La saga déclenchée par le coup médiatique de Joël Legendre concernant le remboursement par la RAMQ des frais liés aux traitements de fécondation in vitro soulève de nombreuses questions.
Parmi celles-ci, celle qui retient davantage mon attention concerne le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes, un principe qui a fait l’unanimité au sein de toutes les formations politiques tout au cours du débat sur le projet de loi 60.
En effet, comment peut-on défendre d’une part ce principe et permettre d’autre part que le corps de la femme soit utilisé comme des « machines » à reproduction pour pallier l’impossibilité de reproduction d’un couple homosexuel ?
Une question fondamentale à laquelle tous les intervenants en la matière, politiciens et juristes, devront répondre à défaut de quoi ils ouvriront la porte à un débordement éthique et social insensé et scandaleux.
À cet effet, l'organisme Pour les droits des femmes presse le nouveau ministre de la Santé, Gaétan Barrette, de suspendre la décision entérinée par son prédécesseur, sur avis de la RAMQ, et de tenir un véritable débat public sur le bien-fondé de permettre, d'une part, le recours aux mères porteuses et, d'autre part, de rembourser ces interventions à même les fonds publics.
«Il est difficile de croire qu’une décision aux implications aussi profondes notamment des points de vue éthique, social, juridique, moral, a pu être prise sans aucune réflexion ni discussion publique. Comme la plupart des pays modernes, le Québec interdit la vente du sang ou d’organes. Mais louer un utérus serait-il devenu un acte banal et insignifiant?», a déploré jeudi Michèle Sirois, présidente de PDF, irritée par l'absence de «balises claires» pour sélectionner les couples «admissibles».
À mon sens, le rapport, très attendu, du commissaire Robert Salois sur le sujet, doit guider la décision de Québec. Pour l’instant, la plupart des acteurs du milieu s’attendent à ce qu’on restreigne davantage l’accès au programme, ce avec quoi je suis d'accord, particulièrement en ce qui a trait au remboursement des frais encourus par la RAMQ pour la procréation assistée pour des raisons autres que médicales.
Procréation assistée
Débordement éthique
Pour un débat public
Tribune libre
Henri Marineau2091 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
29 avril 2014On dénote une dérive éthique grave dans ce débat.
http://www.cqv.qc.ca/fr/excellents-textes-de-lise-ravary-mathieu-bock-c%C3%B4t%C3%A9-et-autres-chroniqueurs-aujourdhui-sur-les-m%C3%A8res-p
Il faut encourager l'adoption aux couples hétéros et non l'avortement et la fécondation in vitro.
Pierre Cloutier Répondre
28 avril 2014Y-aurait-il un vieux fond religieux qui est en train de s'exprimer dans ce débat? Si oui, que penser des subventions aux écoles privées religieuses qui nous coûtent plus de 100 millions$ par année pour enseigner des croyances basées sur dogmes, des supposées révélations divines, sur la mystique ou au surnaturel, sans évidences vérifiables.
Pierre Cloutier
Lise Pelletier Répondre
28 avril 2014Philippe Couillard a été contre et l'est toujours concernant le financement des fécondations in-vitro.
Pourquoi ?
A mon avis ce n'est pas concernant les coûts engendrés par ce privilège accordé aux couples désirant un enfant.
Serait-ce plutôt que ce programme a profité aux couples francophones du Québec alors qu'on sait que la démographie est en déclin en ce qui nous concerne ?
Ce qui nuit au processus d'assimilation voulue par une immigration massive qui en majorité, par conviction religieuse, ne profite pas de ce programme et sont très prolifiques en naissances.
D'ailleurs si on comparait le pourcentage d'immigration et l'endettement depuis une dizaine d'années des programmes sociaux ainsi que du système de santé, je me demande si le lien ne serait pas évident.
Quelles seront les balises imposées par le ministre Barette ? À surveiller..