C’est difficile de se faire une idée à travers toutes les allégations et les révélations des dernières années sur la corruption et les collusions de toutes sortes.
Prenez juste cet automne. Il a été marqué par l’arrestation d’un député qui s’est dit victime d’un coup monté, sans toutefois étayer ses dires. Annie Trudel, une analyste qui compte parmi ses proches, a également prononcé de graves accusations qui n’ont pas eu de suite.
Loufoque
Hier, Le Journal publiait les conclusions du fameux rapport secret de Jacques Duchesneau, déposé en 2012. Celui que l’on compare à Eliot Ness y allait d’affirmations surprenantes, voire difficiles à croire pour quiconque a fréquenté l’univers partisan.
Imaginez. On prétend que 80 % des villes font l’objet d’élections clé en main. Étant donné qu’en 2009 la moitié des 1103 municipalités du Québec ont élu leur maire par scrutin, cela voudrait dire que les firmes de génie ont orchestré 440 campagnes. Quelqu’un qui connaît le terrain sait pourtant que peu de candidats municipaux sont vraiment organisés.
Ironie du contexte, les images d’archives diffusées depuis hier nous permettent de revoir M. Duchesneau en compagnie de l’analyste Trudel, qui a contribué à son rapport...
Banalisation arrogante
Ces exagérations servent un Jean Charest qui se conduit comme s’il n’avait jamais rien eu à se reprocher. À la fin, toutefois, tout cela se suit. Les allégations disproportionnées des uns et la banalisation arrogante des autres sont respectivement le carburant et le comburant du cynisme de la population.
On le sait, le Québec a eu un gros problème avec la corruption, qu’on a découvert grâce aux médias. Pour connaître son ampleur et savoir s’il est réglé, on attend encore la conclusion de toutes les enquêtes.
Demeure que, pour l’instant, les affirmations de Jacques Duchesneau et de Guy Ouellette contribuent à accroître la confusion, et ça, ça doit faire très plaisir à Jean Charest.