Le français au cégep

"A" comme aberrant, "B" comme bête... <i>t'sé j'veux dire ?</i>

Tribune libre - 2007

Maintenant, [propose un rapport du Mnistère de l'Education et autres
bidules->rub484], on ne se flagellera plus au dogmatisme judéo-chrétien, on va
être "holistique". On n'aura pas la cruauté de priver d'un A, comme
aujourd'hui, celui qui fait 10 fautes de français dans sa copie et de ne
donner qu'un B à celui qui en fait 19. On sera compréhensif. Si on se
comprend, tout va bien...
Je veux oublier le nom de l'auteur de ce rapport. Je veux oublier que des
douzaines de fonctionnaires ont participé à sa conception, à sa rédaction,
à sa révision. Oublier que l'on a dépensé des centaines de milliers de
dollars en salaires pour que ces gens s'assoient autour d'une table en
buvant du cafè et passent des heures à s'interroger sur la pertinence de
dire "global" ou "holistique", la sagesse de parler de "judéo-chrétien"
pour faire un effet de manches.
Je veux oublier cette aberration et cette bêtise, mais ce ne sera pas
facile. Car s'il ne s'agit d'apprendre à maîtriser un langage que pour
passer des messages simples, le morse ou des signaux de fumée feraient
l'affaire et, si on veut seulement des signifés, sans égard aux signifiant
et à leur forme, pourquoi ne pas le faire en anglais ? Ça augmenterait
l'audience primaire et "know what I mean" semble plus èlègant que "t'sé
j'veux dire..." Peut-être ne faut-il pas oublier, plutôt chercher la
source de ce sabotage.
Un sabotage, car [tout le projet de souveraineté tourne autour de l'usage
du français. ->http://www.nouvellesociete.org/5039.html] On ne peut mieux
le saboter qu'en étant ridiculement permissif quant au respect qu'on doit à
l'apprentissage de cette langue. Est-ce qu'on peut suivre le fil, trouver
les coupables ? Est-ce qu'on pourrait faire ce qu'il faut pour qu'il soit
interdit de nous couvrir de ridicule ?
Pierre JC Allard
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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[Avocat (1957), économiste (1965)->http://nouvellesociete.wordpress.com/auteur/]. Premier directeur général de la Main-d’oeuvre au gouvernement du Québec, directeur général de l’Institut de Recherches et de Normalisation Économique et Scientifique (IRNES) et vice-président adjoint (Finance/Administration) du Groupe SNC.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2007

    Vous écrivez : «tout le projet de souveraineté tourne autour de l’usage du français.» très bien mais...
    Je crois qu'avant de bien l'utiliser faut bien l'apprendre. Est-ce qu'au Québec, le français est bien enseigné et valorisé actuellement ? Si non, pourquoi le Québec qui est autonome en cette matière ne réussit pas mieux à le faire ?
    Quels sont les outils que le Québec aurait de plus, dans un Québec souverain pour mieux enseigner le français ?
    Est-ce le ROC qui nous a suggéré de virer HOLISTIQUE ?
    Je commence à douter de l'autorité Québécoise, Libéral ou Péquiste en cette matière cruciale pour la survie du français en Amérique dans un Québec province ou même pays. Si on devient souverain avec un français pourri est-ce qu'on va mieux le protéger ? Pas certain.