Boisclair: Charest permet de parler du souhaitable et non plus du faisable

Nous avons les moyens de faire l'indépendance


La déclaration controversée du premier ministre Jean Charest la semaine dernière à Paris permet d'aller plus loin et d'affirmer que la souveraineté est non seulement faisable, mais souhaitable, a déclaré le chef du Parti québécois André Boisclair mercredi soir à Longueuil.
Présent à l'assemblée d'investiture de Marie Malavoy dans la circonscription de Taillon en vue des élections complémentaires du 14 août, le dirigeant souverainiste est revenu sur les propos controversés de son adversaire. Vendredi, à la télévision française, Jean Charest a déclaré que le Québec avait les moyens de faire la souveraineté, mais que ce n'était pas dans son intérêt. Depuis, les souverainistes se sont emparés de ces paroles et les ont interprétées comme un aveu.
Le chef péquiste se réjouit du commentaire de M. Charest parce qu'il permet "d'aller plus loin, d'amener plus loin le débat (...), de parler de ce qui est souhaitable, plutôt que de s'arrêter à ce qui est faisable ou pas. Oui, la souveraineté, elle est faisable, Jean Charest est d'accord, et aujourd'hui nous affirmons (...) que la souveraineté est aussi souhaitable".
Celle qui a été députée de Taillon de 1989 à 2006, Pauline Marois, était aussi présente pour saluer sa successeure et a dit passer le flambeau à une femme exceptionnelle, compétente et tenace.
"Je ne veux pas que nous tournions la page, je voudrais qu'ensemble nous commencions à en écrire une nouvelle (...)", a affirmé celle qui fut candidate défaite à la direction du PQ l'an dernier, en rappelant que la circonscription de Taillon était celle du premier ministre et fondateur du parti, René Lévesque.
Elle a souligné que Mme Malavoy avait servi le parti longtemps à titre de vice-présidente.
Pour sa part, Marie Malavoy a signalé que la politique est d'abord un métier de proximité avec les gens.
"Faire de la politique, c'est donner de la dignité aux personnes", a fait remarquer la nouvelle candidate.
Le grand défi de Taillon est, selon elle, "d'apprendre à vivre ensemble". Elle a ajouté qu'elle ne pouvait pas ne pas parler du différend entre les municipalités dans sa circonscription. En effet, les villes autrefois fusionnées mais maintenant reconstituées de la Rive-Sud, autour de Longueuil, sont à couteaux tirés relativement au budget d'agglomération.
C'est un défi "particulier" qui est "de nouveau dans une impasse".
"C'est pas à moi de la dénouer, mais c'est un bel exemple de la difficulté de vivre ensemble", a-t-elle exprimé dans son discours.
André Boisclair a rappelé qu'il avait fait campagne avec Mme Malavoy avant qu'elle ne soit défaite par Jean Charest, aux élections de 2003 dans Sherbrooke. Il espère que d'autres femmes se présenteront sous la bannière du Parti québécois.
"Je tiens à faire en sorte qu'il y ait encore d'autres femmes de (son) envergure présentes à l'Assemblée nationale", a-t-il souhaité, en expliquant que le discours des femmes en politique était moins guerrier et "plus rassembleur".
"Il me semble que s'il y avait plus de femmes en politique, il y aurait peut-être plus de gens qui feraient confiance à toutes celles et ceux qui oeuvrent (en politique)."
Le leader souverainiste a aussi fait référence au blocage qui subsiste entre les municipalités de la Rive-Sud et a reproché au gouvernement libéral de Jean Charest de se cacher derrière la Commission municipale qu'il voulait pourtant abolir.
"Pendant ce temps-là, qui paie le prix? Le monde, les citoyens qui n'ont pas reçu leurs comptes de taxes et qui devront payer les intérêts des emprunts de l'agglomération", a-t-il martelé en évoquant les "défusions ratées, les défusions bâclées".
Les Québécois "ont besoin d'un vrai leader" dans ce dossier et dans d'autres, a-t-il argué.


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