Les indépendantistes croient être forts. Leurs incessants rappels des résultats du référendum de 1995, volé, témoigne du déni dans lequel ils persistent à propos de l’état actuel de notre Cause. Nous nous croyons forts, mais temporairement affaiblis par un P.Q. velléitaire et maintenant par une cheffe supposément numéro 2.
Je me souviens d’un commentaire de Claude Charron au soir même du référendum de 1995 : les fédéralistes, disait-il, vont s’employer maintenant à faire « fondre »¹ cet immense vote souverainiste. Eh bien, il a fondu le vote souverainiste depuis le référendum. Cependant, les indépendantistes y sont eux-mêmes pour quelque chose. Depuis le 4 septembre, c’est notre Cause qui fond en accéléré, en même temps que décline le gouvernement. Mais les libéraux n’y sont pour rien. Ils sont discrets et pas mal gênés ces temps-ci, les libéraux. Ils n’ont rien à faire parce que cela n’est pas nécessaire, les indépendantistes se chargeant de tout faire eux-mêmes en ne faisant rien…
Tous les partis souverainistes, tous, ils nuisent présentement à la cause Indépendance, en toute inconscience. Certains nuisent plus que d’autres, sans doute, sans doute, mais cela n’est pas le plus important à savoir.
Si rien n’est fait bientôt (tout n’est pas joué à l’été 2013), si nous rejetons tout pragmatisme et laissons parler seulement nos coeurs, le Canada pourrait bien gagner la Partie, et bientôt Nous reconnaître du bout des lèvres comme une Nation, dans une constitution rapatriée par Trudeau et remaniée éventuellement par Couillard et son West Island, alors qu’en réalité les québécois consentent déjà, hélas, à se percevoir comme une simple ethnie. Quelle utilité alors le droit et les textes grandioses, si Nous sommes à une génération près, peut-être deux, d’abdiquer ? Les peuples et les ethnies meurent très longtemps, quand bien même ils s’aménageraient dans le plus grand confort une constitution bien à eux. La France elle-même, avec république et constitution, la France elle-même est en danger si ses patriotes sont bafoués, comme ici, s’ils sont tenus en échec. La constitution de 1982 est un prêt-à-porter qui n’a pas été faite ni par Nous ni surtout pour Nous…Il importe donc peu de savoir qui portera notre Drapeau, s’il est porté haut ou bas, il existe le drapeau indépendantiste, cela est déjà suffisant, parce que la prochaine élection pourrait bien déterminer, indépendamment de notre volonté la plus farouche ou de notre inconscience la plus coupable, si Nous décidons implicitement d’un futur Redressement, ou si Nous décidons au contraire d’un futur acquiescement…
Tout le Québec est dans une pente, forcément, tous les indépendantistes le sont itou…
¹ Son mot exact.
Se pincer le nez ? Sans doute.
À mon ami André et à tous les indépendantistes
Serrer les dents ? Sans aucun doute.
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8 commentaires
Archives de Vigile Répondre
29 mai 2013Votez en se bouchant le nez.
Il faut faire attention.
Les Français ont porté le Parti Socialiste au pouvoir en voulant se débarrasser de Sarkozy.
Mais Hollande les embarquent dans une expédition néo-coloniale en Afrique et soutient toujours Israël et les islamistes en Syrie.
Et voila qu'on impose le "Mariage pour Tous" malgré le désaveu populaire sous prétexte que c'était dans le programme. Pas besoin de référendum pour briser le cœur d'une nation.
La réponse des milieux populaires, c'est le Printemps Français qui a comme un goût d'érable.
Madame Marois devrait y réfléchir au lieu de penser nous passer un agenda d'ailleurs en nous faisant patienter pour l'indépendance.
Marcel Haché Répondre
29 mai 2013@ S Sauvé.
Bien que je sois athée, il m’arrive de prier aussi qu’un sauveur vienne à notre rescousse. Mais rien ne se passe. Et il ne se passera rien parce que les sauveurs y penseront à deux fois avant de prendre les commandes du navire amiral péquiste, tourmenté qu’il est à la fois par la Tempête et les capitaines de frégates, malhabiles à commander un navire représentant plus de 30 % de l’électorat.
La Cause qui nous tient à cœur tous les deux, n’a pas autant besoin de conviction que de très froids calculs. Je puis me tromper. Mais vous le pouvez aussi. À mon humble avis, la profondeur des eaux nécessaires au navire amiral n’y est pas. Si le P.Q. avait formé un gouvernement majoritaire, son capitaine aurait pu être jugé bien plus facilement, sur le cap qu’il aurait maintenu, parce qu’il aurait eu déjà tout le tirant d’eau qu’il lui faut. Vous questionnez le gouvernail. Je suis capable de voir. Je vous suggère de remarquer qu’en plus du tirant d’eau, nous manquons aussi de voilure, que le vent ne souffle pas très fort en notre faveur, et qu’un capitaine ne peut quand même pas souffler lui-même dans la voilure. Cette mauvaise passe rend le bateau et tout l’équipage vulnérable aux tirs de nos ennemis, pas très loin et bien armés… et d'autant plus s'il se trouve dans notre équipage des capitaines qui sont des loooose cannon...
Stéphane Sauvé Répondre
29 mai 2013Premier constat: "...la « bulle » du pouvoir se met rapidement en mode défensif face aux nombreuses critiques qu’attire nécessairement toute gouvernance erratique et le sentiment d’avoir raison envers et contre tous s’y installe. Josée Boileau http://vigile.net/Pauline-Marois-et-le-syndrome-du
Deuxième constat: Si, comme vous l'écrivez, l'ennemi a une telle "force" (pourtant, dans le contexte de la corruption et des gaffes harpeuriennes, jamais l'ennemi n'a été aussi faible), il y a donc toutes les raisons au monde pour se donner les moyens de vaincre avec ce que nous avons à notre disposition. La division entre nous est donc à proscrire. Mais voilà, au lieu de la solution facile (la démission de Marois) on choisit la plus difficile, voire celle qui est impossible, que les milliers d'indépendantistes mettent leur confiance dans un parti qui après le passage de Bouchard, n'est plus l'ombre de lui même.
Normand Perry fait référence à cette, ô combien étrange, dynamique de quémandage de votes du PQ où l'on demande à tous les indépendantistes de saborder leurs navires respectifs et joindre un équipage pourtant compétent mais au capitaine louvoyant et sans direction.
Dites-moi Monsieur Haché, où est cette conviction chez le PQ?
Je n'ai pas l'ombre d'un doute que cette souveraineté peut se faire, si et seulement si, cette conviction est doublée d'une approche inclusive et d'une confiance en nos moyens. Cette confiance n'est pas là. Pas du côté du PQ en tout cas.
Nous avons des politiciens professionnels à l'oeuvre. Nous en payons le prix.
Ce qui est arrivé à Yves Michaud, est un exemple de ce que l'on fait avec ceux qui ont la conviction et le moindrement de moyens pour faire face à la machine.
La machine est brisée Monsieur Haché. C'est pour cette raison qu'on nous sert maintenant, l'argument du pragmatisme. Choisir le moindre mal.
Si je croyais le moindrement que les choses seraient différentes sous Marois, je voterais pour elle, et avec grands plaisir.
Ce n'est pas de gaieté de coeur que je demande la démission, et rapide, de madame Marois et sa garde rapprochée.
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Je vous laisse avec quelques perles de sagesse:
« Sacrifier la conviction à la situation, ce n'est pas trahir, c'est simplement vieillir. »Jean-Marie Domenach - Doit-on conclure que Mme. Marois sombre dans les affres de la vieillesse ?
« La valeur d'une idée n'a rien à voir avec la conviction de celui qui l'exprime. » Wilde - L'idée donc, d'une gouvernance souverainiste a peut-être sa grande valeur mais lorsque la conviction de ceux qui l'expriment est chambranlante, tout dérape...
« Le leadership est le produit d’une personnalité attachante associée à une force de conviction permettant d’entraîner les autres sur des projets ambitieux. »
Jean-François Rial - A vous de voir si madame Marois a ce qu'il faut pour être la capitaine du bateau...
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Archives de Vigile Répondre
29 mai 2013@ S Sauvé
Les Québécois n'ont pas horreur du tiède, au contraire pour eux le milieu est la vertu. C'est le chaud ou le froid qui les inquiètes.
Les souverainistes se chicanent souvent entre eux (trop chaud) et c'est ce qui les dérangent et les rebutent. Je crois que vous avez plutôt les qualités pour militer au PLQ si on se fie à vos écrits qui s'acharnent continuellement contre le PQ. Quand on veut arriver à nos fins, il faut militer pour nous et non contre nous.
Marcel Haché Répondre
29 mai 2013@ SSauvé
Peut-être surestimez-vous la force de notre cause présentement.C'est facile alors de sous-estimer le leadership de Pauline Marois et de lui imputer nos revers.
Les faiblesses que vous déplorez proviennent d'un contexte politique qu'un chef péquiste, quel qu'il soit, n'est pas en mesure de renverser maintenant. Notre faiblesse ne provient pas seulement de notre camp mais de la force de nos ennemis.Peut-être que la sous-estimation du P.Q. Marois provient de la sous-estimation de la force grandissante du West Island, toute acquise au P.L.Q.
Stéphane Sauvé Répondre
29 mai 2013@ Emilie, Dans une vraie guerre, comme vous dites, on s'organise pour avoir un général et une garde rapprochée qui exploitent la faiblesse de l'ennemi, qui révélent les forces de ces troupes, et qui inspirent l'ensemble de leur armée à gagner les batailles.
Madame Marois et son équipe font tout sauf cela.
Vous demandez de parler de positif, je ne demande pas mieux. Où devrais-je regarder ?
Le positif au PQ, je l'ai vu dans le premier mois de gouvernance. Et puis, par la suite tout s'est écrasé.
La stratégie du PQ fut celle-ci:
1. On impressionne nos partisans et on frappe fort en début de mandat.
2. Comme on est minoritaire, et qu'on ne veut pas perdre le pouvoir, on donne un peu de "lousse" aux autres partis, et on montre au peuple qu'on est capable de gouverner.
RÉSULTATS:
Les "impressionnés" comme moi, sont amèrement décus de la débandade du PQ.
L"ennemi" s'en fait des choux gras, et mentionne sur toutes les tribunes que le PQ ne fait que reculer.
Alors, SVP ménagez vous, et ménagez nous. Je comprends que vous avez une peur rouge des libéraux mais dans le contexte, la crainte (productive) que vous devriez avoir, c'est celle d'avoir un parti indépendantiste qui perde toute crédibilité sous la gouverne de Madame Marois.
Vous auriez donc intérêt à communiquer avec la direction du PQ et les inviter à se bouger le c... pcq ils vont se faire manger tout rond aux prochaines élections.
Les Québécois ont horreur de ce qui est tiède. Tenez vous le pour dit.
Archives de Vigile Répondre
28 mai 2013Comme vous avez raison M. Haché.
@ M. S Sauvé
Les souverainistes sont reconnus pour manger leurs chefs. Je crois qu'il serait temps de cesser maintenant, ça ne fait que diminuer le pouvoir et donner des munitions à l'ennemi. Mme Marois ne fait pas tout le problème des souverainistes, ce sont les souverainistes eux-même qui se tirent continuellement dans le pied. Ce n'est certainement pas le PLQ ni la CAQ qui nous nuisent présentement, ce sont plutôt tous ceux qui comme vous dénigre continuellement la gouverne du PQ et qui ne souligne jamais ce que fait de bon le PQ.
Ce n'est pas comme ça qu'on va gagner notre cause. Il faut rediriger vos canons vers ceux et celles qui sont en principe nos ennemis à abattre. Dans la vraie guerre on avise pas l'ennemi de nos faiblesses si non on va se faire descendre très rapidement.
Stéphane Sauvé Répondre
28 mai 2013..."lorsque les sillions de ton sol se font de travers, corrige la marche de ton boeuf le plus fort, non du plus faible" Proverbe Egyptien.
Qui est le boeuf le plus fort au PQ ?
Madame Marois ?
Si tel est le cas, elle a deux options qui s'offre devant elle.
1. Dirigez comme une Cheffe, c'est à dire, sans compromission, avec conviction et avec une vision inspirante ou...
2. Démissionnez.
Le manque d'humilité l'empêchera de choisir la deuxième option, et la première, bien...la pente est trop douce pour qu'elle puisse prendre suffisament de vitesse pour comprendre que sa gouverne doit être différente...