Dion mène une opération charme au Québec

Trois petites stephettes, et puis s'en vont...

Stéphane Dion veut modifier son image d’homme dur (sur cette photo, en mai, à Toronto). (Photo Reuters)


Joël-Denis Bellavance - Le Québec, le Québec, encore le Québec. Le chef du Parti libéral, Stéphane Dion, passera le plus clair de son temps dans sa province natale au cours des deux prochains mois dans l’espoir de rebâtir les liens entre son parti et les Québécois, amochés à la suite du scandale des commandites.
M. Dion profitera aussi de sa campagne de charme pour modifier son image d’homme dur en faisant preuve «d’humilité» et en se présentant comme le leader qui peut le mieux défendre les intérêts et les aspirations des Québécois à Ottawa, a indiqué hier un stratège libéral.
Huit mois après avoir pris la barre du Parti libéral, M. Dion est conscient que son parti ne reprendra jamais le pouvoir sans un appui solide du Québec. Et il s’est donné comme objectif de reprendre le terrain perdu depuis trois ans en allant chercher «les votes un par un».
M. Dion entend donc participer à des forums régionaux, rencontrer les élus municipaux et les groupes sociaux des quatre coins de la province.
Il présidera aussi une importante conférence de son parti à Montréal sur les meilleurs moyens de renforcer l’économie canadienne le 10 septembre. Le chef libéral pourrait aussi faire du porte-à-porte avec les candidats libéraux en prévision des élections partielles qui auront lieu dans trois circonscriptions au Québec le 17 septembre.
«M. Dion va consacrer plus de temps au Québec qu’à n’importe laquelle autre province au cours des deux prochains mois. Le Québec lui tient à cœur. C’est un Québécois. Historiquement, le Parti libéral a toujours eu du succès en ayant l’appui du Québec. Le retour du Parti libéral au pouvoir passe par ça», a indiqué le stratège libéral.
En élisant M. Dion comme chef du parti, à Montréal, en décembre dernier, plusieurs militants libéraux croyaient avoir réglé une partie des problèmes du PLC au Québec, d’autant plus que le nouveau leader est originaire de la province. Mais les derniers sondages démontrent que M. Dion n’a pas encore réussi à donner un nouvel élan à son parti au Québec. Les appuis au Parti libéral stagnent autour des 25 %.
En privé, des libéraux conviennent que tout est à rebâtir au Québec, à l’exception des bastions libéraux situés dans l’île de Montréal et en Outaouais. Et les élections partielles qui auront lieu dans Outremont, Saint-Hyacinthe–Bagot et Roberval devraient confirmer cette situation difficile puisque les libéraux s’attendent à remporter la victoire dans Outremont, une circonscription vacante depuis le départ de l’ancien ministre libéral Jean Lapierre en janvier.
La commande est donc de taille pour M. Dion, conviennent certains stratèges, mais ils assurent qu’il n’a pas l’intention de baisser les bras malgré l’ampleur du défi qui l’attend. «M. Dion entend être à l’écoute des gens en toute humilité. Il va pratiquer la politique de la main tendue envers le Québec», a-t-on indiqué.
M. Dion sera d’ailleurs présent vendredi à Gatineau au premier des 14 forums régionaux qui auront lieu au Québec au cours des prochaines semaines. Ces forums sont organisés par sa collègue libérale Céline Hervieux-Payette. Ceux-ci visent à prendre le pouls des Québécois sur des sujets tels que l’économie, l’environnement, la justice sociale et le Canada dans le monde, a indiqué hier l’instigatrice de ces rencontres.
«Nous avons besoin d’aller parler au monde. Le monde a des choses à dire et je pense que nous avons beaucoup de choses à apprendre. Au lieu d’avoir des politiciens qui vont aller faire des discours et faire des annonces, nous on va aller écouter les gens pour savoir comment ils voient l’avenir au Québec, dans le Canada et les entendre sur les enjeux régionaux et nationaux», a dit Mme Hervieux-Payette.
«Le moteur de réflexion au Parti libéral, ça a presque toujours été le Québec. Je pense que l’on peut contribuer beaucoup dans notre réflexion à aider aussi nos collègues à travers le pays. Aussi, les Québécois sont intéressés par la chose publique», a-t-elle ajouté.
Elle a précisé qu’un rapport sur les consultations sera rédigé pour chaque région et qu’une synthèse de cet exercice sera aussi publiée.


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