D’Iberville un héros québécois qui dérange Ottawa aujourd’hui comme il dérangeait Londres en 1706

la fameuse plaque avait été enlevée par l’ambassade du Canada, deux heures après son inauguration

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé

LE PATRIOTE Volume 11 - No 3 Octobre 2011

Par Christian Gagnon - Une personne parmi la foule venue assister à la conférence de presse de Mario Beaulieu et
Marcel Lussier a profité de la période de questions pour nous apprendre bien des choses.
Colette Lavergne est présidente fondatrice d’Aro Coopéraction InterNational, un organisme
sans but lucratif oeuvrant dans le domaine de l’éducation et qui est présent à Cuba depuis
19 ans. Mme Lavergne a raconté que le 14 novembre 1999, Léonce Bouchard, coordonnateur
au Ministère des Affaires internationales du Québec, et le maire de Québec, Jean-Paul L’Allier,
se sont rendus à Cuba pour inaugurer en présence de l’historien de La Havane, une statue de
D’Iberville à l’entrée de la baie de La Havane. Le monument est situé face à l’endroit où était
amarré son navire, baptisé « Le Juste ». Une plaque a alors été soudée à la statue. On y lisait
« Pierre Le Moyne d’Iberville, amiral de la flotte de Louis XIV… », en français et en espagnol.
Le 21 novembre, Mme Lavergne atterrit à son tour à La Havane et se rendit aussitôt en taxi à
la statue, qu’elle photographia. Ne sachant pas qu’une plaque avait été inaugurée une semaine
auparavant, elle constata l’absence de toute plaque, ce qu’elle déplora puisque rien sur le
monument n’identifiait le personnage. À son retour au Québec, elle se rendit au Ministère
des Affaires internationales et rencontra Léonce Bouchard, à qui elle montra ses photos tout
en déplorant qu’aucune plaque n’identifie D’Iberville. M. Bouchard se montra alors fort
surpris de la disparition de la plaque à l’inauguration de laquelle il avait assisté en personne.
Un an et demi plus tard, le représentant du Ministère des Affaires internationales et
Mme Lavergne se rendirent à Cuba où ils apprirent de la bouche de l’historien de La Havane
que la fameuse plaque avait été enlevée par l’ambassade du Canada, deux heures après son
inauguration. Le représentant du Ministère des Affaires internationales communiqua alors
avec l’ambassade du Canada à La Havane pour réclamer la plaque, que l’ambassade nia
d’abord posséder. En prenant à témoin l’historien de La Havane, le représentant du Ministère
des Affaires internationales finira par faire admettre aux diplomates canadiens leur méfait, à
récupérer ladite plaque à l’ambassade du Canada et à la faire réinstaller sur le monument de
D’Iberville.
Au nom d’Aro CoopérAction International, Mme Lavergne organise tous les 9 juillet une
marche en l’honneur de Pierre Le Moyne d’Iberville. Cette très belle marche s’ébranle de la
cathédrale de La Havane où se trouve sa sépulture jusqu’au monument, là où est déposée
une couronne décorée aux couleurs du Québec et gracieusement offerte par le Ministère des
Affaires internationales. Les marcheurs portant des drapeaux fleurdelisés sont accompagnés
par les soldats de San Carlos de la Cabaña avec l’escorte de la police de La Havane. Moi,
j’amène à peu près 800 personnes par année à Cuba et tout le monde passe par la statue de
Pierre Le Moyne d’Iberville, s’enorgueillit Colette Lavergne. À la commémoration du
300e anniversaire de la mort de d’Iberville en 2006, Mme Lavergne lança à la foule un
retentissant « Vive le Québec libre! ». Présent sur place ce jour-là, Marcel Lussier lui confia,
amusé, « Vous avez créé un incident diplomatique », ce à quoi Mme Lavergne répondit « Tant
mieux! » L’ambassadrice du Canada sentit alors le besoin de prendre la parole pour prétendre
que « Pierre Le Moyne d’Iberville NOUS défendait ». Voyez-vous comment ils manipulent
l’histoire?, tonne Mme Lavergne. Il [D’Iberville] les [les Anglais] défendait contre qui? Contre
eux-mêmes? Voyez comment ils s’approprient nos héros en leur faveur, s’indigne-t-elle. À partir de
2003, année de la prise du pouvoir par le PLQ, le Ministère a refusé de fournir la couronne,
affirmant On n’a pas d’intérêt là-dedans. On n’a pas d’argent pour ça. Depuis ce temps, c’est
Aro CoopérAction International qui y dépose une couronne au nom de tous les Québécois,
avec la participation de la Ville de La Havane.
Mme Lavergne a également fait part de son interprétation des faits troublants entourant la
mort de D’Iberville le 9 juillet 1706, sur son navire « Le Juste » amarré dans la baie de
La Havane. D’Iberville avait soupé la veille avec l’Espagnol Pedro Álvarez de Villamarín,
alors gouverneur de Cuba. Les deux sont morts de douleurs atroces pendant la nuit et ont
été enterrés en même temps le lendemain. Dans la sépulture de D’Iberville, il est écrit « Ils
ont été empoisonnés par les ambitions d’une puissance étrangère ». C’est le prêtre lui-même
qui a dit ça, selon Colette Lavergne, convaincue que les deux hommes ont été empoisonnés,
mais il faudrait retrouver les ossements et faire une analyse pour le confirmer. Elle refuse de voir
une coïncidence dans la mort simultanée de ces deux hommes ayant partagé le même repas
la veille et qui avaient des intérêts militaires communs contre l’Angleterre.

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Christian Gagnon138 articles

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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