L'école de Repentigny

Coup fourré d'Yves Bolduc

Au profit de la clientèle libérale

Tribune libre

Il y a de ces dossiers qui font l’actualité un bout de temps, puis dont on n’entend plus parler. Ils s’estompent et tout rentre dans l’ordre. Dans un certain ordre.

On a déjà parlé ici, dans Le Patriote, dans La Presse et surtout dans l’hebdo local de cette école primaire française à construire dans le quartier en expansion de Valmont-sur-parcs à Repentigny. Le meilleur emplacement apparaissait comme étant le terrain contigu à une école anglaise qui faisait partie d’une grande superficie remise gratuitement par la ville de Repentigny à la Commission scolaire anglophone Sir-Wilfrid-Laurier en 2003. Mais cette CSSWL refusait carrément de rétrocéder cette portion de terrain vacante et le tout se retrouvait dans les mains du ministère de l’Éducation.

On était alors en août. Les choses ont traîné en longueur, puis, le 20 janvier dernier, on apprenait que la ville de Repentigny, à la demande du ministère de l’Éducation, cédait une partie d’un parc municipal à la Commission scolaire des Affluents pour la construction de cette école primaire. Exit la solution du terrain contigu à l’école Franklin-Hill que tout le monde – ou presque – mettait de l’avant à Repentigny jusque-là.

Levée de boucliers à Repentigny? Pensez-vous! En fait, plus personne ne parle de construire la dite école sur l’emplacement privilégié jusque-là. La Commission scolaire des Affluents s’est ralliée au choix du ministère sans mot dire, la ville de Repentigny a maugréé quelque peu, puis a cédé et les parents, qui avaient signé au nombre de 1100 en août une pétition réclamant que l’école soit construite sur le terrain adjacent à l’école anglaise, s’agitent oui…mais pour réclamer que l’école soit construite dans un autre parc du quartier plutôt que dans le parc choisi, où une butte à glissades de 30 pieds de hauteur devra être déplacée et abaissée au coût de 400 000 à 700 000$.

Que s’est-il passé durant ces cinq mois où le dossier a été dans les mains du ministère de l’Éducation? On a pris bien son temps. Pour calmer le jeu, pour mettre la CSA, la ville et les parents au pied du mur vu l’urgence d’agir?

Ce qu’on a appris, c’est que le terrain adjacent à l’école anglaise n’était pas assez grand, supposément, pour la construction d’une école de 700 places-élèves, tel que le demandait la CSA. Les parents, eux, demandaient la construction d’une école de 500 places-élèves, ce qui correspondait aux besoins du quartier et était beaucoup plus indiqué pédagogiquement. L’école de 500 places aurait pu être construite sur le terrain envisagé en août.

On a aussi appris que le ministère avait révisé à la baisse les prévisions de clientèle de la CSA, qui, en plus de la construction de l’école de 700 places-élèves, demandait l’agrandissement d’une école de moins de 300 élèves (Entramis), un peu excentrique au quartier mais bien placée pour recevoir 200 autres élèves de l’est de Repentigny.

La solution logique et économique à cette révision de la clientèle scolaire aurait été de permettre la construction d’une école de 500 places sur l’emplacement jouxtant l’école anglaise et l’agrandissement de l’école Entramis, ce qui aurait pu se faire sans acquisition de nouveaux terrains.

Mais voilà, le ministère d’Yves Bolduc a choisi de refuser l’agrandissement de l’école de moins de 300 places et d’autoriser la construction de l’école de 700 places. Du coup, Yves Bolduc se trouvait exempté de l’obligation cruelle de trancher entre la commission scolaire de Baptiste et celle de John. Dans les faits, il a choisi la commission scolaire de John, mais sans le dire et sans subir l’odieux de ce choix puisque, apparemment, le terrain de John n’était pas assez grand. On appelle cela du machiavélisme doublé de lâcheté.

D’autant plus qu’une autre solution fort raisonnable aurait été que la Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier cède son école Franklin-Hill à la Commission scolaire des Affluents moyennant finance et aille se construire ailleurs à Repentigny puisque les élèves de cette école viennent en très grande majorité de l’extérieur du quartier et en bonne partie de l’extérieur de la ville.

Il reste que le fond du problème est que l’école anglaise dont il est question est peuplée d’élèves francophones à plus de 70%. Les exemptions à gogo que permettent l’ « odieuse » loi 101 et la « merveilleuse » loi des écoles-passerelles n’ont pas fini de causer des perturbations et des dépenses superflues au Québec.


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