Éducation

C’est en enseignant qu’on apprend à enseigner

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Tribune libre

Sans grande surprise, la pénurie d’enseignants refait surface en ce début d’année scolaire, attirant dans son sillon l’inquiétude des parents et des directions d’écoles qui n’ont d’autres choix que de se rabattre sur l’engagement d’enseignants non-qualifiés. Parmi eux, se retrouvent des bacheliers en français, en mathématiques, en géographie, en histoire, etc. En bref, des personnes compétentes dans leur domaine respectif mais qui manquent d’un atout essentiel, soit une formation en didactique.

Or, enseigner est un art qui s’acquiert, comme la plupart des professions, à travers les expériences vécues, en d’autres termes, par l’enseignement. Nonobstant les outils importants présentés aux bacheliers en sciences de l’éducation, l’apprentissage de la profession trouve aussi sa pertinence dans la prestation de cours adéquate sur le terrain.

Conséquemment, il m’apparaît essentiel que les enseignants non-qualifiés soient appuyés par des mentors qui pourront les initier progressivement aux rudiments de l’acte pédagogique, dont la gestion de classe, une variable primordiale sous-jacente à toute forme de communication des connaissances.

Sans vouloir dénigrer l’importance des cours de didactique, il n’en demeure pas moins qu’ils sont axés autour de notions théoriques qui font abstraction des situations concrètes que sont appelés à gérer les enseignants au quotidien. Dans cette foulée, le mentor joue un rôle capital, soit de présenter à l’enseignant non-qualifié les bases d’une saine gestion de groupe, Après tout, n’est-ce pas en enseignant qu’on apprend à enseigner? À

Diagnostic (suite)

Il y a maintenant 30 mois que j’ai appris que j’étais atteint d’un cancer incurable de stade 4 aux poumons. Depuis lors, des traitements en immunothérapie m’ont permis de conserver une qualité de vie acceptable. Le dernier examen ne révèle aucun changement si bien que mon état de santé est considéré comme stable.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    29 août 2024

    Oui, «C’est en forgeant que l’on devient forgeron».


    Les spécialistes de tout acabit on dû forger; je pense à mon épouse qui a enseigné pendant plus de 35 ans, dont 12 ans en enfance inadaptée: des cas lourds dont le comportement en classe ne permettait que des classes de 9 ou 10 maximum. L’apprentissage des matières leur était une donnée «à la grâce de Dieu». Mon épouse a pleuré plusieurs nuits au début de sa «vocation»; oui, l’enseignement est une vocation qui exige beaucoup plus que de la didactique: du courage et de l’amour. L’amour de soi d’abord pour forger et devenir forgeron.


    L’expérience ne s’achète pas, me disaient mes maîtres il y a bien des années; c’est toujours vrai. Mais l’entraide est une vertu qui doit être vivante jusqu’à une mesure raisonnable: chacun doit forger son expérience et sa qualité de forgeron.


    Mon épouse était considérée comme une excellente enseignante; tous les directeurs d’école la voulaient dans son équipe; nous avons ensemble fait de l’aide au devoir, et je peux témoigner que ses méthodes étaient un atout pour faire apprendre les matières aux enfants. Mais jamais je n’aurais pu être un enseignant, car la gestion d’une classe exige une main de fer dans un gant de velours. Un autre de mes amis, professeur (au secondaire) exigeait qu’on l’appel «Monsieur»; et quand j’ai demandé à mes enfants qui étaient adolescents: Quel est votre meilleur professeur» , ils m’ont nommé celui-là qui exigeait qu’on l’appelle MONSIEUR! 


    Nos enfants ont tous besoin de tuteur pour les faire pousser le plus droit possible et sans amour qui sait aimer, les tuteurs n’aideront pas beaucoup: qui aime bien sait aimer avec courage.


    François Champoux, Trois-Rivières