Le premier ministre Philippe Couillard a créé un précédent mercredi en déclenchant des élections complémentaires au Québec durant un scrutin fédéral.
Vérification faite auprès du Directeur général des élections (DGE), c'est donc la première fois qu'un premier ministre du Québec choisit de faire en sorte qu'un scrutin québécois et une élection générale fédérale se chevauchent.
La loi électorale québécoise n'interdit pas ce genre de pratiques, que le DGE a refusé de commenter jeudi.
Sur le plan légal, M. Couillard aurait pu attendre jusqu'en mars pour déclencher des élections complémentaires dans les quatre circonscriptions laissées vacantes au cours des dernières semaines: Saint-Henri-Sainte-Anne, Fabre, Beauce-Sud et René-Lévesque.
Mais il a choisi de procéder rapidement, même si le scrutin fédéral bat son plein jusqu'au 19 octobre.
Pris de court, les partis d'opposition ont qualifié le geste de «cynique», jugeant la décision du premier ministre précipitée dans les circonstances et susceptible de créer de la confusion dans la population.
Mercredi, le premier ministre Couillard avait répliqué que les gens étaient capables «de faire la part des choses». Il a justifié son choix par son souhait de présenter les nouveaux députés libéraux au prochain conseil général du parti, les 14 et 15 novembre à Québec.
Le Parti libéral du Québec a une longueur d'avance sur les autres, ses quatre candidats étant déjà connus. Pour les autres partis, tout reste à faire et le temps est compté.
Le jugement du chef du Parti québécois a été lapidaire: «Cette pratique devrait être déclarée illégale tant elle cultive l'insolence et le déni envers la démocratie. Le premier ministre aura atteint les bas-fonds du respect à l'endroit des citoyens», a écrit Pierre Karl Péladeau sur sa page Facebook.
Selon la loi, le premier ministre a six mois pour déclencher une élection, à partir du moment où un siège devient vacant.
Ce n'est cependant pas la première fois que deux scrutins se chevauchent au Québec, mais dans le passé c'était chaque fois le fédéral qui déclenchait un scrutin pendant une élection québécoise complémentaire. La situation s'est produite à trois reprises, en 1997, en 2005 et en 2008.
Ce scrutin devrait coûter entre 2 et 3 millions $ aux contribuables.
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