Doublage sauvage

On nous prend pour des cons

Tribune libre

     Cette semaine, je suis tombé par hasard à Radio-Canada sur un épisode de la télésérie canadienne-anglaise Heartland [1], dans sa version doublée au Québec. Après quelques recherches, j’ai constaté que les six premières saisons avaient été doublées en France et les onze dernières au Québec [2]. Vous imaginez un peu le choc des téléspectateurs canadiens français au début de la septième saison, quand ils ont réalisé que les voix françaises des personnages avaient toutes changé. Ayoye ! Ce genre de doublage sauvage est inacceptable ; c’est prendre les gens pour des cons.


     Au cinéma, nous vivons quelque chose de semblable. Les deux films « Downton Abbey » sortis en 2019 et en 2022 ont été incompréhensiblement doublés au Québec. Le distributeur devait pourtant savoir que les Québécois avaient suivi en grand nombre les 52 épisodes de la célèbre télésérie britannique doublée en France.


     Pour les franchises, c’est aussi la catastrophe. Ainsi, les Québécois ont d’abord entendu un Matt Damon doublé en France dans le premier « Jason Bourne », puis le Québec a pris la relève. Tom Cruise a été doublé en France dans les premiers « Mission impossible », puis le Québec a pris la relève. Keanu Reeves a été doublé en France dans les premiers « Matrice », puis le Québec a pris la relève. Idem pour les « Die Hard », « Highlander », « Indiana Jones », « La Momie », « Rambo », « Rocky », « Terminator » et autres « Transporteur ».


     J’ai revu il y a peu sur Netflix des « Jason Bourne » et des « Mission impossible » récents doublés en France. Ils nous coûtent cher nos doublages maison.


Sylvio Le Blanc


P.-S. : J’ai produit un montage dans lequel je compare les doublages français et québécois, disponible sur YouTube: https://youtu.be/oRFylxE4Kyo




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