Demers, Plante, Coiteux : la débandade

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« Le lobby canin est devenu notre équivalent du lobby américain des armes à feu. »

Lundi, à Fabreville, Moka, le shih tzu de Mme Denise Savaria, a été déchiqueté à mort par deux pitbulls.


Les cyniques diront que ce n’est pas le génocide rwandais.


Il faut avoir un chien pour comprendre à quel point on s’y attache. C’est aussi souvent le seul compagnon des gens âgés.


L’incident est survenu... devant une garderie. Et s’il s’était agi d’un petit enfant ?


Les idiots, eux, diront que le problème, c’est le maître puisque les pitbulls n’étaient pas en laisse.


Lâcheté


C’est un argument idiot, car il est impossible de garantir que TOUS les chiens dangereux seront toujours attachés.


C’est un argument doublement idiot, car si c’est un caniche qui n’est pas attaché, le danger est nul.


Ma femme prend le train de banlieue à Laval tous les matins.


Elle et les autres voyageurs doivent emprunter un chemin qui longe la propriété d’un homme qui appelle souvent son pitbull, se demandant où il est passé.


Imaginez ce que ressentent ceux qui passent par là et l’entendent.


J’avais déjà soulevé cette question dans une chronique. Cela m’avait valu une belle lettre du maire de Laval, Marc Demers.


Vous savez, le genre de lettre parfaitement insignifiante, rédigée par un apparatchik, qui parle de prévention, de sensibilisation, de processus en cours, bref, qui essaie de justifier le refus de mettre ses culottes et de bannir ces tueurs.


Effectivement, la nouvelle réglementation lavalloise ne cible aucun type de chien et prévoit surtout des mesures punitives APRÈS les attaques.


La situation est tout aussi désolante à Montréal.


L’idée de base des mesures annoncées jadis par Denis Coderre était d’agir en amont, AVANT les attaques.


Les mesures introduites par Valérie Plante prendront effet en aval, APRÈS que ces chiens auront fait les dégâts terrifiants dont ils sont capables.


Voilà pourquoi nous étions nombreux à espérer que le gouvernement Couillard imposerait la raison.


Martin Coiteux avait d’ailleurs promis l’interdiction de ces tueurs « le plus rapidement possible » au nom de la prudence et de la prévention.


Lui aussi s’est écrasé devant le lobby canin en insultant notre intelligence : il n’y a pas, dit-il, de consensus scientifique.


Économiste de formation, M. Coiteux sait parfaitement que des tas de politiques publiques ne reposent pas sur des consensus scientifiques.


Baisser les impôts des riches stimule-t-il l’économie ? La science n’a pas tranché.


Peur


On sait cependant que les chiens de type pitbull, qui constituent 3 % de la population canine enregistrée à Montréal en 2017, étaient responsables de 37 % des morsures déclarées et des plus graves.


J’attendais autre chose de M. Coiteux.


Le lobby canin est devenu notre équivalent du lobby américain des armes à feu.


Devant lui, nos élus salissent leurs culottes.