La filière libérale d’Énergie Est

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Les dés sont «pipe-linés »

Pour des membres de la famille libérale du Québec, c’est Noël à l’année: ils encaissent les pétrodollars de l’Alberta pour vendre aux Québécois un pipeline qu’ils ne veulent pas.


Un projet d’exportation de pétrole bitumineux insensé qui fait courir à notre eau potable le plus grand risque de notre histoire… en plus de rendre impossible le respect de l’Accord de Paris, car 85 % des ressources pétrolières connues du Canada doivent rester dans son sol s’il veut aider l’humanité à éviter la catastrophe climatique.




Le nombre de lobbyistes et de promoteurs du pipeline ayant fait carrière au PLQ ne tient plus sur les doigts d’une main. Le plus connu étant bien sûr Jean Charest, ancien premier ministre du Québec.



Combien ça coûte engager un ancien premier ministre pour vendre sa salade brune? La multinationale albertaine du tuyau, elle, elle connaît la réponse et contrairement à 99 % des Québécois, elle a les moyens de payer ses honoraires. En 2015, son portefeuille d’actifs s’élevait à 64 milliards $.


En plus de Jean Charest, plusieurs hommes qui ont fait carrière au PLQ se sont associés à TransCanada. Pour vous rafraîchir la mémoire, en voici cinq qui ont percé le mur de l’actualité depuis deux ans:



  1. Philippe Cannon: en 2014, il était le porte-parole pour l’oléoduc Énergie Est au Québec. Il s’agit d’un ancien candidat libéral et de l’attaché de presse de Line Beauchamp lorsqu’elle était ministre de l’Environnement.

  2. Dan Gagnier: ancien chef de cabinet de Jean Charest. Juste avant l’élection d’octobre 2016 au Canada, il a dû démissionner de son poste de coprésident de la campagne de Justin Trudeau. Il aurait envoyé à cinq responsables de TransCanada un long courriel pour leur expliquer les étapes à suivre après l’élection afin de favoriser un projet comme Énergie Est.

  3. Éric Tétrault: président de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, promoteur actif du pipeline dans les médias. Il s’agit de l’ancien directeur des communications du premier ministre Jean Charest.

  4. Richard Brosseau: nouvel employé de TransCanada qui accompagne Louis Bergeron, vice-président Québec, dans sa tournée de rencontres avec 22 députés, 8 ministères ainsi que 83 MRC et municipalités . À titre d’attaché politique au cabinet de Jean Charest, il a rencontré de hauts dirigeants de Pétrolia en compagnie de Dan Gagnier à l’été 2012.

  5. Patrice Ryan: engagé en 2015 comme lobbyiste par TransCanada, il est le fils de feu Claude Ryan. Militant de longue date, il siège à la Commission politique du PLQ chargée de définir les orientations du parti.


Alors, quand le gouvernement Couillard nous dit qu’il faut attendre la fin des audiences de l’ONÉ et du BAPE pour se prononcer, BAPE qui a d’ailleurs un mandat incomplet et qui est suspendu, permettez-moi d’avoir un rire bien franc en voyant le nombre de ses frères d’armes qui grouillent au portillon de TransCanada. Surtout qu’en septembre 2014, Philippe Couillard a appuyé Énergie Est en utilisant l’argument fallacieux de la péréquation.


Avec l’opposition de la majorité des Québécois, de l’ensemble des Premières Nations via l’APNQL, des agriculteurs via l’UPA, des travailleurs via la FTQ et la CSN, des élus via les 82 maires de la CMM, des MRC, des villes et des villages… le devoir d’un véritable homme d’État au service des citoyens du Québec est de s’opposer dès maintenant à Énergie Est, car nous avons déjà assez d’information pour démontrer que ce projet va à l’encontre de nos intérêts supérieurs.



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