La Palestine et le Québec, deux nations sœurs dans l’oppression et la dépossession, deux contextes fort différents, mais dans lesquels les aspirations humaines fondamentales que sont la Liberté et la Justice ont les mêmes résonnances dans les corps et les esprits.
Alors que le mouvement étudiant a envahi, positivement ou négativement, nos espaces éthiques intérieurs et notre imaginaire collectif, nous avons eu tendance à oublier que nous sommes au monde en tant que nation, peu importe les chaînes plus ou moins dorées qui retiennent notre élan vers notre émancipation.
La présente campagne électorale nous maintient dans les affaires locales, avec nécessité, mais aussi dans un provincialime qui a tendance à nous faire oublier que le parti socialement discrédité qui tente de conserver le pouvoir n’est pas un ami de la Palestine, et que dans d’autres “camps”, celui de l’indépendance du Québec en particulier, plusieurs esprits se sont laissé corrompre au point de valoriser une injustice historique que l’on prétend combattre lorsqu’il s’agit de la nation québécoise, et ceci à l’occasion éventuelle d’un voyage en Israël, voyage organisé dans tous les sens du terme, ou dans diverses mondanités généralement peu improvisées.
S’il est facile de dénoncer, dans quelque litanie ampoulée, un néolibéralisme passablement mythifié, il est plus risqué de prendre réellement parti pour la Justice en ce qui concerne la Palestine, alors que le parti de l’injustice a pris le contrôle de nombre de nos institutions, à tel point que l’on ne s’est pas encore vraiment remis, en tant que nation aspirant à un peu plus d’oxygène, de l’odieuse crucifixion de Monsieur Yves Michaud, dans un espace symbolique et politique où ce que l’on appelle la conscience s’était intégralement auto-anesthésiée et tarie.
Alors que la Résistance palestinienne a été diabolisée par l’Empire, cette diabolisation s’imprégnant d’une manière durable et déplorable dans nos institutions politiques et médiatiques, le silence complice et honteux de certains et de plusieurs…, à l’occasion d’une entreprise de démolition de l’espace politique Vigile, ne semble pas avoir fait place à de la lucidité et du courage, alors qu’il n’est pas socialement permis de rappeler publiquement une évidence, à savoir que les territoires sionistes occupés ne se situent pas seulement au Proche-Orient.
Citoyens du Québec et du Monde, qu’en est-il de notre solidarité avec notre nation sœur de la Palestine ?
Yves Claudé