Entente entre Québec et Ottawa en vue de la création d’aires marines protégées

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Le gouvernement Couillard se traîne les pieds

Le gouvernement Couillard a approuvé par décret l’entente avec le fédéral en vue de la création d’un « réseau d’aires marines protégées » au Québec, une étape essentielle pour faire progresser les projets qui stagnent depuis plusieurs années. Mais le temps presse, puisque Québec, qui a refusé de répondre aux questions du Devoir mercredi, devra multiplier par sept les superficies protégées d’ici 2020 pour atteindre ses objectifs.



Dans une décision attendue depuis plus de dix ans par les groupes qui plaident en faveur d’une plus grande protection de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, le gouvernement Couillard a publié mercredi un décret qui confirme qu’il est parvenu à une « entente de collaboration » avec le gouvernement fédéral.



Le document n’a pas été rendu public, mais le décret de Québec stipule que « les gouvernements du Québec et du Canada reconnaissent l’importance de collaborer à la protection des écosystèmes marins et de la biodiversité qu’ils abritent par l’établissement d’un réseau d’aires marines protégées au Québec […] ».



Objectif ambitieux



Cette entente est d’autant plus importante qu’elle constitue une condition essentielle pour concrétiser les projets de protection qui ont déjà été ciblés par Québec et Ottawa dans la portion québécoise du Saint-Laurent.



« C’est une très bonne nouvelle », a d’ailleurs commenté le directeur général de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec (SNAP Québec), Alain Branchaud.



Selon lui, cela signifie que les projets ciblés depuis plusieurs années pourront se concrétiser, de façon à protéger 10 % des milieux marins du Québec d’ici 2020. Cet objectif officiel est très ambitieux, dans la mesure où à peine 1,35 % de la portion québécoise de l’estuaire et du golfe bénéficie actuellement d’un statut de protection.



Un premier projet pourrait être mené à bien au cours des prochains mois, selon les informations obtenues mercredi. Il s’agit de la zone de protection marine (ZPM) du banc des Américains, un territoire de 1000 km2 situé tout juste à l’est de la pointe de la péninsule gaspésienne. Ce « site d’intérêt » a été désigné par Pêches et Océans Canada dès 2011, mais il ne bénéficie toujours pas d’une protection officielle, malgré la richesse de sa biodiversité.



Îles de la Madeleine



Le projet le plus important dans les eaux québécoises est toutefois celui de l’aire marine protégée des îles de la Madeleine, avec une aire d’étude de 17 000 km2 englobant tout l’archipel. À lui seul, précise M. Branchaud, ce projet pourrait permettre au Québec d’atteindre son objectif de 10 % de protection des milieux marins.



Ce projet, présenté pour la première fois en 2004, nécessitera toutefois « beaucoup de travail », selon le maire des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre. Il a ainsi fait valoir que « la protection et la mise en valeur » de ce territoire devront tenir compte de la présence de l’industrie de la pêche et de la chasse au phoque. S’il se dit convaincu de parvenir à une entente satisfaisante pour les Madelinots, M. Lapierre a toutefois prévenu que l’échéance de 2020 est fort probablement trop courte.



Le troisième projet visé par le fédéral au Québec est celui du « site d’intérêt » de l’estuaire du Saint-Laurent, d’une superficie de 6000 km2. Ce projet de zone de protection marine a vu le jour en 1998, dans la foulée de la création du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, justement dans le but d’améliorer la protection des milieux marins. Ce site correspond à « une zone importante » pour les mammifères marins, épine dorsale de l’économie touristique de la région.



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