La Ville de Québec et le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) doivent signer jeudi l’acte de vente permettant la création du premier cimetière exclusivement musulman dans la capitale.
La signature de l’entente doit se faire jeudi matin, à l’hôtel de ville, en présence du maire de Québec, Régis Labeaume, et du président du CCIQ, Boufeldja Benabdallah.
« C’est le bouclage de plus de 20 ans de recherche d’un terrain », a-t-il déclaré au Devoir mercredi.
La Ville et le CCIQ avaient signé une promesse d’achat en 2017 après l’attaque à la grande mosquée, mais le CCIQ avait ensuite été confronté à la nécessité d’obtenir différentes autorisations du ministère du Développement durable.
Le projet avait plus tard été relancé, dans la foulée de l’échec d’un autre projet de cimetière musulman rejeté par référendum à Saint-Apollinaire. Sinon, les premières démarches visant à doter la communauté d’un cimetière à Québec remontent à 1999.
Le terrain ciblé est situé à côté du cimetière Belmont, dans le secteur de Sainte-Foy. Une fois toutes les étapes franchies, il abritera le premier cimetière dédié à la communauté musulmane dans la capitale.
Si tout va bien, le site pourra accueillir ses premiers défunts au printemps prochain. Avec ses 5600 m2, il devrait pouvoir contenir 500 dépouilles sur une période de 50 ans.
Ce sera le cimetière de « tous les musulmans » et non pas seulement celui du CCIQ, souligne par ailleurs M. Benabdallah. D’autres mosquées de la capitale ont d’ailleurs contribué financièrement au projet, dit-il. Il mentionne en outre que des musulmans vivant, par exemple, dans l’est du Québec ou dans des régions sans cimetière du genre pourraient aussi l’utiliser.
Le projet d’une valeur totale de 500 000 $ (la moitié pour le terrain ; le reste pour les études et les aménagements) a été financé par des dons. Une campagne de financement sur Internet se poursuit en outre pour soutenir les coûts liés aux aménagements, explique M. Benabdallah. Elle est présentée par une vidéo mettant en scène le survivant de l’attentat au CCIQ, Aymen Derbali, et sa petite fille.
« Il n’y aura plus cette inquiétude de trouver un terrain dans un autre site qui n’est pas de la même foi ou encore de transporter le corps dans le pays d’origine avec tous les aléas, les difficultés psychologiques et financières que cela représente », poursuit le président du CCIQ.
En l’absence de ce cimetière, les musulmans de Québec faisaient souvent enterrer leurs proches dans la région de Montréal, voire dans leur pays natal. Après l’attentat de 2017, une entreprise funéraire de Saint-Augustin avait aussi mis à leur disposition une parcelle comptant 500 lots.