Cannabis à 21 ans: le ministre Carmant dit une chose et son contraire

9e533ac45e8cb0da92108d19d019c31c

Avant 25 ans, la consommation de cannabis est unanimement déconseillée


Confronté aux voix qui s’élèvent contre le rehaussement à 21 ans l’âge légal pour acheter et consommer du cannabis, le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, a dit une chose et son contraire, quant à la possibilité de revoir son projet de loi.


En réponse aux questions en français des journalistes, alors que se poursuit l’étude en commission parlementaire du projet de loi resserrant l’encadrement du cannabis, « on ne reculera pas et ça, c’est clair », a laissé tomber le ministre délégué à la Santé.


Quelques instants plus tard, il a affirmé tout le contraire, lorsque relancé en anglais par la presse parlementaire.


« Qui a dit que je n’étais pas prêt à reculer sur quoi que ce soit », a lancé le Dr Carmant, avant de s’engouffrer derrière les portes qui mènent au Salon bleu.


Un projet de loi immuable?


La semaine dernière, les partis d’opposition ont vivement dénoncé que plusieurs groupes d’experts aient renoncé à comparaître en commission parlementaire, en raison notamment des invitations lancées à la dernière minute.


D’entrée de jeu, avant que les auditions publiques ne reprennent à l’Assemblée nationale, le ministre Carmant s’était fait on ne peut plus clair : peu importe ce qui serait dit en commission parlementaire, pour ce qui est de l’intention du gouvernement de rehausser l’âge légal à 21 ans, « ça ne change pas ».


Lors d’une mêlée de presse, mardi, Dr Carmant s’est défendu de prétendre que son projet de loi est parfait.








Écoutez Le bon plant une série balado sur le cannabis qui sort des sentiers battus, au-delà des idées préconçues.





« Non, je n’ai jamais dit ça, a-t-il rétorqué. Nous ce qu’on dit, ce qui est important pour nous, c’est de retarder la consommation chez les jeunes. »


Pas d’étude


De passage en commission parlementaire, la neurologue du CHUM, Arline-Aude Bérubé, venue parler au nom de l'Association des neurologues du Québec, a plaidé également pour « retarder la consommation le plus tard possible ».


Pour ce qui est de repousser l’âge légal de la consommation de cannabis de 18 à 21 ans, toutefois, « il n'y a pas d'âge pour nous entre 21 et 18 ans qui, d'après nos études, est plus sécuritaire », a reconnu Dre Bérubé.


« On n'a pas d'étude qui nous montre que c'est plus sécuritaire de consommer à 21 ans qu'à 18, a-t-elle dit. Tout ce qu'on peut inférer des études animales qu'on a actuellement, c'est le plus tard possible... Puis la fin de la maturation du cerveau, c'est vraiment plus vers l'âge de 25 ans et non 21 ans, ou 18. C'est tout. »


Legault ferme la porte


Au Salon bleu, le ministre Carmant a tout de même dit avoir « l'appui », entre autres, des « neurologues » pour augmenter l’âge légal de 18 à 21 ans.


Après la période des questions, le premier ministre François Legault a personnellement fermé la porte à tout recul sur l’augmentation de l’âge légal envisagé par son gouvernement.


« Non. On veut protéger les enfants, puis on veut envoyer un signal clair: si vous avez moins de 21 ans, ne prenez pas de cannabis. [...] Je pense que c’est le simple gros bon sens, a dit M. Legault. [...] Moi, je veux que ça soit clair: les jeunes, même je dirais moins de 25 ans, ne prenez pas de cannabis. »