Catherine Fournier, l’étoile montante puis filante du Parti québécois

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Il faudra pourtant tourner la page sur le Parti québécois


Le Parti québécois est « le vaisseau amiral du projet d’indépendance », écrit Catherine Fournier dans un bon livre, plein de fougue, publié il y a un an à peine, à la fin de 2017. Elle ajoute : « Je dis toujours que la politique est un sport d’équipe, qu’on ne peut rien accomplir seul. » Hélas ! l’ex-députée du PQ rame désormais seule dans sa petite chaloupe, de marque Verchères sans doute, meilleure à son avis que la « vieille marque » du PQ.


Dans son livre intitulé Milléniaux, ayons l’audace d’agir, Catherine Fournier s’adresse surtout aux jeunes de sa génération, nés entre 1985 et 2004. C’est l’ouvrage d’une indépendantiste passionnée, fière et ambitieuse, qui nous explique pourquoi, au fond, il faut adhérer et militer au Parti québécois.


Il y a deux ans à peine, le 5 décembre 2016, Catherine Fournier était élue députée de la circonscription de Marie-Victorin, lors d’une élection complémentaire. « Je suis si fière de représenter cette formation politique qui a toujours été et qui demeure pour moi le parti des aspirations collectives et des grandes réformes », écrivait-elle.


Pourquoi donc ?


Pourquoi donc Mme Fournier a-t-elle quitté le bateau si vite et si brusquement sans même prévenir ses collègues ? Est-ce seulement l’impatience de la jeunesse ? Ou l’incapacité de jouer vraiment en équipe ? Mais n’est-ce pas aussi la marque typique des milléniaux qu’elle veut représenter : l’individualisme, l’égocentrisme, le narcissisme ?


Je n’ai pas de réponses sûres à toutes ces questions. Comme le disait avec humour le grand écrivain Oscar Wilde, « je ne suis pas assez jeune pour tout savoir ». Mais ce que je sais avec certitude, c’est que Catherine Fournier et moi avons le même idéal. Nous portons déjà le même nom, celui de nos ancêtres français venus de Normandie pour s’établir en Nouvelle-France au XVIIe siècle. Nous avons aussi les mêmes espoirs : faire du Québec un pays indépendant, de langue française, vert, prospère et épris de justice sociale, accueillant et ouvert sur le monde. En ai-je oublié ?


Mme Fournier veut « rassembler les indépendantistes » à l’extérieur du PQ. Étoile montante devenue étoile filante, elle n’a pourtant passé que bien peu de temps au sein du parti. Je crois qu’elle a manqué de patience, une grande qualité en politique. C’est bien de vouloir lancer un nouveau mouvement politique indépendantiste (encore un !) et d’en devenir la fière porte-parole sous les feux des médias, mais seul un parti peut conquérir le pouvoir et aider à réaliser nos rêves.


Marcher ensemble


Je suis persuadé que le PQ est toujours la meilleure force politique pour nous rassembler. J’en suis membre depuis longtemps et j’ai pu admirer sa résilience à plusieurs reprises. Aujourd’hui, bien sûr, l’heure est grave. Le parti doit être refondé et recentré sur sa raison d’être : faire du Québec un pays. Il vient d’entreprendre ce grand chantier de refondation qui l’amènera peut-être à se donner un nouveau nom, on verra bien. Il accomplit toute cette démarche démocratique avec franchise et honnêteté.


En conclusion de son livre, Mme Fournier cite cette pensée magnifique de notre barde national Fred Pellerin : « Marcher ensemble est d’une puissance hallucinante. » Ensemble donc, rassemblés dans un grand parti enraciné et aguerri, qui peut compter sur le militantisme de ses milliers membres (65 000 en 2018) et sur un noyau d’électeurs qui lui sont toujours fidèles malgré tout (687 995 en 2018).


« Nous sommes une génération d’entrepreneurs, de bâtisseurs », écrit Catherine Fournier à propos des milléniaux. Nous l’étions, nous aussi, quand nous avons créé en 1983 le Fonds de solidarité FTQ, une immense réussite collective qui appartient aux Québécois.


Mme Fournier se dit pragmatique, d’où notamment son rejet de Québec solidaire, un parti d’extrême gauche dont la majorité des électeurs ne sont pas indépendantistes. Je fais donc appel à son pragmatisme et je l’invite à réexaminer sa décision trop hâtive de quitter le PQ. Elle pourra toujours revenir un jour dans ce grand parti qui porte nos espoirs de liberté pour le Québec.









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