La privatisation de la SAQ

Arguments en faveur d’une société d’État publique

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Comme bien des gens voulant améliorer notre société d’une façon cohérente et responsable, j’ai frissonné lorsque j’entendis les jeunes adéquistes (ADQ) proposer une privatisation totale de la Société des alcools du Québec (SAQ). Cette proposition n’est pas nouvelle : le Parti québécois (PQ) avait déjà voulu le faire en 1989, dans un élan d’insouciance sociale. Ils abandonnèrent finalement l’idée.
Selon moi, privatiser la SAQ serait une très mauvaise idée, mal fondée au départ et qui ne serait aucunement à l’avantage des citoyens et citoyennes du Québec. De plus, affirmer vouloir ainsi intéresser les jeunes à la politique, en proposant une déresponsabilisation de l’État et le démantèlement de nos services publics, est des plus choquant : ça frôle la démagogie! Voilà bien le genre de discours, justement, qui crée le cynisme que nous connaissons au Québec et qui éloigne les jeunes de l’implication politique!
Personnellement, j’ai tendance à favoriser le maintien de la SAQ en tant que société d’État complètement publique, bien que je reste critique face à la façon dont la société est parfois gérée. Je crois que l'existence d'un tel organisme de contrôle et de monopole public de la distribution, ce qui est officiellement et concrètement le cas, est à l'avantage de l'ensemble de la population du Québec. Cette société permet à sa façon d’assurer le bien commun.

En tant que militant pour le bien de ma société, voici quelques arguments visant à soutenir ma position sur la scène publique, ainsi qu’au sein de mon organisation politique.
Argument du contrôle de la consommation
La SAQ a été créée en 1971, avec le mandat premier de contrôler la (sur-)consommation d'alcool au Québec (mandat qu’avait anciennement la Commission des liqueurs du Québec). Depuis, la Société des alcools atteint cet objectif de plusieurs façons.
Premièrement, en empêchant la vente d'alcools forts dans les dépanneurs, on en limite grandement la consommation rapide et involontairement abusive, consommation pourtant bien plaisante lorsqu’elle est modérée. Si les dépanneurs pouvaient vendre du fort, comme c'est le cas aux États-Unis, on peut parier qu’il s'en consommerait bien plus dans notre société. Ce faisant, cela augmenterait les risques de consommation abusive, ainsi que tous les maux sociaux y étant liés (mortalité, frais pour le système de santé, malheurs dans les communautés, problèmes familiaux, etc.).
Deuxièmement, grâce au « cartage », la SAQ empêche efficacement aux mineurs d'avoir accès en grande quantité à de l'alcool de fort pourcentage. C'est particulièrement important dans leur cas, car c'est souvent, pour plusieurs, vers l'âge de 14 à 18 ans qu'on commence à vouloir se saouler la gueule et il est alors risqué de passer tout droit (et de ne pas apprécier l’expérience qui s’en suit…). À la limite, en consommant de la bière (à laquelle les jeunes accèdent quand même plus facilement), on est forcé d'avoir d'avantage conscience de ce qu'on consomme, de la quantité consommée : il est plus facile de trop en consommer trop rapidement avec du fort et les jeunes sont particulièrement concernés par ce fait.
Troisièmement, en centralisant la gestion de la demande, on peut estimer plus facilement la consommation d'alcool pour chaque région. Ce genre d'informations est bien utile pour le gouvernement (notamment pour la prévention), mais aussi pour les consommateurs.
Argument du contrôle de la qualité (sécurité)
Depuis sa création, la SAQ a toujours eu le mandat de vérifier la qualité des produits qui se retrouvent sur le marché québécois. La gestion de la distribution d'alcool que fait la SAQ lui permet d’assurer ce contrôle de qualité. Il y a ainsi peu d'alcool frelaté ou de mauvaise qualité qui est vendu au Québec, car la SAQ connaît la provenance de chaque produits, fait des tests pour y découvrir les toxines pouvant s’y retrouver (notamment du plomb), etc.
Bien qu'on en ait peu conscience au Québec, ce genre de contrôle est très utile! Dans plusieurs pays il y a des lacunes dans ce contrôle, justement parce que la gestion de la vente n'est pas centralisée par une entité commerciale bien organisée et mandatée pour vérifier la qualité des produits vendus. C'est le cas par exemple en Inde et en Russie, où des empoisonnements à l'alcool maison surviennent à chaque année, dû au manque de contrôle de la qualité par l’État. Sans la SAQ, il faudrait créer un nouvel organisme qui prendrait le relais quant à cette vérification de la qualité.
Argument de l'éducation populaire
En 1989, la SAQ a créé Éduc’Alcool, un organisme faisant la promotion d’une consommation d’alcool responsable. Tous les citoyens du Québec connaissent cet organisme et sont conscient de son importance sociale. Moins nombreux sont peut-être ceux à avoir conscience que c’est grâce à la SAQ et à l’approche de l’État face à la consommation abusive d’alcool que cet organisme existe : c’est un pensez-y bien si vous voulez commencer à modifier cette approche, car voilà justement ce que proposent avec beaucoup d’insouciance les jeunes adéquistes!
De plus, avec l'argent recueillis par la vente d’alcool, la SAQ peut financer de grandes campagnes d'éducation populaire (publicité à la télé, pamphlets par la poste, dépliants dans les CLSC, conférences dans les écoles, etc.), ce qu’une entreprise privée ne ferait certainement pas. Ce faisant, la SAQ répond d'une autre façon à son but premier qui est de favoriser une consommation responsable d'alcool au Québec. C'est une mesure de prévention qu’il ne faut pas sous-estimer.
Argument du traitement de l'alcoolisme
Un autre argument est évidemment celui du traitement des problèmes de dépendance à l’alcool. Avec quels fonds ces différents programmes seraient-ils financés s’ils n’avaient plus accès à l’argent recueillie par la SAQ? Si notre société d’État était privatisée, dans le système capitaliste et économiquement immoral qui est le notre, cette nouvelle entreprise privée serait fort peu susceptible d’avoir une participation responsable et utile à la société, comme c’est le cas présentement avec la SAQ. Cette absence de responsabilité sociale passerait notamment par beaucoup moins d’argent pour aider ceux qui en ont vraiment besoin.
Avec ces fonds, l’État peut présentement financer des organismes qui offrent des services de désintoxication, de suivis et d'entraide à ceux souffrant d’alcoolisme. Ce faisant, elle s'attaque aux conséquences d'une consommation abusive, devenue dépendance lorsque l'éducation populaire n'est pas suffisante.
Il est important de rappeler que chaque approche face à un problème a ses limites et que la solution la plus efficace utilise souvent plusieurs approches combinées, en parallèle. Et justement, il apparaît que la SAQ remplit un rôle de prévention ET de correction des problèmes après qu’ils soient apparus.
Arguments de la diversité et de la qualité des produits
Nombreux sont les experts internationaux du vin qui jalousent le Québec pour la qualité et la diversité des produits qui se retrouvent sur les tablettes de la SAQ. Au Québec, les experts sont quasi-unanimes à ce sujet : La SAQ assure la diversité et la qualité des produits, tout en faisant la promotion de ceux d’une qualité supérieure, alors que les entreprises privées (ex : dépanneurs et épiceries) en seraient incapables. Je rajouterais même, et surtout, que ces entreprises ne le voudraient même pas, pour des raisons économiques (vouloir faire du profit au détriment de la qualité et du service à la clientèle). Et à ce sujet, monsieur Yves Michaud semble du même avis.
L’exemple des États-Unis en dit long : Là-bas, la très grande majorité des liquor stores se limitent généralement à quelques whiskies et alcool (très) forts, souvent produits dans l'État où se trouve le magasin. Il y aura peut-être une cinquante de produits différents, alors que dans la plus petite des SAQ on peut présentement y retrouver plusieurs centaines de produits, répartis dans des dizaines de catégories! La comparaison avec la vente d'alcool aux États-Unis et la vente d'alcool au Québec est frappante.
Pis encore, comme abordé plus haut, même les experts étrangers sont étonnés lorsqu'ils visitent le Québec. Les spécialistes français répètent toujours la même chose lorsqu'ils sont de passage chez nous pour un concours de dégustation ou un colloque : il n'y a aucune entreprise de distribution assurant une telle qualité et une si grande diversité de produits en France. C'est dire! Dans ce pays, réputé pour la qualité de ses vins, on retrouvera dans une boutique les meilleurs produits de la région, tout le contraire de ce que favorise la SAQ, qui vise à offrir dans chaque boutique les meilleurs produits de la région, de la province, du pays et même de l’étranger. Le niveau de diversité est ici radicalement supérieur à partout ailleurs. Aussi, si un produit n'est pas accessible à la SAQ la plus proche, il est possible de le commander à travers tout le réseau ; et à la limite, s'il n'est pas disponible dans le réseau (et que c'est un produit de qualité), on peut le faire commander pour qu'il y soit ajouté. Quelle entreprise privée pourrait offrir un service d’une si grande qualité? Aucune et, justement, il n’y en a pas une qui propose de l’offrir en ce moment…
Il y a des raisons pour expliquer pourquoi que les entreprises privées ne pourraient parvenir à la même qualité. Premièrement, étant désunies et en concurrence, elles auraient peu de moyens pour recueillir l'information nécessaire ensuite à la composition d'une liste de produits diversifiée : si l’entreprise ne connaît pas les produits désirés, elle ne pourra pas les offrir. Les dépanneurs et les épiceries auront donc tendance à privilégier les productions locales ou très connues, car c'est de celles-là dont ils auront entendu parler, ce qui sera au désavantage du consommateur.
Deuxièmement, la centralisation de la SAQ lui permet d'acheter des produits haut de gamme et moyen de gamme en grande quantité et à très bas prix (à cause de son puissant pouvoir d’achat, comme le fait remarquer encore une fois Yves Michaud). Étant centralisée, la SAQ peut faire de grandes économies d'échelles, notamment en achetant en gros et en planifiant plus efficacement le transport des bouteilles, ce qui ne serait pas le cas pour un réseau d'épiceries et qui ne serait surtout pas le cas pour un dépanneur indépendant.
Argument des conseils à l’achat
De tout temps, la SAQ a été réputée pour la qualité de la formation de son personnel.
Depuis l’an 2000, tous les employés d’une succursale de la SAQ doivent recevoir une formation sur le vin (techniques de fabrication, provenance des produits, distinction entre les arômes, etc.). Cette formation a fait en sorte qu’ils sont réputés pour la qualité de leurs conseils, un atout que ne pourrait (et ne voudrait) s’offrir une entreprise privée.
Argument de l'accessibilité et du prix stable
Ça c'est un élément qui est, étonnamment (?), très rarement pris en compte par ceux qui voudraient bien casser son monopole.
En étant centralisée, il a été possible d'inscrire dans le mandat de la SAQ que ses produits soient accessibles à tous les citoyens du Québec, peu importe dans quelle région ils demeurent. Et lorsqu’un produit n'est pas dans une succursale, il peut être commandé, assez rapidement et aisément, en provenance d'une autre succursale. Il est même possible de s’informer des disponibilités des produits, dans chaque succursale, grâce au site Internet de la société d’État.
Mais aussi, et cela serait clairement impossible sans cette centralisation et ce vouloir politique, les prix des produits sont les mêmes partout au Québec, dans toutes les succursales de la SAQ. Voilà un très bon exemple d'une gestion d’entreprises visant à s’assurer qu'il n'y ait aucune discrimination entre les acheteurs ; ça découle d'un grand respect pour le consommateur (ce qui serait loin d'être la norme dans le privé).
Argument de la vache à lait
Évidemment, c'est un argument important. Il y a un double avantage à ce que la SAQ ait un monopole de la vente d'alcool. Premièrement, elle décide du prix, ce qui lui permet de contrôler la consommation (plus c'est cher, moins les gens consomment).
Deuxièmement, en contrôlant les prix, elle contrôle aussi les surplus qui vont dans les coffres de l'État, pour être ensuite redistribués à la collectivité (donc à l’avantage de tous les citoyens du Québec). Voici le raisonnement plus en détails.
Tant qu'à contrôler la vente de l'alcool pour de nombreuses raisons (explicitées plus haut), pourquoi ne pas en profiter pour financer l'ensemble des services que l'État rend par la suite à la société dans son ensemble? Si l'on considère que la consommation d'alcool est un luxe (ce qui est doublement triste quand la consommation est forcée par une dépendance), il est alors tout à fait logique que l'État taxe d'une façon ou d'une autre la vente de ce produit. En décidant elle-même du prix de vente, la SAQ s'assure ainsi de recueillir un montant qui lui permet de rentabiliser ses services de haute qualité, tout en finançant l’État et ses services publics (qui sont, eux aussi, d’une grande qualité au Québec, lorsqu’on se compare aux autres pays dans le monde…).
Ce faisant, la SAQ rend un grand service à la société, car elle y favorise la redistribution partielle des richesses : les riches paient le gros prix pour un alcool de très bonne qualité (ce sont alors des « clients »), les gens de la classe moyenne paient un prix très raisonnable pour un produit de qualité (ce sont encore une fois des « clients »), puis tous les citoyens du Québec en profitent par le financement de la santé, de l'éducation, par la construction des routes, par la liaison électrique de toutes les maisons… bref par l’ensemble des services que l’État fournit et qu’il ne pourrait fournir sans ce financement qui est nécessaire au maintien de notre niveau de vie (la SAQ est une des sources de ce financement). Si nous voulons privatiser la SAQ, il faudra soit trouver de nouvelles sources de financement (peut-être moins équitables), soit accepter une réduction de notre bien être commun.
Donc, tant qu'à avoir un monopole public pour de très bonnes raisons, pourquoi se priver d'une solution efficace pour améliorer notre société?
Argument de la réduction des sacs de plastiques
Évidemment, cet argument environnemental ne doit pas être oublié!
La SAQ a été une pionnière pour ce qui est de favoriser une consommation moindre et plus responsable des sacs de plastique. Nous devons aussi la féliciter pour avoir introduit la distribution de sacs biodégradables.
Par contre, il importe de toujours se rappeler que cela ne faisait pas partie de ses mandats originaux : C'est pour répondre à des pressions sociales ou politiques que la SAQ a mis sur pieds ce genre de campagnes. Néanmoins, force est d'admettre que comparer à l'ensemble des entreprises privées, la société peut se vanter sans hésitation d’être un modèle de responsabilité sociale.
Argument de « l’embouteillage maison »
Un autre argument est celui de l’embouteillage maison, qui a offert de nombreux avantages économiques et environnementaux.
Au niveau économique, une grande quantité d’alcool est transportée par bateau, en vrac. Cet alcool est par la suite embouteillé au Québec, faisant travailler des gens de chez nous depuis de nombreuses années. Voir à ce sujet un reportage de la société Radio-Canada qui a très bien vieillis depuis sa diffusion (1994).
Sur le plan environnemental, le transport par bateau, en vrac, nécessite bien moins de ressources énergétiques que si l’alcool était transporté déjà embouteillée. De plus, dans les quelques entrepôts de la société d’État, les consommateurs peuvent apporter leurs propres bouteilles et les remplir, nécessitant donc une production moindre de bouteilles (et moins de coûts quant au transport des bouteilles, à leur recyclage, etc.).
Il est à noter que la SAQ a aussi été une pionnière quant au recyclage des bouteilles. Ce faisant, elle a donné l’exemple à bien d’autres entreprises d’emballage!
Argument d’un transport local plus responsable
Il a déjà été noté plus haut que la SAQ transporte une partie de son alcool en vrac, ce qui nécessite beaucoup moins d’énergie.
Il semble aussi intéressant de noter que la SAQ favorise l’utilisation de véhicules hybrides pour son transport entre ses entrepôts et ses succursales. Voilà donc un autre bel exemple de responsabilité sociale.
Argument de l’aide aux producteurs du Québec
Il importe aussi de noter que sans la SAQ, il serait bien plus difficile de se faire connaître et de distribuer leurs produits pour de nombreux petits producteurs.
La SAQ s’est vu décerné, depuis plusieurs années, le mandat de favoriser la consommation de nos produits du terroir (suite, encore une fois, à une forte pression sociale en ce sens). Ce faisant, elle a pris l’habitude de présenter à l’entrée des succursales les produits des producteurs régionaux. Elle fait aussi la promotion de ces produits dans ses publicités locales ou nationales. Une entreprise privée serait bien moins encline à aider nos producteurs, car elle ne percevrait pas autant sa responsabilité sociale et l’État ne pourrait avoir la même influence sur son comportement.
Et aussi, bien que ce soit moins important pour la société dans son ensemble, la SAQ permet à un producteur d’écouler ses produits partout au Québec. Ce faisant, il sait que les gens qui achètent ce qu’il cultive et fabrique le font volontairement, parce qu’ils apprécient le produit, et non pas parce que la gamme des produits offerts dans une boutique est limitée, comme ce serait le cas avec un réseau de distribution privé… Ainsi, le producteur doit se sentir d’avantage valoriser pour son travail.
Argument de l’aide aux activités culturelles
Il ne faut pas oublier que la SAQ est aussi l’un des principaux commanditaires des grands évènements culturels au Québec (la Fête de la Nouvelle-France, le Festival d’Été, le Mondial des Cultures de Drummondville, le Carnaval de Québec, etc.).
Sachant que ce domaine économique (les grands évènements culturels) nécessite de nombreux investissements au préalable pour se réaliser (même s’ils sont par la suite fort rentables et très bénéfiques pour la prospérité de notre société grâce au tourisme), la SAQ apparaît alors comme un stimulant essentiel à notre économie, en plus d’être un stimulant culturel! Nous en profitons tous d’une façon ou d’une autre.
Argument des emplois de qualité
La SAQ offre plusieurs milliers d’emplois de qualité : horaires, pension, assurances et salaire plus élevés que dans le milieu de la distribution alimentaire et du commerce privé. Néanmoins, ces conditions sont loin d’être paradisiaques et sont sournoisement attaquées depuis quelques années, notamment par l’embauche accrue d’employés à temps partiel qui ne profitent pas de ces avantages. C’est déjà une forme de privatisation qui mérite d’être surveillée…
Le respect des travailleurs et la création d’emplois de qualité sont des valeurs importantes au Québec. Voilà pourquoi ces conditions de travail méritent d’être protégées, car elles sont à l’avantage des employés de la société d’État, mais surtout parce qu’elles offrent un modèle intéressant aux entreprises privées qui sont incitée à améliorer les conditions qu’elles offrent à leur propre employés pour équivaloir à celles de la SAQ. Donc, tous ceux travaillant dans le domaine de la distribution alimentaire et du commerce bénéficient directement ou indirectement des conditions de travail intéressantes à la SAQ.
Conclusion
Pour finir, il me semble nécessaire de faire une synthèse de ce qui a été affirmé et de critiquer sans vergogne la position des jeunes adéquistes à ce sujet.
La SAQ remplit donc un rôle social évident quant à l’éducation populaire et à la prévention face à la (sur-)consommation d’alcool, mais aussi pour ce qui est de répondre aux effets négatifs que peut avoir la consommation de ce produit dans la société.
La SAQ est aussi d’une grande pertinence économique, favorisant les producteurs de chez nous, ainsi que de bonnes conditions de travail à ses employés, tout en offrant un choix plus qu’intéressant de produits de qualité aux consommateurs, à un prix stable, partout au Québec. Il apparaît évident qu’un réseau de distribution privé ne pourrait jamais offrir un si bon service.
La SAQ permet de financer l’État du Québec et de redistribuer les ressources plus équitablement dans notre société. Ici, il ne vaut même pas la peine de chercher à trouver comment un réseau privé pourrait tenter d’égaler la SAQ !
La SAQ, dans notre société, se comporte même d’une façon très responsable face à l’environnement, en permettant la réutilisation de bouteilles, en introduisant des sacs biodégradables sur le marché, en faisant la promotion de modes de transport consommant moins d’énergie, etc.
Tous ces arguments ne doivent pas être négligés par ceux qui se proposent pour gérer l’État du Québec et par ceux qui s’intéressent à l’administration de notre Société des alcools. Évidemment, les adéquistes donnent aujourd’hui un exemple de leur manque de jugement en négligeant justement tous ces éléments dans leur réflexion. Ce faisant, ils démontrent le même genre d’irresponsabilité dont avait fait preuve le Parti québécois il y a de cela plusieurs années. Les péquistes étant finalement retournés dans le chemin de la raison, du moins dans ce domaine précis, peut-on en espérer tout autant de la part des adéquistes?
Et finalement, pour ceux qui voudrait mieux comprendre les dangers liés à une privatisation déraisonnée de la Société des alcools du Québec, je vous suggère fortement de lire le rapport d’une étude de l’IRIS à ce sujet. Ces chercheurs ont étudié les conséquences (plutôt négatives) de la privatisation de la Alberta Liquor Control Board en 1993.
Jean-Nicolas Denis

Étudiant en Philosophie et Science politique

Université Laval

Squared

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Porte-parole de Québec solidaire - Chaudière-Appalaches

Bac. en Philosophie et Science politique - Université Laval

Administrateur de la Coopérative Tendre Vert - Lévis

Membre de Québec solidaire - Campus Université Laval





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    27 août 2009

    Bravo Jean-Nocolas !
    Éloquent !
    Que dire de plus ?
    Quand on pense encore à privatiser Hydro-Québec !
    Et qu'il n'y pas si longtemps, on a aussi envisagé une privatisation de la Société d'Assurance Automobile du Québec !
    Alors que l'État a désespérément besoin d'argent pour payer ses dettes !
    Mais Dieu ! Que cette droite est contradictoire !
    Je crois qu'il faudrait aussi envisager la légalisation du cannabis et créer une même société d'État afin de protéger et d’éduquer la population plutôt que de laisser le «free for all» actuel et l'argent à la mafia !
    De mon côté je crois qu'il faut plus de société d'État si on ne veut pas étrangler les contribuables d'impôts et de taxes...
    Merci de votre contribution !
    ____________________
    Christian Montmarquette
    Membre et militant de Québec Solidaire
    L’indépendance sera de gauche ou ne sera pas ! Qui dit Nationalisme dit : Nationalisations !
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