Effroi, horreur et dégoût

Tribune libre

Il y a des mots qui ont été tellement utilisés, répétés, galvaudés, pris et repris qu'ils deviennent un dogme au sujet duquel toute tentative d'interrogation devient péché mortel.
Ainsi en est-il, dans le langage des hommes politiques et des diplomates, du «Droit d'Israël à se défendre».
Remarquez bien. On n'évoque jamais le Droit des Palestiniens, ou des Syriens, ou des Iraniens, (1) menacés, eux, de frappes atomiques «ciblées», à se défendre. En effet, les premiers n'existent pas puisque la Palestine est «une terre sans peuple pour un peuple sans terre», tandis que les autres ont été classés «voyous» une fois pour toutes.
Par ailleurs, quand on sait qu'Israël, doté de l'arme nucléaire, possède l'une des trois ou quatre armées les plus puissantes de notre petite planète, qu'on a le loisir d'admirer ses hauts faits depuis quelques jours avec un mélange d'effroi, d'horreur et de dégoût, et que le hezbollah n'est qu'une milice armée de bric et de broc, n'est-il pas tragiquement ridicule de continuer à parler du «Droit d'Israël à se défendre»?
Et moi qui croyais que la mythologie appartenait à l'antiquité!
(1) J'ai évoqué la possibilité pour la Syrie ou l'Iran d'avoir, peut-être, à tout hasard, éventuellement, un quelconque droit de se défendre. Quelle horreur! Je suis sûrement un de ces affreux anti-sémites.

Joseph Berbery


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