1000 éoliennes de plus

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Industrie éolienne

Une fois le dernier appel d'offres complété, 10 % de l'électricité consommée au Québec sera générée par le vent. (Archives La Presse)


Les chiffres frôlent presque la démesure. Des investissements de 5,5 milliards, un millier d'éoliennes supplémentaires, 15 projets éparpillés dans le Québec. Et ce n'est pas fini. Hydro-Québec devrait annoncer d'autres projets au cours des prochains jours, issus de municipalités et de communautés autochtones. Une énergie propre, mais produite parce qu'on en consomme de plus en plus. Sans compter d'inévitables levées de boucliers sur le terrain.

Un millier de nouvelles éoliennes s'élèveront dans le ciel québécois maintenant qu'Hydro-Québec a choisi 15 propositions de parcs éoliens soumises par huit promoteurs différents dans toutes les régions du Québec.
Des investissements d'un peu plus de 4 milliards de dollars seront nécessaires pour mener à bien ces projets, et 1,1 milliard supplémentaire sera investi par Hydro pour acheminer cette électricité verte vers ses clients, a fait savoir hier le président de la société d'État, Thierry Vandal.
Après son premier appel d'offres éolien, Hydro s'était contentée d'annoncer les résultats dans un communiqué de presse. Cette fois, l'annonce des résultats a été faite en grande pompe à la Biosphère de l'île Sainte-Hélène, en présence du premier ministre Jean Charest, du ministre des Ressources naturelles Claude Béchard et d'une foule d'invités.
Au total, Hydro achètera 2004 mégawatts supplémentaires d'énergie éolienne à un coût moyen de 8,7 cents le kilowattheure, soit 34% plus cher que le prix obtenu lors du premier appel d'offres pour 1000 mégawatts. Avec le coût du transport et de l'équilibrage, cette énergie éolienne coûtera à Hydro 10,5 cents le kilowattheure, soit beaucoup plus cher que les 2,79 cents le kilowattheure que coûte la plus grosse partie de l'électricité consommée au Québec.
L'achat d'énergie éolienne fera donc augmenter les tarifs d'électricité, mais de façon marginale, a assuré hier Thierry Vandal. «L'impact sur les tarifs pourra éventuellement être chiffré, mais ce sera un impact très faible», a-t-il dit.
C'est le consortium St-Laurent Énergies, piloté par EDF Énergies Nouvelles, filiale d'Électricité de France et actionnaire majoritaire, et incluant RES Canada, une firme britannique, et Hydroméga Services, de Montréal, qui a hérité du plus gros morceau. Le groupe fournira 954 mégawatts, soit près de la moitié des 2000 mégawatts qui seront vendus à Hydro-Québec entre 2011 et 2015 pour une période de 20 ans.
Pour Hydroméga, une entreprise spécialisée dans les petites centrales hydroélectriques, il s'agit d'une première expérience dans le secteur éolien. Cinq des sept propositions soumises par le consortium ont été retenues par Hydro-Québec, a fait savoir hier le président d'Hydroméga, Jacky Cerceau, encore surpris d'avoir remporté le gros lot.
Le consortium investira 2 milliards pour construire cinq parcs éoliens dans Bellechasse, dans Charlevoix, en Gaspésie et sur la Côte-Nord.
Les premières éoliennes construites en Gaspésie avaient une capacité de 1,5 mégawatt chacune, les prochaines seront de 2 mégawatts chacune. Il en faudra donc moins pour produire la même quantité d'énergie, ce qui contribue à réduire les coûts de production, a précisé M. Cerceau.
L'autre grand gagnant de l'appel d'offres est le consortium formé par Boralex et Gaz Métro, qui produiront 272 mégawatts d'énergie verte sur les terres appartenant au Séminaire de Québec dans l'arrière-pays de Charlevoix.
Ni Hydroméga ni Boralex n'anticipent d'opposition à leur projet. «La maison la plus proche est située à 15 kilomètres de nos éoliennes», a indiqué hier Hughes Girardin, de Boralex, dont le projet est situé sur la plus grande terre privée au Québec, celle du Séminaire de Québec.
Le premier ministre Charest a rappelé aux promoteurs qu'il leur appartient maintenant de faire accepter leurs projets par la communauté, et que le feu vert final viendra du Conseil des ministres. «Attention, acceptabilité ne signifie pas unanimité», a-t-il tenu à souligner.
Aucun des projets qui avaient commencé à susciter de la grogne n'ont été retenus, dont celui d'Innergex à Saint-Jacques-le-Mineur.
D'ailleurs, aucun des projets soumis par Innergex et TransCanada Energy, qui avaient eu la part du lion du premier appel d'offres de 1000 mégawatts, n'ont été retenus. De même, les projets communautaires et ceux soumis par les autochtones de la Baie-James n'ont pas été choisis.
Par contre, Hydro a misé sur de nouveaux venus, dont Babcock & Brown, un fonds d'investissement australien, qui construira un parc éolien de 100 mégawatts en Gaspésie, Invenergy, une firme américaine qui fournira 139 mégawatts en Gaspésie, Enerfin Sociedad de Energia, d'Espagne, qui a hérité de 100 mégawatts dans la région de Thetford Mines, et Canadian Hydro Developers, de l'Alberta, qui produira 116 mégawatts dans deux projets, en Montérégie et en Gaspésie.
Le premier ministre Charest a rappelé à l'intention des promoteurs de projets communautaires et des autochtones qu'un autre appel d'offres de 500 mégawatts leur sera réservé.
Une fois ce dernier appel d'offres complété, 10% de l'électricité consommée au Québec sera générée par le vent. Cette limite fixée par Hydro pourrait éventuellement être dépassée, ont laissé entendre le premier ministre et son ministre Claude Béchard.
En plus des 3000 mégawatts par appel d'offres, Hydro a conclu des ententes privées avec des promoteurs pour quelques centaines de mégawatts supplémentaires, auxquels s'ajouteront les mégawatts des projets communautaires et autochtones.
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