Appui au candidat libéral dans Vachon

Démission de cinq membres de Corruption zéro

Corruption/ZÉRO: quelques précisions - Ryan Hillier

Enquête publique - un PM complice?


Kathleen Lévesque - L’appui du président de la coalition Corruption zéro au candidat libéral dans la circonscription de Vachon a provoqué hier la démission de cinq membres de l’organisme, qui sont des militants souverainistes affichés.
«La partisanerie est revenue au galop», a dit constater l’un des démissionnaires, Marc-Antoine Cloutier, qui se désole de la situation au sein de la Coalition, dont l’action tente de se situer au-dessus de la ligne des partis politiques.
Selon eux, M. Hillier, «a outrepassé son rôle de porte-parole de l’organisme qui lui commandait un devoir de réserve», écrivent-ils avant de rappeler que la Coalition «vise à proposer une alternative positive au cynisme».
En entrevue au Devoir, Marc-Antoine Cloutier, qui est attaché de presse du député péquiste François Rebello et porte-parole communications pour l’aile jeunesse du Bloc québécois, a reconnu que «chacun de nous est associé à un parti politique ou un autre». «On savait que la frontière est mince entre l’amitié, la partisanerie et le militantisme dans une coalition comme Corruption zéro», a indiqué M. Cloutier.
La semaine dernière, Ryan Hillier, un ami personnel de Simon-Pierre Diamond, candidat du Parti libéral du Québec à l’élection partielle qui s’est déroulée hier en Montérégie, lui a donné son appui sur Twitter. M. Diamond s’oppose à la tenue d’une enquête publique tout comme son parti.
Du coup, des membres péquistes et adéquistes de la coalition Corruption zéro sont montés aux barricades. Mais les discussions avec M. Hillier ne les ont pas satisfaits bien que leurs relations ne soient pas entachées pour autant. «Ryan est un type bien. Il croit comme nous aux positions défendues par la Coalition. Il faut combattre le cynisme au Québec en apprenant à travailler ensemble. Mais une fois qu’on a franchi la ligne, on ne peut plus revenir en arrière», a affirmé M. Cloutier.
Ryan Hillier a également exposé son point de vue dans une lettre au Devoir publiée aujourd’hui en page Idées. «J’étais surpris qu’un appui personnel, et non à titre de porte-parole de notre organisme, crée des départs. D’autant que ces gens-là continuent de publier sur les réseaux sociaux des positions en faveur de leurs partis politiques», a-t-il raconté.
Cette petite tourmente partisane ne freinera vraisemblablement pas l’élan de Corruption zéro. «Il n’est pas question de mettre fin à nos activités. Je veux continuer à lutter contre la corruption et pour que soit revu le financement des partis politiques», a soutenu M. Hillier.
Créée en septembre dernier pour réclamer notamment que le gouvernement du Québec tienne une enquête publique afin de rétablir la confiance de la population envers les institutions, Corruption zéro prépare un colloque sur la corruption devant se dérouler au début de l’automne.
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Corruption/ZÉRO: quelques précisions
Ryan Hillier - Samedi dernier, j’ai lu avec consternation un article d’Antoine Robitaille paru dans Le Devoir, lequel fait état d’un récent gazouillis provenant de mon compte Twitter personnel. Le «tweet» en question invitait les citoyens de Vachon à se rallier derrière l’un de mes amis de longue date, Simon-Pierre Diamond, candidat du Parti libéral du Québec, à l’occasion de l’élection partielle qui a eu lieu hier. M. Robitaille qualifiait de «surprenant» cet appui à titre personnel, vu sa prétendue incompatibilité avec les revendications de la coalition Corruption/ZÉRO, dont je suis l’actuel porte-parole.
Je me permets, dans un premier temps, de rectifier un fait important: je n’ai, à aucun moment, ni prétendu ni voulu prétendre que Corruption/ZÉRO appuyait M. Diamond, que ce soit de manière officielle ou officieuse, et ce, contrairement à ce que laisse entendre l’article de M. Robitaille.
En effet, la coalition Corruption/ZÉRO est d’abord et avant tout le fruit d’une collaboration non partisane de jeunes militants évoluant dans diverses formations politiques municipales, provinciales et fédérales et ayant comme dénominateur commun la volonté d’apporter un vent de fraîcheur au système politique en place. Il n’a donc jamais été question que cette coalition prenne position en faveur spécifiquement d’un parti politique plutôt qu’un autre.
Rien de «surprenant»
Cependant, les membres de Corruption/ZÉRO ont toujours été encouragés à poursuivre leur militantisme au sein de leurs formations politiques respectives. Ainsi, parmi les membres fondateurs de la coalition, plusieurs occupent toujours des postes électifs à l’intérieur de leur propre parti et la quasi-totalité de ceux-ci publient ou reproduisent encore régulièrement des textes partisans sur leurs pages personnelles Facebook et Twitter.
En ce qui concerne plus particulièrement l’élection partielle dans Vachon, un nombre important des membres fondateurs de Corruption/ZÉRO ont même participé activement aux campagnes électorales des différents candidats en lice. Il n’y a donc rien de «surprenant» à ce qu’à titre de membre libéral-démocrate fédéraliste de la coalition, j’aie moi aussi incité, à titre personnel uniquement, les électeurs à appuyer un candidat en particulier.

Désaccord
Soyons clairs: en ma capacité de porte-parole de la coalition Corruption/ZÉRO et en mon nom personnel, je demeure en ferme désaccord avec le refus du Parti libéral du Québec de déclencher une commission d’enquête publique indépendante sur l’ensemble des allégations de corruption et de collusion entachant notre système politique. J’ai d’ailleurs clairement répété cette position aux côtés de représentants des partis de l’opposition et d’autres organismes le 26 mai dernier, devant l’Assemblée nationale.
Toutefois, ce n’est pas pour autant que je m’identifie davantage aux candidats péquiste, adéquiste et autres qui ont fait compétition à M. Diamond dans Vachon, leur vision respective pour le Québec étant, à plusieurs égards, diamétralement opposée à la mienne.
Éthique
Depuis la création de Corruption/ZÉRO en novembre 2009, celle-ci a, entre autres, émis de nombreuses pistes de solutions touchant les questions de la commission d’enquête, du financement des partis, des appels d’offres et de l’éthique, dont plusieurs ont été reprises par le Jury citoyen sur le financement des partis politiques créé par l’Institut du Nouveau Monde et le Directeur général des élections du Québec, ainsi que dans les différents projets de loi mis en avant par le gouvernement du Québec. Actuellement, la coalition veille à l’organisation du colloque «Éthique et transparence», lequel doit avoir lieu au mois de septembre prochain, à Montréal, en prévision de la rentrée parlementaire québécoise.
Peu importe ce qu’il adviendra de la coalition Corruption/ZÉRO suite au dénouement de l’élection d’un nouveau député pour la circonscription de Vachon, la lutte en faveur d’une gestion des affaires plus éthique, plus transparente et plus responsable pour le Québec est loin d’être terminée. J’espère que ce projet porteur aura incité les Québécois à s’y investir pendant de nombreuses années à venir.
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Ryan Hillier - Avocat chez McCarthy Tétrault


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