Craintes quant à l’impact financier du REM sur les sociétés de transport

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Une dilution de la responsabilité publique qui laisse augurer le pire





MONTRÉAL | La Fédération canadienne des contribuables s'inquiète de la baisse de revenu que pourrait engendrer le futur train de la Caisse de dépôt et placement du Québec sur les sociétés de transport de la région de Montréal et s’interroge sur le flou qui subsiste chez les décideurs à propos du Réseau électrique métropolitain (REM).


«Il y a de fortes chances pour que l’arrivée du REM fasse baisser l’achalandage dans le réseau de transport en commun actuel. On a bien peur qu’on ne prévoie pas les pertes de revenu provenant des clients que cela pourrait entraîner, a dit jeudi Carl Vallée, directeur québécois de la Fédération canadienne des contribuables.


«On espère que les organisations vont avoir les moyens de s’ajuster», a-t-il poursuivi.


Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) indiquait dans un rapport en décembre dernier que «la quasi-totalité de l’achalandage du REM proviendrait des usagers actuels du transport en commun».


Il est également prévu de couper la ligne Deux-Montagnes, la plus achalandée du réseau actuel des trains de banlieue, pour la remplacer par l’une des lignes du REM.


Flou des autorités


Carl Vallée a demandé au ministère des Transports du Québec (MTQ) s'il détenait une étude ou des calculs sur la viabilité financière des autres modes de transport collectif à Montréal après l’arrivée du REM. Le MTQ l’a référé à la Caisse de dépôt, qui elle, a répondu qu’elle ne détenait pas de document sur le sujet.


En octobre dernier, l’Agence métropolitaine de transport (AMT), devenue depuis le Réseau de transport métropolitain (RTM), répondait au BAPE être incapable d’évaluer l’impact du REM sur les revenus et les dépenses de son organisation puisque la Caisse de dépôt n’avait pas encore terminé ses études d’achalandage.


Le RTM affirme aujourd’hui avoir fait des études préliminaires sur la fluctuation d’achalandage que pourrait causer le REM, mais dit que ces informations «ne sont pas de nature publique».


La Société de transport de Montréal (STM) répond quant à elle que l’étude sur l’impact du REM sur les revenus des sociétés de transport de la région est en cours.


«Le REM est un beau projet, qu’on applaudit, a dit M. Vallée. Mais on pense que le gouvernement a la responsabilité de prévoir l’impact qu’il peut avoir sur les autres modes de transport. C’est préoccupant qu’on ne connaisse pas ces réponses, c’est pour ça qu’on veut sonner l’alarme.»


Il s’inquiète de la flexibilité des sociétés de transport, «qui ont des conventions collectives très rigides», a-t-il dit. «Si les revenus baissent, les dépenses doivent également baisser en conséquence», a-t-il ajouté.


Revenus selon le service


L’Autorité régionale de transport métropolitain, qui s’occupe d’harmoniser les transports de la grande région de Montréal, reconnaît que le REM aura un impact sur l’achalandage, mais indique que depuis le mois de juin, les organisations de transport sont financées selon «le service offert aux clients, et non sur l’achalandage de ces services».


«Le risque global demeure tout de même, soit celui de voir la baisse d’achalandage se traduire en perte de revenus provenant des clients», a répondu Carl Vallée.


Lorsqu’on demande si les revenus et les profits du REM seront partagés avec les réseaux de transport, l’Autorité répond que des chantiers sur la question sont à venir.


«Si le REM fait des profits, ils devraient aller dans le bas de laine des Québécois. C’est aux organisations de s’adapter», a indiqué Carl Vallée.




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