Che, au pays des merveilles

Tribune libre

« Abattre une dictature est facile, construire une société nouvelle difficile » Ernesto Che Guevara.
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Pour gagner dans les esprits son combat idéologique contre le communisme et le fascisme – et s’assurer ainsi un soutien large de la population – le capitalisme ne pouvait évidemment pas faire un credo motivant de l’injustice et du laissez-faire! Le Système a donc cherché, astucieusement, à rendre d’abord interchangeables les notions de liberté, de libre-entreprise et de démocratie, puis à “vendre” (depuis les années “30 !) la démocratie comme la seule forme de la liberté et la libre entreprise néo-libérale comme une conséquence indissociable de la démocratie. Nouvelle Société, Pierre JC Allard

Toute révolution, tout changement, commence par un certain amour pour l’humanité dont nous faisons partie. Toute révolution commence par soi. Par la reconnaissance que nous n’existons que par les autres dans une «construction» encore nébuleuse et complexe de la structuration de la personnalité dans un contexte de société.
Même nos pensées profondes sont des mailles d’un tricot maillé et remaillé par deux artisans qui tressent – sans le savoir – en même temps leur être : le moi et les autres.
En ce sens, la vie qui est la nôtre, individuellement, ne nous appartient pas en entier. C’est une illusion… La naissance de cette dite intelligence, de la conscience, du langage, des savoirs, est un long processus fait de visible et d’invisible.
Les autres et le «moi» continuons d’exister que par une synergie de dans des interactions mutuelles actives à chaque seconde.
Sans que nous nous en rendions vraiment compte.
Mais nous enfermons la réalité en nous. Nous nous l’approprions. Nous tentons d’entreposer cette somme de connaissances, de visions par un réflexe de survie. C’est-à-dire dans un «moi» devenu fort et monolithique, apportant sa contribution aux autres.
Sauf que ce moi fort, qui décide un jour de passer un coup de balaie sur les autres … n’existera plus…
La qualité de notre unicité dépend donc de la qualité de la nourriture intellectuelle et spirituelle dont nous nous agrainons. Elle dépend de la synergie du TOUT et de l’un.
La nourriture
On se nourrit de ce que l’on a comme nourriture. Et plus celle-ci est avariée dans des conditions sociales aux conditions psycho hygiéniques telles que l’on peut percevoir aujourd’hui, plus nous nous affaiblissons à la fois comme être et comme société.
Les deux étant inséparables. Irrévocablement.
Nommez-moi ce que la haine a fait de réussite en ce bas monde ?
Nommez-moi ce que l’égocentrisme a fait de réussite en ce bas monde ?
D’où la brisure du monde – ou tentative de – par un essai de rupturer les classes dirigeantes de «sang bleu».
La déité d’hier.
Il fallait la tuer.
Ne pas croire en Dieu ne change rien à la condition humaine. Croire en la condition humaine change quelque chose.
Communisme et capitalisme
L’échec du communisme est d’organiser d’encenser le droit des masses et livrer le pouvoir à une clique qui décide de ce qui est bon pour tous. Celui du capitalisme est de donner le pouvoir à tous et le dissoudre à une clique qui décide de ce qui est bon pour tous.
L’un écrase par la rigidité. L’autre use de l’illusion et du marasme contrôlé, de sorte que la noyade finit par étouffer le citoyen dans un pseudo savant tressage de fils invisibles.
L’un cultive l’égocentrisme et l’autre le tue.
Mais la fin est la MÊME.
Y a-t-il moyen de trouver une solution mitoyenne ?
Le manteau électronique
La plupart des biographies montrent que la personnalité de Che Guevara est bien plus complexe et contrastée que le portrait de révolutionnaire romantique qu’en font certains de ses partisans ou que l’image de monstre sanguinaire qu’en donnent ses détracteurs. Wiki
Il m’apparaît clair que Che Guevara ne se faisait pas d’illusions sur les «systèmes». Et sa révolution ne consistait qu’à briser dans cette période où – il faut se rappeler – n’existaient que deux axes.
Si on voulait ramener le monde à un idéalisme
strictement capitaliste dans le volontariat, ce dit volontariat n’avait pas présumé des sournoiseries des hyper capitalistes ni de la prolifération des acteurs cachés autant dans les «mises de fonds» que dans les besoins primaires devenus la matière brute à exploiter.
Le pauvre était «paysan».
Le «pauvre» d’aujourd’hui peut vivre dans un château qu’il doit dans l’illusion de possession. Ajoutez à cela le monde merveilleux de la technologie électronique, un Ipod et une machine a scanner le cerveau, rassurent le citoyen sur la « grandeur » de sa société.
Dans cette optique, pour refaire l’image du monde, il ne suffira plus de démêler la pelote de laine pour la refiler et en faire un manteau chaud pour les humains. Il faudra la brûler dans une nouvelle révolution et une nouvelle société – pas facile à construire – mais avec des valeurs tempérées.
Mais l’un enseigne l’art d’utiliser la masse, l’autre l’égo… Qui finit par prendre poigne sur la masse.
Bref, du pareil au même.
Naître et n’avoir
Il faudra alors inscrire à l’école de la vie un cours sur l’art d’être et non sur l’art d’avoir. C’est tout un monde à reconstruire… Car pour le refaire, il faut refaire le moule… La société dite libérale a sa chaîne de robots – parfois nommés moutons – qu’elle construit dans une chaîne difficile à rompre.
Le plus singulier des constats est qu’aucune société ne veut mettre en cause ses échecs. Elle cumule ses bons coups et rafistoles à coups de règlements sa «perfectitude» du monde en prolongeant, dans le déni, une réussite.
En toute bonne foi. Et c’est là le drame. Car pour être honnête dans sa démarche, il lui faudrait passer à un enseignement qui puisse inclure une recherche de compréhension des échecs ainsi que des réussites. Sinon, les dés sont pipés en partant. Il lui faudrait également insérer des actes participatifs des citoyens non pas dans une formule complexe et inaccessible et – surtout – marquée comme elle l’est maintenant de surdité. Il faut instaurer une volonté d’intégrer un apport actif des citoyens.
La suite du drame est encore plus mauvaise et plus tordue… La corruption des états dits évolués et développés est en combat avec celle des états qui cherchent simplement à survivre. Du même coup elle accorde au premier le rôle de Robin des Bois en lutte contre les méchants. En réalité, on entretien ces dits méchants.
J’ignore si on saisi bien le dilemme. Car l’un ayant des acquis dits correct ou conformiste - mais corrompu jusqu’à la moelle combat un ennemi du conformisme qui n’a pas d’autre solution que de vendre sa matière brute dans un contexte globaliste. De surcroît il a appris la manière de grossir ses gains par les deux modèles de l’axe adverse : la force et la corruption.
Il a bien avalé les deux douleurs des deux systèmes.
Corruption jusqu’à la moelle, l’un pour la bonne cause, l’autre pour la soi disant mauvaise.
L’une avec choix.
L’autre sans véritable choix.
La révolution et le progrès
L’auteur Christopher Hitchens, un supporter de la révolution cubaine dans les années 1960, résuma l’héritage de Guevara ainsi: « Le statut d’icône historique du Che a été assuré parce qu’il a échoué. Son histoire est une histoire de défaite et d’isolement, et c’est pourquoi il est si séduisant. Aurait-il vécu, et le mythe du Che serait mort depuis longtemps »[. ].
Tuer un révolutionnaire ne détruira jamais la révolution que chacun entretien en soi cette lutte contre le mal, la misère, l’injustice, bref, l’éternelle corruption.
Abattre la dictature de l’ego est facile, construire un «moi» nouveau est difficile. Mais cela fait partie de la tâche d’un révolutionnaire armé d’au moins une prise de conscience.
Pourtant, il n’y a pas de manière autre.
Car, en réalité, nos actes sont bien plus inconscients que lucides : nous nous communions. Je n’ai pas dit nous nous nourrisson…Le «nous nous communions» va plus loin que la chair. Ne vous faites pas d’idées sur vos idée : elles sont le plus souvent issues d’une crêpe aux ingrédients bien camouflés mais mis en ordre par la raison. Et la raison fait ce qu’elle veut, car le résultat ne provient pas de la vérité, mais de la logique et cette logique est dépendante de la somme et de la qualité de ce dont vous vous êtes nourris.
Les enfants commencent avec des puzzle a 10 pièces…
Conséquemment, tout être en équilibre ne peut s’aimer sans aimer les autres. Sinon, il n’a pas une réelle compréhension de la réalité dans laquelle il «baigne».
Le fœtus vit longtemps dans les eaux de sa mère, s’y nourrissant. Mais pour le reste de sa vie, l’être humain vit dans une eau sociale. Et de la qualité de cette eau dépend la qualité de l’individu et du système.
Le reste est le cliché de la boule de neige.
L’entretien du citoyen-cadavre
« On commence comme cela, avec des petits privilèges, et ensuite on s’habitue et on justifie des privilèges de plus en plus grands, jusqu’à ce que le dirigeant se transforme en un assisté insensible aux besoins des autres[] » Ernesto Che Guevara
Il ne s’agit même plus de choisir entre le capitalisme et le communisme, mais de bâtir une autre forme de société.
La liberté de la démocratie actuelle est un leurre de plus en plus sophistiqué. La propagande des sociétés est un arsenal de miroirs qui se regardent dans un jeu de vanités et d’autosuffisances : elle vend des boussoles, mais contrôle le Nord. Tout cela dans des rafales quotidiennes.
C’est finalement la prison pour chacun d’un contrôle inconscient et sciemment cultivé. Au point ou les dirigeants eux-mêmes finissent par croire à LEUR système : c’est le meilleur. Le « meilleur » pour qui ?
Alice au pays des merveilles : « Aimante comme un chien », ainsi que la décrit Lewis Caroll
On peut interpréter le pays de plusieurs façons différentes : on peut en effet le considérer comme un monde surréaliste, coloré et ingénu, ou bien comme un endroit cauchemardesque dans lequel Alice se retrouve prise au piège d’un monde où la logique a été abandonnée au profit de la folie, un monde peuplé de personnages ambigus et inquiétants.(…) Le pays est le lieu de la contestation, par le biais de l’absurde, d’un certain ordre établi du monde réel, notamment de l’arbitraire du langage
[Alice au pays des merveilles, Wiki->Alice au pays des merveilles, Wiki]
Critique de la société victorienne…
Qu’ajouter de plus. Sinon que les contes sont plus descriptifs de la réalité dans laquelle on vit.
Mon père avait une phrase pour « souder » cet aspect absurde : « La moitié de leurs mensonges sont faux ».
Les élus ONT PRIS LE POUVOIR de changer ou de ne rien changer. Les états totalitaires aussi.
Nous sommes d’utiles cadavres morts sans pouvoir.
Le Seigneur peut bien venir quémander «son» blé, et quelques cochons que vous avez élevés. Nous vivons dans un monde merveilleux. Mais tristement trafiqué.
Petit à petit, Alice s’enfonce dans un monde de plus en plus absurde, ce qui la force à tout relativiser et à chercher de la logique, du bon sens ; toutes ces matières qu’elle cherche en fait à fuir dans la réalité.
Fuir la réalité, c’est également accepter sans trop broncher les sirupeux discours et trafic de réalités – pire que ceux des drogues.
On finit par comprendre que le citoyen est victime d’intimidation, de vols « honnêtes », de fabrication de faux, de harcèlement, de parjures, de tentatives d’extorsions, bref, de tout le vocabulaire du bandit qu’on met en tôle pour qu’il cesse de nuire.
Tout ça sous ne signature de petits x en bulletins de votes.
Car, voyez-vous, le citoyen, lui, passe l’entièreté de sa vie dans la société. Les élus l’utilisent souvent pour la fuir après avoir trouvé un paradis artificiel et fiscal.
Le problème des sociétés et des élus est que ceux-ci tricotent sans cesse une paire de bas…
De la laine des moutons, des filatures d’asphaltes et autres sournoiseries borderline, mais du moment où il tricote, au bout de son labeur, on se retrouve avec une paire de bas aux pieds droits ou aux pieds gauches. Mais jamais les deux…
C’est comme ça que se perpétue le cauchemar des engelures et des malaises après le passage de chaque parti politique. Le bas est même parfois mince…
Et c’est comme ça que ça marche…
Deux faux bas dans des bottines pourtant bien « configurées »…
Pour être révolutionnaire, il faut savoir tricoter un peu.
Nous sommes citoyens-cadavres parce que la force de nos x n’est qu’illusion. Et le pire est que les impôts que nous payons servent le plus souvent à nous affaiblir en servant de manière fourbe. Tous ces boomerangs nous reviennent et nous frappent de front.
Il va falloir faire le choix d’enterrer quelqu’un…


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