Banque de développement du Québec - «Ingouvernable»

La structure et les missions multiples rendent l’organisme beaucoup trop complexe, selon Michel Nadeau

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La structure de gouvernance de la future Banque de développement économique (BDEQ) a fait l’objet de lourdes critiques jeudi de la part d’un ancien vice-président de la Caisse de dépôt et placement, qui l’estime « complexe et ingouvernable ».
Le projet, qui vise à fusionner Investissement Québec et certains éléments du ministère des Finances et de l’Économie pour offrir un guichet unique aux entreprises, est à l’étude d’une commission parlementaire qui doit terminer ses travaux aujourd’hui.
Michel Nadeau, aujourd’hui directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), a remis en question le fait qu’il y aura un conseil d’administration pour l’ensemble de la Banque, mais aussi un deuxième conseil qui chapeautera la filiale Développement économique. Sous celle-ci se trouveront deux autres filiales, Ressources Québec et Capital Émergence Québec.
« Cette superposition de deux conseils… Je pense qu’on fait une grave erreur », a-t-il dit à la ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque, Élaine Zakaïb. Dans son mémoire, l’IGOPP s’interroge à la fois sur cette formule et sur l’objectif de « donner tant de responsabilités variées, hétérogènes, au conseil d’administration de BDEQ ».
« Il paraît d’ailleurs impossible qu’un conseil d’administration puisse rassembler l’ensemble des compétences adéquates pour les activités de la BDEQ et de ses filiales », poursuit l’IGOPP.
« En fait, avec une mission aussi vaste et des interventions dans un large éventail de secteurs d’activités, comment rassembler des administrateurs crédibles ayant de l’expérience et de l’expertise dans l’ensemble des secteurs et métiers concernés ? », ajoute le mémoire.

Patrons des filiales
M. Nadeau s’est aussi interrogé sur le fait que le président-directeur général de la Banque nommera lui-même les patrons des deux filiales, et que ces deux derniers ne seront pas redevables directement à un conseil. « Si vous y croyez, au capital de risque, ça mérite une vraie structure, avec un p.-d.g. qui est nommé par un conseil. Là, un p.-d.g. qui est redevable à un p.-d.g., je vous assure que ce n’est pas la façon courante en matière de bonne gouvernance. »
Des filiales à part entière, ça existe partout, a dit M. Nadeau, « mais ces filiales ont toujours un conseil ». L’IGOPP a toutefois estimé que la création d’un guichet unique est « un grand pas » pour le Québec et qu’il souhaite que « les entrepreneurs seront les grands gagnants ».
La ministre a essentiellement répondu que la structure de fonctionnement de la Banque s’inspire de la structure actuelle d’Investissement Québec.
Le rapport annuel 2011-2012 d’Investissement Québec indique que l’organisme a fait 1400 interventions pour un total d’environ 885 millions en financement.


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