En neuf mois, monsieur Jean-Louis Pérez, après une traque épique en deux étapes (13 août 2009 et 27 mai 2010), a enfin mis au jour une «manipulation orchestrée de manière systématique» par une cinquième colonne de méchants comploteurs gauchistes formée de deux trios, composant sans doute un sextuor à deux branches, qui sévissent dans Vigile sous les noms suivants : Luc Archambault, Michel Gendron et Christian Montmarquette / Serge Charbonneau, Oscar Fortin et Raymond Poulin. N’écoutant que son courage, ne ménageant ni ses efforts ni sa peine, armé de «la force de la vérité», qui lui a permis de découvrir notre «intention cachée derrière le masque de l’incohérence véhiculée tentant d’annuler la crédibilité argumentée», il prévient charitablement tous les vigiliens de nos sombres menées.
Puisque me voilà démasqué, aussi bien confesser, pour aller au plus simple, le moindre de mes crimes : c’est moi qui ai organisé le 11 septembre 2001. Oserai-je l’avouer? J’ai fait pire encore : ne reculant devant aucune ignominie, j’ai réussi à faire élire Jean Charest — avec, il faut bien l’avouer, un peu d’aide des Rhodésiens québécois, des Orangistes ottawesques et de l’oncle Paul. Les 40 milliards perdus de la CDP, ne cherchez plus : c’est moi, modestement appuyé par Henri-Paul : il fallait bien fnir par payer les sous-fifres du 11 septembre, après toutes ces années pendant lesquelles ils me relançaient... Les viaducs caducs? Encore moi. Les contrats truqués de la construction? Toujours moi. Vous savez, ça coûte cher, à la fin, d’importer des fondamentalistes pur jus afin de préparer l’islamisation galopante du Québec, tordre le bras d’intellectuels pour fabriquer un manuel d’ECR, soudoyer des groupes féministes afin qu’elles appuient la burqa. J’en passe, et des meilleures. J’avais même songé, un temps — la méchanceté pure n’a pas de bornes —, à corrompre Pratte pour qu’il écrive dans Vigile sous un nom de plume, mais alors, le site aurait été plombé trop rapidement, et je pouvais en avoir besoin longtemps encore pour mener à bien mes activités manipulatrices.
J’ignore si mes comparses appréhendés seront ou non d’accord, mais, affligé d’un repentir agonique, je ne peux que me résoudre à m’incliner devant la sagacité pérézienne afin, comme le souhaite notre dénonciateur, «que la crédibilité soit préservée». Amen