Au pays des Pandas Royaux

Tribune libre

Au pays des "Pandas Royaux"
J’habite Montréal depuis 48 ans. Le quartier Saint-Michel pour être
plus précis. Hier, dans le journal communautaire Le St-Michel, on pouvait lire en première page que le maire Tremblay n’écoutait pas les michelois parce que ceux-ci s’opposent à l’implantation d’une usine de compostage dans une galaxie près de chez eux.
Je les comprends, une usine de compostage si je me fie aux odeurs qui émanent de mon bac à compostage, ça pue!, ça sent mauvais!, imaginez une usine!. De 1968 à 2009, plus de 40 millions de tonnes de déchets putrescibles ont été enfouis dans la carrière Miron du quartier Saint-Michel. Des chiffres qui en disent long. Les michelois et micheloises de Montréal ont eut droit à leur juste part de déchets et d'odeurs vous ne trouvez pas?
Mais par les temps de "collusion" et de "pollution" qui courent, les michelois et micheloises s'inquiètent. Le maire tremblay refuse de les voir et fuit le débat comme s'il était frappé de pestilence. Les résidents du quartier Saint-Michel vont-ils être obligés de sortir dehors afin de respirer un peu d'air frais?. À mon avis celui d’un "printemps michelois" serait assez rafraichissant parce qu'un projet d'usine de compostage c’est bien beau, sauf quand c’est dans votre salon que son odeur vient vous envahir. Une façon d'embaumer l’existence des citoyens du quartier Saint-Michel et de dévaluer la valeur immobilière des demeures qui avoisineront la future usine.
Une journée avant la parution de l’article, j’écoutais le maire Tremblay se plaindre sur les ondes de RDI. Dans sa plainte il avouait que Québec ne l’écoutait pas, ne l'entendait pas. Tiens donc à chacun son tour monsieur le maire! Gérard Tremblay, n'aime pas la manière dont le gouvernement du Québec prévoit s’approprier les revenus générés par un projet de caméras routières. Projet destiné à freiner "la vitesse" sur les routes de "La Lente Province", "La province des travailleurs en retards", "La province immobile", "La province qui pue l'usine aux vieilles odeurs de carrière Miron"...
Le progrès, moi je veux bien. Des solutions aussi puisque, selon Jean-Paul L'Allier, Montréal serait une ville "cliniquement morte". D’un autre côté, le maire Tremblay n’est pas le diable en personne; il a peut-être un mort à gérer mais il a aussi des citoyens à entendre, à consulter et à convaincre avant d’entreprendre quoi que ce soit, sinon, ce n’est plus de la démocratie mais une fête, un "party" aux allures de dictatures.
Si le maire n'a pas le coeur à la fête il n’a qu’à venir à la rencontre de ses concitoyens michelois pour voir de quoi il en retourne. Il pourra là-bas se lâcher lousse en convainquant les résidents du quartier Saint-Michel du bien fondé d’une usine de compostage. Parce qu'au départ l'usine de compostage était sensé ressembler à un parc urbain: le plus beau et le plus grand de Montréal. Le tout était prévus pour 2017, c'est à dire pour la semaine des quatre jeudis. Mais au fait, pourquoi dans le quartier Saint-Michel? Pourquoi pas ailleurs, dans le West Island ou dans Westmount? Pourquoi pas un peu plus à l’est à l’emplacement de la raffinerie Shell ou dans ses environs ?
Dans le dossier des caméras routières, Québec se fait rassurant en freinant les espoirs du maire Tremblay. Celui-ci serait peut-être tenté de placer ces caméras de manières à créer des "pièges ou des usines à contraventions" au lieu d'en faire des outils de préventions. Le maire aura beau se plaindre et nous faire son cinéma les caméras sont là pour rester et se multiplier. Le tout ressemble à du théâtre ou à son double, à un moyen détourné d'instaurer un système qui sent pas bon. Car entre vous et moi, la différence entre une "usine à contraventions et une promesse de parc urbain qui se transforme en une usine à compostage c'est du pareille au-même, c'est un mensonge!. De toute façon, émettre des contraventions, même en quantité industrielle, ne génère aucun nouveaux profits; ce n'est que du brassage et du compostage de vieil argent..
L’argent étant la première préoccupation d’un maire dont la ville est supposément "cliniquement morte" est compréhensible. Que Gérald Tremblay se cherche des solutions pour remettre Montréal sur la carte, je veux bien, mais émettre des contraventions n’est pas et n'a jamais été une source génératrice de profits ou d’argents; c’est plutôt - et je le répète - un échange de poches. Une forme de bas compostage, de vol à l'étalage ou d’épandage de fumier. C'est aller chercher cet argent dans la poche du contribuable qu'on appauvrit, que l'on use jusqu'à la corde. C'est piéger l’automobiliste dans un système n'en peut plus. C'est écraser et endetter des citoyens qui comme leur ville n'en peuvent plus cliniquement, physiquement, économiquement, moralement et socialement, des citoyens épuisés pour ne pas dire cliniquement "morts". Des montréalais continuellement déroutés, nerveux, impatients, en retards, en colères. Facile, dans ces conditions, d'émettre des contraventions comme si c'était un engrais économique de bonne qualité. Un engrais qui pue et que l'on étend généreusement sur leur dos labourés, défaits, écœurés.
Que Québec impose un petit frein ou une petite gêne au maire Tremblay est une bonne chose. Merveilleux, bravo, extraordinaire, bien fait! Mais Québec pourrait aussi donner l'exemple. Chose que Québec n'a pas fait et ne fera pas.
Concernant l'implantation d'une usine de compostage dans mon quartier est-ce si difficile de rencontrer ses propres concitoyens? Quand on est le maire d'une ville aussi prestigieuse que Montréal il me semble que c'est la moindre des choses que d'expliquer et d'étudier avec les citoyens concernés un projet quel qu'il soit. À cet effet, le maire Tramblay et son équipe de promoteurs d'usine à complots devraient former une délégation; vous savez ces délégations fleuries et parfumées qui partent, tout sucre tout miel, à l'autre bout du monde afin d'attirer des investissements et des investisseurs mais au lieu de la Chine et des chinois ce serait le quartier Saint-Michel et les montréalais..
Au fond, que Québec botte le derrière au maire ou que le maire décide de par lui-même de changer la façon de faire de Québec c'est la même chose. Dans le long terme, ça sent toujours aussi mauvais. Pourquoi me direz-vous? Parce que l'usine qui pue est à l’œuvre avec ses odeurs de "compostage de revenus" qui sentent la caméra cachée à chaque coin de rue, à chaque lumière, à chaque arrêt. Moi je dis stop, ça suffit! La bagarre pour l’os dans l’arène des soupes populaires à assez durée. Les loups ont peut-être faims, leurs crocs dégoulines peut-être de salive à l’idée de se faire des profits mais les montréalais n'en peuvent plus. Ils en ont assez de se faire mordre au lieu de faire consulter, de se faire déchiqueter au lieu de se faire représenter! Moi je dis place à la véritable démocratie celle qui est participative.
Mais comme vous le savez "au plus beau pays du monde", le pays des "Pandas Royaux", nos représentants ne nous représentent plus. Ils passent outre. Nous rencontrer devient un fardeau, un malaise, une maladie… Un peu comme lorsque le Québec se plaint d’Ottawa et qu' Ottawa se plaint du Québec. On n'en sort pas! L'usine qui pue est toujours là qui carbure à plein régime. Parce que, au Canada, tout le monde entend mais personne n’écoute. Tandis qu’au Québec, la moitié des électeurs sacre après l’autre moitié qui ne parle pas la langue, celle des affaires. Une vrai tour de Babel. Et pour finir, Harper, lui, n’écoute personne, à part le bruit que font ses Pandas Royaux, juste au cas où ils ne seraient pas en train de mourir de rire, le nez bouché...


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2 commentaires

  • Nicodème Camarda Répondre

    25 février 2012

    Merci monsieur Sauvé. Je vous reçois 5/5. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir. En attendant des développements voir des prise de contacte avec ceux de mon quartier qui attendent des explications et de la documentation de la part du maire Tremblay.. Merci mille fois ! :)

  • Stéphane Sauvé Répondre

    25 février 2012

    Lâchez pas votre combat Nicodème! Imprimez des caricatures de Tremblay, apportez lui un sac de vidange au conseil de ville...et respectez-vous.
    A la rigueur, si ils ne plient pas, allez pour le plan B et proposez une baisse de taxe, puisque vous redeviendrez pour l'ensemble de Montréal leur espace de décomposition.
    « Du combat, seuls les lâches s'écartent. »
    de Homère [+]