Il arrive parfois qu'une voix différente parvienne à passer les filtres du paysage audiovisuel français, c'est la démocratie. Sur LCI, Eric Denécé, un spécialiste du renseignement, surprend Yves Calvi : à Alep, une autre réalité est possible.
Aperçu sur LCI : sur le plateau d'Yves Calvi, longtemps présentateur de l'émission C dans l'air sur France 5 et figure de RTL, Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), décrit une situation à Alep pratiquement à l'opposé de la version portée par les médias officiels.
A Alep, «on est à mon sens sur une falsification de l'information qui est énorme», explique l'ancien officier-analyste et ex-professeur au collège interarmées à un Yves Calvi circonspect mais de bonne volonté :«La population française de plus en plus en prend conscience, [même si] nos élites et nos gouvernants restent bloqués.»
«Bien sûr qu'il y a une guerre civile en Syrie», poursuit Eric Denecé, «mais ça ne concerne que 30% d'Alep. Ca concerne soit des civils qui sont pris en otages par les djiahdistes soit des gens qui refusent de quitter les quartiers parce qu'ils soutiennent ces mêmes djihadistes. On ne vous parle pas de tout ce qui se passe ailleurs en Syrie». «On se fait rouler dans la farine avec Alep ?», en conclut alors Yves Calvi, mais, se rappelle-t-il, «il y a bien une ville qui est détruite ?»
Vérités trop dures à entendre
Et le spécialiste du renseignement de répondre à Yves Calvi : «il y a un tiers des quartiers d'Alep, seulement un tiers, qui sont victimes des bombardements, et – j'insiste – c'est un tiers de la ville où des djihadistes dangereux sont présents et ce sont ces djihadistes qui depuis des années tirent sur les quartiers chrétiens et sur le reste de la ville ce dont on ne parle jamais».
Un peu plus tôt dans l'interview, Eric Denécé a expliqué le double jeu de l'Arabie saoudite, promoteur du wahhabisme d'une part, mais qui «démantèle régulièrement les cellules terroristes» d'autre part. «Mais en réalité c'est parce que le monstre qu'ils ont créé est en train de se retourner contre eux», a-t-il détaillé, au risque de détruire la Weltanschauung, (la vision du monde) du journaliste. «Vous comprenez que c'est incompréhensible pour la plupart de ceux qui nous écoutent, c'est à la fois énorme, monstrueux, contradictoire et difficile à accepter», s'inquiète alors Yves Calvi. Heureusement, l'audience n'était pas celle du «20 heures» de TF1.
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