Le pire sondage

Canada-Québec - sortir ou rester ? <br>Il faudra bien se décider un jour...



Les médias font grand état depuis deux jours des résultats d'un «sondage» qui visait à désigner «les pires Canadiens de l'histoire». Il aurait mieux valu qu'on ignore cet exercice bâclé et irréfléchi.



C'est le magazine The Beaver, de la Société d'histoire nationale du Canada, qui a organisé cette démarche sur Internet. Quinze mille personnes y ont participé. Mais le magazine n'a eu recours à aucune technique d'échantillonnage. N'importe qui, y compris des non-Canadiens, pouvaient voter (jusqu'à trois fois...). Bien que les responsables ne disposent d'aucune donnée socio-démographique sur les participants, il est clair que ceux-ci ne sont pas du tout représentatifs de la population canadienne. Par exemple, seulement une douzaine de Québécois ont fait part de leurs choix. De plus, celui qui a décroché la deuxième place, un obscur chanteur punk de Winnipeg, avait demandé à ses fans de voter pour lui.
Si le pseudo-sondage a tant fait parler, c'est parce que ses organisateurs ont eu la chance de voir Pierre Elliott Trudeau dépasser - de justesse - ledit punk. Les historiens et commentateurs politiques ont pu y aller de leurs savantes analyses. Personne n'a rappelé que selon un sondage - scientifique celui-là - publié il y a un mois par la firme Angus Reid, Pierre Trudeau est considéré par les Canadiens comme «le meilleur premier ministre du Canada des 40 dernières années», loin devant tous les autres.
La Société canadienne d'histoire nationale reconnaît que son enquête n'a aucune valeur scientifique. Elle estime que son projet a été une réussite «ne serait-ce que pour les nombreuses conversations qu'il a suscitées autour de la table et dans les 5 à 7».
Cependant, il ne suffit pas que les Canadiens discutent de l'histoire de leur pays à l'apéro. Il importe qu'ils le fassent sur la base d'informations colligées avec rigueur. Le sondage bidon de The Beaver n'est tout simplement pas digne d'une publication qui se targue d'être LE magazine d'histoire du Canada.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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