Désoliennes

Industrie éolienne



Produire l'électricité avec du vent, c'est l'avenir. Encore faut-il mettre les éoliennes là où il y a du vent. Et quand ce sont les promoteurs qui décident, leur futur profit est le seul critère de décision. Pas l'environnement, et encore moins le bien collectif.
Le Québec va s'entre-déchirer. Au lieu de bâtir un Québec leader des nouvelles industries d'énergie verte, on s'accusera mutuellement de «pas dans ma cour» et «d'arriéré». Et c'est Hydro- Québec qui en est responsable.
Pourquoi « éolienniser » Sainte- Luce-sur-Mer, joyau du tourisme, ou le champ d'un agriculteur de Lacolle? Parce que les promoteurs ont sillonné la province, parlé en cachette avec des élus et négocié des deals en profitant du désarroi financier des petits villages.
Le Québec est l'un des royaumes mondiaux du vent. Mais ces grands vents de richesse se trouvent à la baie James, sur la Côte-Nord. Pas à Lacolle.
Effets négatifs
À Lacolle, des familles souffriront des effets négatifs des pales géantes sur leur santé, migraines et insomnies, notamment. Pas pour rien qu'à Riverside en Californie, on exige des zones tampons de plus de 3,2 km entre les éoliennes et les habitations. Parce qu'un parc de 20, 30 éoliennes, c'est une industrie qui s'installe. Et qu'on doit protéger la population de ses effets.
Comme dans tout, c'est la dose qui fait le poison. Une éolienne de 13 étages, ça va, mais 30, 50...
Il faut dès maintenant prévoir que les éoliennes tueront la faune ailée. En 2006, le parc éolien de Maple Ridge (120 turbines, État de New York) aurait tué de 2000 à 4000 oiseaux et chauves-souris en 5 mois. Beaucoup de plumes et de poils dans nos champs!
L'énergie du vent n'est donc pas sans impacts. Si, au moins, ces projets avaient pu nous éviter de détruire nos rivières et d'hypothéquer nos enfants avec les déchets radioactifs de la centrale nucléaire de Gentilly.
Non, harnacher notre vent ne nous donnera aucun avantage environnemental. Pendant qu'on montera les tours d'éoliennes, Hydro-Québec se préparera à bétonner la rivière Romaine...
C'est frappant. Hydromega et Boralex, nouveaux barons du vent, sont les mêmes qui ont bétonné nos rivières de petits barrages pour produire peu de mégawatts vendus à des prix de fous à Hydro-Québec. Avec notre vent, les profits iront dans leurs poches.
Marché nord-américain
En 2005, la multinationale Siemens a proposé à monsieur Charest d'envahir le marché nord-américain de l'éolien à partir du Québec. Siemens voulait profiter des grands vents de la baie James et du débat sur le projet hydroélectrique sur la rivière Rupert pour implanter une nouvelle génération de turbines nordiques. Des turbines exportables dans le monde, créant près de milliers d'emplois.
L'énergie de ce projet coûtait les 3/4 du prix de celui annoncé cette semaine. Et de plus, la rivière Rupert aurait été sauvée.
Mais notre gouvernement a caché cette proposition. Résultat, Siemens est allée aux États-Unis, et les emplois aussi. Et la Rupert est sacrifiée. Siemens prouvait qu'il y avait une industrie à bâtir ici. Hydro-Québec aurait pu la bâtir au lieu de détruire nos rivières.
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Daniel Green
Co-président de la Société pour vaincre la pollution et Aviseur scientifique du Sierra Club du Canada.

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Co-président de la Société pour vaincre la pollution et Aviseur scientifique du Sierra Club du Canada.





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