Lucien Bouchard

En croisade contre les écolos

Les « sectes environnementalistes » du Québec

Au service de l'Empire...

MONTRÉAL - Inquiet de voir le processus de l'Évaluation environnementale stratégique (EES) être court-circuité, le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), Lucien Bouchard, s'est attaqué aux groupes écologistes qui prônent une idéologie du blocage tous azimuts contre les projets de développement.
Dans un discours de clôture du congrès de l'Association, M. Bouchard a écorché la pensée guidant l'action de ce qu'il appelle des «sectes environnementalistes» au Québec.
«Le blocage pour le blocage, c'est dangereux. Il y a tellement de besoins au Québec», a-t-il indiqué.

«Avec le gaz de schiste, l'occasion est belle de bonifier le bilan environnemental. Mais de nombreux écologistes réagissent négativement», a-t-il déploré.
M. Bouchard a souligné que 30% du gaz naturel consommé au Québec, dans les foyers au gaz notamment, était du gaz de schiste importé de l'Ouest canadien.
Bien qu'il s'agisse d'une énergie fossile, le gaz naturel a permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis, puisqu'il remplace le charbon et d'autres énergies beaucoup plus polluantes.
«Est-ce qu'il faudrait arrêter de consommer ce gaz?» a-t-il demandé.
L'ancien premier ministre a mis en évidence le fait que le gaz de schiste était en train de changer la donne sur la scène mondiale.
«L'exploitation bat son plein partout ailleurs pendant que nous, nous faisons des études. Sommes-nous si différents des autres pour que nous refusions toute exploitation?» a-t-il dit.
L'Allemagne, un pays reconnu pour ses politiques vertes, vient de donner son autorisation à l'extraction du gaz de schiste, a mentionné M. Bouchard.
Il a ajouté que le président américain démocrate Barack Obama avait fait du schiste la pierre de touche de sa stratégie énergétique et que la ressource permettait de réduire la dépendance au pétrole ou au gaz de régimes corrompus du Moyen-Orient et de l'Amérique latine.
Selon l'ancien premier ministre, un autre report d'un feu vert gouvernemental après une EES (programme d'évaluations environnementales stratégiques) qui serait positive indiquerait que Québec s'oppose au gaz de schiste pour des raisons idéologiques, et non scientifiques ou technologiques.
Il a souligné que le Québec était le plus important consommateur de mazout lourd au Canada, une énergie autrement polluante que le gaz naturel.
Selon l'ancien premier ministre, le Québec a cruellement besoin de l'argent des ressources naturelles, s'il veut financer ses programmes sociaux et ses universités.
Interrogé sur les différences apparentes entre le discours de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, devant l'APGQ et dans les médias, M. Bouchard a dit qu'il voulait croire que la ministre était sincère dans le discours tenu devant l'APGQ.
«Son discours devant nous, je ne changerais pas une virgule», a-t-il ajouté.


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