Dans mon blogue «Dépolitiser le drapeau des Patriotes», je cite Louis-Joseph Papineau qui voulait obtenir de Londres des réformes politiques qui ouvriraient la voie à la souveraineté du Canada et à l’avènement d’un peuple «ni français, ni anglais, ni écossais, ni irlandais, ni yanké mais canadien.»
Dans une lettre bien tournée et respectueuse, le président de la Société Saint-Jean-Baptiste me rappelle que les Canadiens de l’époque, descendants des colons français, n’avaient rien à voir avec le peuple canadien d’aujourd’hui. Les Canadiens de Papineau sont devenus les Québécois.
Je le savais mais en citant cette phrase de Papineau, je souhaitais rappeler que la nation envisagée par le chef des Patriotes incluait les Anglais, les Écossais, les Irlandais et les Américains du Bas-Canada.
Parfois, je me demande si son message s’est rendu au XXIe siècle.
Pas contents les anglos
À la une de The Gazette jeudi dernier, un reportage révélait que la colère gronde chez les anglophones au sujet de Centre de santé McGill touché par des coupures du docteur Barrette qui, non seulement accuse les administrateurs de fournir des rapports non factuels, mais qui laisse flotter la menace d’une fusion avec d’autres institutions.
Ajoutez à cela les changements à la carte électorale et le nouveau cours d’Histoire du Québec qui marginalise, et c’est vrai, la contribution des anglophones, sans oublier l’odeur de corruption dans le sillon du PLQ et vous avez la recette pour une baisse d’appui des non-francophones aux libéraux de 11 points depuis mars (sondage Mainstreet The Gazette Posmedia).
Les anglophones, écrit The Gazette, se sentent considérés comme acquis par les libéraux et pourraient déménager leur vote en 2018.
Oui, mais où?
Pendant que les partis souverainistes font la danse ses alliances dans l’espoir de battre les libéraux en 2018, la Coalition avenir Québec devrait peut-être se mettre à l’apprentissage du menuet avec les Anglais.
Un rapprochement entre la CAQ et les anglophones du Québec pourrait expédier les libéraux en cure de désintoxication pendant quelques années plus facilement qu’une union entre le Parti québécois, Québec solidaire et les 3000 membres d’Option nationale.
La bonne recette
Très mal connu, le parti a besoin de recruter des personnalités connues et ancrées dans la communauté pour faire contrepoids à l’influence de députés libéraux qui participent à des soupers-spaghetti, lav-o-thons et autres marches pour l’espoir depuis la Création.
Le Parti ne doit rater aucune occasion de rappeler sa nouvelle identité canadienne et critiquer le PQ à répétition pour bien enfoncer le clou.
La majorité des anglophones comprennent l’élan nationaliste québécois. Ce n’est plus une barrière entre «eux et nous».
L’important, c’est d’insister que «nous» inclut «eux».
Ne pas répéter l’épisode du militant hué pour avoir posé une question en anglais au dernier congrès.
De l'espace pour grandir
Québec solidaire, souverainiste, recueille 11 % des intentions de vote chez les non-francophones pendant que la Coalition avenir Québec doit se contenter de 9 %. Ce n’est pas normal.
Pour la qualité de sa vie démocratique, le Québec a besoin d’une alternative non souverainiste aux libéraux, une coalition anglo-franco Québec, quoi.
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