Dans son rapport concernant la mort tragique de la fillette de Granby survenue le 30 avril dernier, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSS) de l’Estrie estime que personne n’est à blâmer relativement à la mort de la fillette de Granby mais que c’est un « système complet » qui a failli à sa tâche, et ce, à plusieurs moments.
Au cours de l’enquête qui a conduit à 14 recommandations, le comité composé de 19 personnes est arrivé à la conclusion qu’une succession d’événements évitables ont placé la fillette dans une « situation à haut risque ». Il recommande donc de renforcer la communication de même que la collaboration entre les différents intervenants en santé. De plus, selon l'une des recommandations du CIUSSS, les intervenants devraient se rendre le plus souvent possible dans le milieu de vie des enfants.
Or, deux questions se posent : comment se fait-il d’une part que la communication entre les divers intervenants soit défaillante et d’autre part, que les intervenants ne se rendent pas assez souvent dans le milieu de vie des enfants? Le « système » est-il à blâmer dans ces carences observées ou si ce n’est pas plutôt le manque d’initiative des intervenants qui auraient dû se consulter sur l’état de la fillette et se déplacer régulièrement chez elle?
On aura beau jeter le blâme sur le système, il n’en demeure pas moins que ce sont des adultes « responsables » qui évoluent dans ce système et qu’ils ont le devoir de se parler entre eux sans pour autant que le système l’exige explicitement!
Homosexualité et « thérapies de conversion » : un fléau
En regardant l'émission 24/60 du 10 juillet, j’ai été estomaqué par le témoignage troublant, voire inhumain, de Gabriel Nadeau, issu d’une famille pentecôtiste, eu égard aux trois « thérapies de conversion » qu’il a suivies dans le but de le « guérir » de son homosexualité en le menant sur le chemin de l’hétérosexualité.
Et Gabriel ne serait pas le seul. Au Québec, plus particulièrement dans les régions de Montréal et en Outaouais, ces thérapies seraient offertes par des organisations religieuses, essentiellement protestantes évangéliques, pentecôtistes, baptistes ou parfois catholiques, par des thérapeutes et des organismes sans but lucratif.
Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est qu’il n’existe présentement aucune loi au Québec qui interdise ces pratiques inconcevables en 2019. Il est plus que temps que le gouvernement approfondisse ses connaissances sur ces thérapies offertes par des supposés « prophètes », déploie une campagne de sensibilisation ciblée tout en soutenant les personnes qui ont subi ces thérapies dans leurs démarches de reconstruction et enfin, qu’il légifère sur ces pratiques afin d’enrayer ce fléau, porteur de séquelles psychologiques graves chez d’innocentes victimes, notamment des jeunes.
Retrait du crucifix de l'Assemblée nationale
Au tournant des années 1980, le sculpteur Romuald Dion est agacé par le Jésus de plâtre qui trône au-dessus du fauteuil du président de l’Assemblée nationale. L’objet sacré installé en 1936 fait bas de gamme aux yeux de l’artiste. Le 4 mars 1982, il propose à René Lévesque un crucifix de son cru. « Monsieur le Premier Ministre, je sculpte moi-même des crucifix qui n’ont pas l’allure “made in Hong Kong ou Taiwan” [comme celui accroché sous Maurice Duplessis] et je vous offre aujourd’hui, gratuitement, l’un des miens. »
Trente-sept ans plus tard, soit le 9 juillet 2019, le crucifix immatriculé BA19C9 a été retiré délicatement dans l’anonymat par un employé muni de gants blancs, emporté par les « impératifs » de la loi sur la laïcité de l’État québécois.
Une page d’histoire s’est tournée, le crucifix du Salon bleu qui ornait le mur au-dessus du fauteuil du président depuis 1982 n’est plus. Tout un pan du patrimoine québécois a été évincé du salon des élus. Son retrait laissera un grand vide dans le cœur de tous ceux qui croient encore qu’il avait sa place en tant que symbole patrimonial de toute une génération de Québécois!
Henri Marineau, Québec
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