Le minimum, c’est encore trop

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Un jour, il faudra bien que les Québécois trouvent le courage de dire aux canadiens anglais qu'ils n'en veulent pas de leur Canada

L’Assemblée nationale vient d’adopter la loi 62, qui rend obligatoire le fait de donner et de recevoir les services publics à visage découvert.


C’est une loi minimaliste qui vient inscrire dans le droit ce qui relève du simple bon sens. Mais il est nécessaire, à notre époque, de rappeler les évidences oubliées.


Évidences


Mais qu’on s’entende bien. Nous sommes en deçà du minimum vital et à des années-lumière de la Charte des valeurs de Bernard Drainville.


Eh bien ! On en trouve quand même pour dire que c’est trop !


Cette loi édentée, qui a surtout pour mission de donner l’impression que les libéraux se préoccupent un peu de l’identité québécoise, va trop loin !


Au Canada anglais, on fait dans le Quebec bashing.


L’Ontario la condamne même formellement. Il faut dire que le monde anglo-saxon ne comprend pas grand-chose au concept de laïcité.


Justin Trudeau se demande si Ottawa ne devrait pas travailler à l’invalider au nom de la sacro-sainte Charte des droits. Au programme : notre soumission.


Au Québec même, la mouvance pseudo-inclusive, qui carbure au procès de la majorité historique francophone, hurle au scandale.


On comprend le message : tout ce qui s’éloigne du multiculturalisme canadien est moralement inacceptable. Le Québec n’a pas le droit de développer son propre modèle d’intégration. La seule avenue qu’il peut emprunter, c’est celle de la soumission au Canada, version Trudeau.


Canada


Celui qui s’en éloigne est accusé de brimer les droits des minorités. En d’autres mots, le minimum, c’est encore trop. Imaginons la réaction lorsque nous mettrons de l’avant une loi sérieuse.


On nous annonce que le simple bon sens est anticonstitutionnel. Et si par miracle, cette loi passait le test des tribunaux, on nous demanderait de nous réjouir en célébrant notre marge de manœuvre dans la fédération. Il faudrait prendre un brin d’herbe pour un festin.


Pays de fous. En sortirons-nous ?