Beaucoup d’encre a coulé dans un laps de temps très court depuis le congédiement de la chef parlementaire Marwah Rizqy et sa suspension du caucus libéral par le chef du PLQ, Pablo Rodriguez, pour bris de confiance après avoir limogé unilatéralement sa directrice de cabinet, Geneviève Hinse, une amie de longue date du chef du parti. Et, pour ajouter à cette crise interne, selon le Bureau d’enquête du Journal, le PLQ était au courant depuis le printemps dernier d’allégations jugées «vagues» suggérant, dans des textos demeurés confidentiels, que certains membres auraient reçu de l'argent pour appuyer Pablo Rodriguez dans sa course à la chefferie, mais n'avait pas cru bon de déclencher une enquête externe. De son côté, Pablo Rodriguez assure qu'il a été tenu dans l'ignorance et qu'il n'a rien à se reprocher.
De toute évidence, le PLQ est plongé carrément dans une crise de confiance et de transparence aiguë à moins d’un an des élections d’octobre 2026 et au moment où il se trouve en pleine croissance dans les intentions de vote. Or depuis le début de cette crise, la députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, à la suite d’une rencontre d’une dizaine minutes avec son chef et en présence de son avocat, est demeurée muette sur les circonstances ayant conduit au congédiement de Geneviève Hinse.
À mon sens, il est urgent que Mme Rizgy révèle au grand jour cette information cruciale pour la compréhension totale et entière des événements déclencheurs et faire taire toutes les spéculations qui ne contribuent qu’à entretenir la confusion et envenimer le débat. Cette révélation incarne ni plus ni moins le chaînon manquant de la charpente. Enfin peut-être y découvrirons-nous un lien entre le congédiement de Mme Hinse et les allégations incriminantes contenues dans les textos laissés en plan par le Parti libéral. Il en va de la crédibilité et de la transparence au sein du PLQ échaudé, il n’y a pas si longtemps, par les délibérations compromettantes de la Commission Charbonneau à son égard.
Réflexion
« À mon sens, tant que le régime confédératif tiendra Québec sous la tutelle d’Ottawa, il ne s’accomplira rien de décisif. Le parti politique — quel qu’il soit — qui nous sauvera sera celui qui mettra en tête de son programme comme article premier et essentiel une rupture de la Confédération. » François Hertel
Henri Marineau, Québec










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2 commentaires
Henri Marineau Répondre
24 novembre 2025Crise interne au PLQ, suite au prochain épisode...
À la lumière des correspondances échangées entre Geneviève Hinse et Marwah Rizqy par l’intermédiaire de leur avocat respectif, il m’apparaît difficile, voire impossible, de discerner laquelle dit la vérité dans cette saga judiciarisée qui plonge le Parti libéral du Québec (PLQ) et son chef nouvellement élu, Pablo Rodriguez, dans un chaos politique extrêmement contraignant à l’égard de la crédibilité du parti.
Dans la mise en demeure de l’ex-cheffe de cabinet de Marwah Rizqy, Geneviève Hinse, envoyée le 19 novembre dans la foulée de son congédiement par l’ex-cheffe parlementaire du PLQ, Mme Hinse invoque une « faute grave et une rupture du lien de confiance » tout en ajoutant qu’elle n’a reçu aucune explication sur la nature de la faute reprochée. Le lendemain, soit le 20 novembre, la réponse de Mme Rizqy allègue que Mme Hinse « a choisi de ne pas se présenter à la rencontre expressément convoquée à cette fin ».
S’ensuit une longue réplique de Geneviève Hinse révélée dans Le Journal du 22 novembre dans laquelle elle donne sa version des faits des circonstances ayant mené à un « conflit de personnalités » entre elle et la cheffe parlementaire du Parti libéral, « alimenté par les sautes d'humeur de Madame Rizqy ». Geneviève Hinse soutient avoir voulu entreprendre des démarches au début de l'automne auprès de la Commissaire à l'éthique afin de s’assurer de la bonne répartition des dépenses entre celles devant être assumées par les fonds publics de l’Assemblée nationale et celles devant être assumées par les fonds du Parti mais que la cheffe parlementaire y était réfractaire. Or alors qu'elle tente de remettre ce qu'elle a préparé pour la Commissaire à l'éthique à Marwah Rizqy, cette dernière aurait refusé « agressivement de toucher physiquement l’ébauche » du document. La cheffe parlementaire du PLQ lui aurait alors intimé de la détruire. Le 17 octobre, Geneviève Hinse est convoquée par Marwah Rizqy à une rencontre au bureau de l'opposition officielle à Montréal. « N’étant pas disponible en raison d’une urgence familiale, mais également inconfortable de s’asseoir à nouveau seule avec Madame Rizqy, Madame Hinse avise qu’elle ne se présentera pas à cette rencontre ». Enfin toujours convaincue que rien ne justifiait son congédiement, Mme Hinse a maintenant l’intention de se défendre devant les tribunaux, et poursuit de surcroît Marwah Rizqy pour 500 000$, laquelle est demeurée muette à la suite de la dernière version de Mme Hinse.
Deux questions me viennent à l’esprit. Primo, pourquoi Marwah Rizqy a-t-elle refusé de « toucher » l’ébauche préparée par Geneviève Hinse en guise de document préparatoire à sa rencontre avec la Commissaire à l’éthique au début de l’automne? Et secundo, pourquoi Marwah Rizqy voulait-elle rencontrer Geneviève Hinse le 17 octobre? Suite au prochain épisode… qui se tiendra vraisemblablement devant les tribunaux qui devraient faire toute la lumière sur les tenants et aboutissants de cette saga.
Henri Marineau Répondre
21 novembre 2025La crise interne au PLQ se judiciarise
Du nouveau dans la crise au PLQ, l’ex-directrice de cabinet de Marwah Rizqy, Geneviève Hinse, a déposé une mise en demeure à la députée de Saint-Laurent le 19 novembre dans laquelle l’avocat de Mme Hinse donne 24 heures à Marwah Rizqy pour confirmer qu’elle n’avait aucun motif pour la congédier à défaut de quoi la plaignante se réserve le droit de la poursuivre devant les tribunaux. L’avocat de Mme Rizqy a répondu dans les délais que la défenderesse consulte la commissaire à l'éthique en lien avec l'utilisation de ressources de l'Assemblée nationale tout en lui reprochant des insubordinations, une réponse pour le moins laconique qui, de toute évidence, ne répond pas aux exigences requises par la plaignante dans sa mise en demeure.
Or Marwah Rizqy est avocate de formation et a la réputation de défendre le droit « by the book, c’est à dire « à la lettre ». D’après le peu d’informations données par Marwah Rizqy dans sa réponse, il semble que l’affaire va se transporter devant les tribunaux. Nous sommes toujours tenus dans le vague au sujet des reproches adressés à Geneviève Hinse. Et pendant ce temps, le flou entretenu par l’ex-chef parlementaire du PLQ continue d’envenimer le climat au sein de l’aile parlementaire du parti de Pablo Rodriguez qui persiste à défendre son intégrité et sa méconnaissance des faits ayant causé ce conflit entre Marwah Rizqy et Geneviève Hinse.
Nonobstant le respect que j’éprouve envers la députée de Saint-Laurent, force est de constater que sa stratégie dans cette affaire suscite de fortes tensions au sein du caucus du PLQ, et va jusqu’à remettre en question le leadership de Pablo Rodriguez. Conséquemment, je suis d’avis que Mme Rizqy doit, dans les meilleurs délais, jeter la lumière sur la « faute grave » reprochée à Mme Hinse pour le plus grand bien de la transparence démocratique. Il y a des limites à jouer sans coup férir au chat et à la souris!