a, une grande différence entre avoir les mains vides à Port-au-Prince, et les poings serrés à Montréal-Nord.
Les mal-pris d'Haïti réclament de l'aide.
Réponse à M. Oscar Fortin
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3 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
19 janvier 2010Vous faites preuve de grande ouverture: "Je n’ignore pas la réputation du gouvernement cubain. À cet égard, les services médicaux, je puis bien reconnaître que c’est une réputation méritée." Mais comme rien n'est parfait:
Vague de froid à Cuba - Mort de 26 patients d'un hôpital psychiatriqueAgence France-Presse 16 janvier 2010 Amérique Latine
La Havane — Vingt-six patients d'un hôpital psychiatrique de La Havane sont décédés cette semaine en raison d'une vague de froid et de la négligence du personnel, ont annoncé hier les autorités cubaines, qui ont ouvert une enquête pour traduire en justice les «principaux responsables».
«Il s'agit d'un fait de négligence criminelle» et du «plus lourd bilan» de morts qui auraient pu être évités dans un hôpital cubain, a affirmé M. Sanchez, qui s'est dit «préoccupé par les signes de détérioration» du système de santé cubain.
Des médecins et infirmiers ont affirmé, sous couvert de l'anonymat, que des employés de l'hôpital volaient la nourriture de patients «affamés» pour la revendre sur le marché noir ou nourrir leur famille.
L'éducation et la santé gratuites sont les emblèmes de la Révolution de 1959 même si ces dernières années, de l'aveu même des autorités, elles se sont détériorées en raison des difficultés économiques liées à l'embargo américain et à des problèmes de gestion internes.
Archives de Vigile Répondre
18 janvier 2010Je viens de lire cet article que je me permets de partager avec vous. Une lecture de la réalité qui ne peut laisser indifférent.
http://www.legrandsoir.info/Le-testicule-droit-de-l-Enfer-histoire-d-un-holocaust-haitien.html
Archives de Vigile Répondre
17 janvier 2010M. Haché, je reconnais dans vos propos l'homme que j'avais soupçonné être: sensible à la souffrance d'un peuple et à l'urgence d'une aide pour répondre aux besoins les plus essentiels. C'est tout à votre honneur et vous rejoignez la grande majorité des gens sincères et de bonne volonté qui voudraient en faire encore davantage sans trop savoir comment. Je pense que sur ce point, nous coincidons parfaitement et l'humanité en chacun de nous y trouve l'oxygène de la solidarité.
Quant aux efforts fournis par tous les pays, grands ou petits, ce serait un scandale que de lever le nez sur ces derniers. Que ce soit ceux venant des États-Unis, de la Bolivie, du Venezuela, de la France, de Cuba ou du Nicaragua, tous doivent être pris comme un soulagement. C'est dommage que nos médias soient idéologiquement discriminatoires quant aux pays qui participent à cet effort collectif.
Là où les critiques ou si vous préférez les analyses commencent c'est en relation à l'utilisation que certains peuvent faire d'une pareille situation. On peut être d'accord ou pas avec ces analyses, mais il y a des situations et des précédents qui ne permettent pas qu'elles soient prises à la légère. Le monde dans lequel nous vivons porte de très grandes valeurs en lui, mais aussi des joueurs et manipulateurs qui peuvent faire d'un malheur plusieurs bons coups. Dans le cas qui nous concerne, il n'y a pas de doute que la prise de contrôle de l'aéroport et des principaux leviers du pouvoir, peut, à court terme faciliter l'acheminement de l'aide, mais aussi il peut en contrôler la provenance et l'affectation, tout comme il peut à moyen terme lui assurer la prise de contrôle d'un pays pouvant devenir le second Puerto Rico des Antilles.... Qu'en sait-on? Pour certains c'est l'évidence même alors que pour d'autres et vous en êtres surement, c'est une spéculation qui éloigne de l'urgence immédiate. On ne peut certainement pas vous le reprocher pas plus que nous ne pouvons reprocher aux autres de relever la possible manipulation pour des fins qui n'ont rien à voir avec le séisme.
Merci pour votre intervention et vous avez tout mon respect.