Ci-gît la confiance

Comme disait mon boss....

«La crise sera longue parce que c'est le fondement même du système qui a été touché: la confiance», a soutenu André Desmarais lundi devant les gens d'affaires de Québec. Selon le président et co-chef de la direction de Power Corporation, également président du conseil de La Presse, «la confiance a été si gravement minée qu'il faudra beaucoup de temps avant qu'elle ne se rétablisse».
L'ampleur du problème est apparue de façon spectaculaire hier. Au moment précis où le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, commençait à présenter le plan de l'administration Obama pour secourir le secteur bancaire, les Bourses ont piqué du nez. Le Dow Jones a terminé la journée en baisse de 4,6%, le S&P 500 a perdu 4,9%, et le TSX a clôturé à moins 2,5%. Ni les mesures annoncées par M. Geithner ni la solide performance livrée la veille à la télévision par le président n'ont rassuré les investisseurs.

Le secrétaire au Trésor est évidemment conscient du problème. «Notre défi est beaucoup plus grand aujourd'hui parce que les Américains n'ont plus foi aux patrons des institutions financières et sont sceptiques quant à la façon dont le gouvernement a utilisé leur argent jusqu'ici», a dit M. Geithner hier. Son «Plan de stabilité financière» vise spécifiquement à «rétablir la confiance dans nos marchés». À court terme, c'est raté!
Les manchettes des sites web consacrés à l'économie soulignaient toutes combien les mesures annoncées restent vagues, malgré des semaines de travaux. En particulier, on ne sait pas exactement comment fonctionnera le «Fonds d'investissement public-privé» chargé de délester les banques des centaines de milliards d'actifs toxiques qui les empêchent de prêter.
Pour ce qui est de l'aide directe aux banques, le gouvernement prévoit imposer des conditions strictes sur l'usage de cet argent, conditions portant notamment sur la rémunération des cadres. De plus, afin d'inciter les institutions financières à rouvrir les vannes du crédit, Washington aidera à hauteur de 100 milliards les investisseurs disposés à acheter des titres adossés à des créances.
Malgré les efforts de MM. Obama et Geithner pour le convaincre du contraire, le milieu des affaires des États-Unis craint de toute évidence que ce plan ne soit pas plus efficace que les deux tentatives précédentes de l'administration Bush.
La partie de souque à la corde que se livrent les démocrates et les républicains au Congrès contribue à la méfiance générale. Le nouveau président rêvait de présenter rapidement des mesures de relance de l'économie jouissant d'appuis substantiels au sein des deux partis; il s'est heurté à la réalité partisane de Washington. Un plan de plus de 800 milliards a finalement été adopté hier par le Sénat. Toutefois, il faudra encore quelques jours pour que ce projet soit réconcilié avec celui adopté par la Chambre des représentants il y a deux semaines. Plus le temps passe, plus s'évanouit l'impact psychologique du plan Obama. On en vient à se demander si les mesures votées au Congrès auront été choisies pour des raisons économiques ou politiques.
Tout cela laisse croire qu'en effet, la confiance ne reviendra pas de sitôt. Et donc, que la crise sera longue.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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