«Ce n'est pas la fin» du Bloc, assure la v-p Vivian Barbot

Recomposition politique au Québec - 2011



«C'est évident qu?avec 25% de la population qui a quand même voté pour nous malgré ce tsunami, nous avons un devoir de continuer à les représenter correctement. Et c?est dans ce sens-là qu'on va essayer de travailler», a confié Vivian Barbot (ci-dessus en compagnie de son ancien chef Gilles Duceppe).
Photo: Paul Chiasson, PC


Lia Lévesque La Presse Canadienne Montréal - Si certains s'aventurent déjà à évoquer la fin du Bloc québécois, à cause de sa dégelée électorale de lundi, sa vice-présidente Vivian Barbot, elle, assure que ce ne sera pas le cas et que la désaffection des Québécois pour le Bloc ne sera que temporaire.
«Ce n'est sûrement pas la fin», a-t-elle laissé tomber, en entrevue mardi matin, au lendemain de la défaite cuisante du Bloc québécois.
Mme Barbot, pourtant elle-même battue dans la circonscription de Papineau, à Montréal, se montrait tout de même sereine.
Le Bloc, qui détenait 47 sièges à la dissolution de la Chambre, n'en a plus que quatre sur les 75 que compte la province. Et il a même perdu son chef, Gilles Duceppe, battu lui aussi dans Laurier-Sainte-Marie et qui a annoncé sa démission.
Mme Barbot affirme qu'à son avis, il n'est pas question que le Bloc se disloque ou fusionne avec le Parti québécois.
Elle croit que le parti pourra se remettre de cette dégelée, à condition que tous ceux qui y croient y mettent le temps et les efforts. «Tout dépend de la volonté qu'on va y mettre. Ça dépend comment nos membres et les députés vont se positionner. Moi je ne pense pas que ce soit irrémédiable. Avec le temps... on va y mettre le temps et le travail qu'il faut», a plaidé Mme Barbot.
Le caucus des députés et candidats du Bloc se réunira justement la semaine prochaine.
«C'est évident qu'avec 25% de la population qui a quand même voté pour nous malgré ce tsunami, nous avons un devoir de continuer à les représenter correctement. Et c'est dans ce sens-là qu'on va essayer de travailler», a confié Mme Barbot.
L'ancien député bloquiste Serge Ménard, qui avait choisi de ne plus briguer les suffrages, ne croit pas que les électeurs québécois ont rejeté le Bloc parce qu'ils en étaient insatisfaits. «Il n'y a rien dans cette dégelée qui manifeste une condamnation de l'action que nous avons menée ou de la compétence que nous avions», a opiné en entrevue l'ancien ministre péquiste.
«Mais ça indique un choix d'une proportion importante des gens qui sont pour la souveraineté du Québec sur l'opportunité d'avoir un parti à Ottawa. Je regarde les chiffres et 23,6% ont voté pour les candidats du Bloc. Pourtant, dans les sondages, c'est 40 ou 46, des fois 48% (qui se disent en faveur de la souveraineté). Donc, il y a des gens qui se disent prêts à voter pour la souveraineté du Québec mais qui ne voient pas l'utilité d'avoir un parti souverainiste à Ottawa», conclut M. Ménard.
Néanmoins, selon lui, le Bloc survivra à cette crise. «Je crois que c'est possible, oui.»
Le président de la FTQ, Michel Arsenault, qui avait recommandé de voter en faveur du Bloc québécois, était encore secoué par le résultat de l'élection, mardi matin. «J'ai été assommé comme tout le monde. C'est un tsunami cette affaire-là. Il faut laisser la poussière retomber», a-t-il commenté en entrevue.
La FTQ se retrouve même avec un conseiller aux communications d'un de ses principaux grands syndicats, Alexandre Boulerice, qui a été élu député pour le NPD.
M. Arsenault se dit «inquiet» de passer les quatre prochaines années «avec un gouvernement qui ne partage pas nos valeurs». Du même souffle cependant, il admet des affinités idéologiques avec le Nouveau Parti démocratique (NPD), notamment sur l'assurance-emploi et les revenus de retraite. «On a des liens privilégiés avec le NPD», a-t-il relevé.


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