J.-M. A. n'était pas l'homme de la situation. Une femme pourrait l'être.

Entre la politique fiction et la realpolitik : Catherine Dorion.

On jase, là

Tribune libre

Cela n’était jamais arrivé qu’un gouvernement péquiste soit minoritaire. Cela rend notre Cause vulnérable. À une situation inusitée et même désespérée, selon ce qu’en disent et redisent les sondages, il est requis une solution inusitée et porteuse d’espoir. J’en apporte une. Il en existe d’autres. Cette solution passe par une entente électorale entre le P.Q. et O.N. seulement.
Advenant que Catherine Dorion devienne cheffe d’O.N., ce que je souhaiterais volontiers pour le bien supérieur de notre Cause, une tactique inédite pourrait éviter à O.N. d’envoyer inutilement ses candidats à l’abattoir et de perdre tout à fait gratuitement la crédibilité qui lui a été distribuée avec tellement de parcimonie lors de la dernière élection. Cette tactique éviterait aussi au P.Q. de subir une concurrence inutile provenant d’un parti marginal « SI »:
« Si » seule la cheffe d’O.N. était la candidate unique de son parti dans son comté, l’ensemble des aspirants-candidats du parti passant leur tour.
« Si », en contrepartie, le P.Q. laissait la voie libre dans le seul comté du chef d’O.N. en n’y présentant pas de candidat.
Grosse job au sein des deux partis…sans nul doute.
Attendu que la machine électorale d’O.N. n’a aucune chance de lutter avec succès contre tous les autres partis, cette tactique électorale permettrait à la cheffe d’O.N. de porter la lutte à un endroit difficilement accessible mais porteur, là où elle serait d’une redoutable efficacité : les médias. Les indépendantistes peinent à percer ce front-là depuis toujours. Catherine Dorion a tout le talent et tout le bagage qu’il faut pour s’attirer les spots médiatiques et leur tenir la dragée haute. À travers la performance de cette cheffe, si seulement elle répondait présente évidemment, et malgré le retrait ( amère mais temporaire) de son parti de l’ensemble des comtés, O.N. pourrait y gagner beaucoup en crédibilité sans nuire à sa Cause qui, incidemment, et quoi qu’en pensent ses militants, n’appartient pas seulement à ce parti.
Quant à lui, le P.Q. aurait peu à perdre avec une tactique somme toute modeste, mais beaucoup à gagner au plan de la stratégie. La realpolitik (et les sondages) devraient inciter le P.Q. à une modestie certaine, s’il est réduit éventuellement à se battre pour des fractions du vote populaire à la prochaine élection. Ce faisant, il pourrait peut-être s’éviter auprès de l’électorat francophone (et à bon prix) une nuisance que la gouvernance souverainiste pourrait facilement tolérer pour la suite des choses. Notre Cause elle-même, toute la Cause s’en trouverait plus forte, plutôt qu’affaiblie et vulnérable comme maintenant.
Il y a quand même un petit hic à ma proposition : une pareille alliance serait un marché de dupes si, sous prétexte de jaser d’indépendance, la nouvelle cheffe d’O.N. reprenait là où le chef précédent avait laissé, et qui passait autant de temps à jaser du P.Q. que d’indépendance. Mais si on y pense sérieusement… il serait peu probable que sur une semblable proposition d’Union sacrée, un pareil bla-bla se reproduise à nouveau en campagne électorale : n’ayant qu’une seule candidate et devant compter alors sur l’appui de l’électorat péquiste du seul comté où le parti O.N. serait présent , tout O.N. et sa cheffe serait enfin incitées à la plus rigoureuse realpolitik, si on est seulement capable d’admettre cette chose pourtant si simple que la realpolitik n’est pas vaccinée contre l’idéalisme¹ … Notre Cause pourrait y gagner enfin une vedette, peut-être même une immense vedette, et, qui sait, le P.Q. sa majorité.
¹ Je ne me fais pas d’illusions quant à cette compréhension de la realpolitik qui, si elle était comprise et pratiquée, éviterait bien du jaspinage à propos de la personne de Pauline Marois.


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16 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    27 juin 2013

    @ Nathalie Grogières.
    Ce n’est pas la chefferie ni la gestion quotidienne d’un parti que je souhaite ici en faveur de Catherine Dorion. Cela peut être lourd. Vous avez raison. C’est plutôt la performance de Catherine Dorion qui est souhaitée et ce, dans un contexte électoral bien particulier, celui à l’intérieur duquel le parti ne présenterait pas de candidats autres que la cheffe Dorion. Mais la même proposition pourrait être faite pour n’importe lequel des aspirants à chefferie d’O.N. J’ai simplement indiqué ici ma préférence. On jase, là. Vous devinez peut-être que je reste un partisan de Pauline Marois.
    C’est précisément du réalisme politique que je suggère. Il me semble que la conjoncture politique actuelle faite aux indépendantistes appelle plus que des récriminations à l’égard du P.Q., et très certainement plus que des incantations provenant d’O.N. Partis comme nous le sommes, avec les récriminations des uns et les incantations des autres, les indépendantistes sont ferrés solide pour un demi-siècle de jaspinage…

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2013

    Quel manque de réalisme, ici! Catherine Dorion est la maman d'un jeune enfant, et si je ne m'abuse, monoparentale de surcroît. Croyez-vous une seule seconde qu'elle puisse se lancer à la chefferie d'ON? Reprenez vos esprits!

  • Marcel Haché Répondre

    25 juin 2013

    @ S Sauvé
    Ma proposition en vaut bien d’autres. Mais bien d’autres en vaudraient autant. Je crois que le gouvernement minoritaire de Pauline Marois pourrait durer bien plus longtemps qu’on ne le croit, cependant ce ne serait, de la part de ses ennemis, qu’une façon de discréditer à la fois le parti Québécois et « le Pays » dont Pauline Marois se fait la championne. Cela concerne tous les indépendantistes parce que les rouges ne font pas les distinctions que nous faisons sur Vigile, entre les mous et les caribous.
    Mais il pourrait aussi arriver que, très tôt, bientôt, une crise pourrait tout relancer, l’électorat d’abord, mais plus fondamentalement interpeller tous les indépendantistes. Il me semble bien modestement que nous aurions mieux à faire que des procès, ou s’il faut en faire, faire celui des rouges, ce côté sombre québécois, de façon à ce que not’gang n’arrive pas en retard à la bataille. Il me semble qu’à partir de cet automne, si ce n’est déjà, maintenant, avec la grève des gros bras pour au fond les gros sous du Fonds…le P.Q. et tous les indépendantistes vont tous entrer- veux, veux pas- dans une zone de turbulences. Il y a présentement une redoutable démonstration de force qui s'opère.Il me semble, je n'en suis pas certain, (je suis partisan et même fefan)il me semble que Pauline Marois est prête à en découdre.C'pas vrai qu'elle va toujours reculer...

  • Stéphane Sauvé Répondre

    25 juin 2013

    @ André Vincent,
    Vous demandez d'oublier 2005 ? Et pourquoi donc ? Encore une fois, il semble que vous soyez en train de nous demander de mettre sous le tapis une autre bourde du PQ, une autre promesse brisée...
    ...décidément, forcez-vous un peu et convainquez-nous que Madame Marois est cohérente, qu'elle a un plan de match qu'elle peut respecter, que ces sondages ne reflètent pas la réalité...
    La proposition de M. Haché est intéressante. Discutons de sa proposition et cessons de nous égarer.

  • André Vincent Répondre

    25 juin 2013


    @ Pierre Cloutier,
    Piourriez pas nous foutre un peu la paix avec 2005 !
    Extrait de Louis Champagne.
    «...Après tout, il a de bonnes raisons d’être furieux contre la direction du PQ depuis le départ de Bernard Landry. Il avait fait approuver à ce parti un programme en 2005. De plus, il milite au sein du PQ depuis sa formation et il prétend le connaître comme le fond de sa poche. Nonobstant cette connaissance, ce qu’il nous décrit avec ce programme 2005 et ce qui a suivi, c’est quelqu’un qui s’est fait rouler en farine comme un débutant. Il croit probablement que Pauline Marois a joué un rôle en 2005 et que ses manigances ont poussé Bernard Landry à la démission. Il en a découlé chez lui un profond ressentiment, et c’est dans ce poison de l’âme qu’il faut chercher la source de son comportement.
    «... Me Cloutier n’a jamais digéré la mise au rancart du programme 2005, il ne cesse de vitupérer contre Mme Marois qu’il rend responsable de cet abandon et de la démission de son ami Landry, et il fait de la démission de Mme Marois et de la ré-adoption du sacro-saint programme 2005 des conditions sine qua non de son retour au bercail. Sa hargne, son vocabulaire désolant, son entêtement maladif, ses remarques obsessionnelles sur le PQ-Marois et le programme 2005, c’est dans son ressentiment qu’il faut en chercher la source...»

  • Marcel Haché Répondre

    23 juin 2013

    @ Pierre Cloutier.
    Le P.Q. s’est toujours rendu là où il devait se rendre sans la mauvaise influence d’aucun chef. Vous accusez Pauline Marois de tirer le P.Q. vers le bas et vous déplorez où son parti en est rendu dans les sondages.
    Parti de la deuxième opposition, c’est avec Pauline Marois que le P.Q. est redevenu la première opposition, puis le gouvernement maintenant. Son gouvernement est minoritaire et c’est bien embêtant. Un gouvernement minoritaire souverainiste est bien plus en danger qu’un gouvernement minoritaire fédéraliste. Cela est d’une telle évidence que je suis surpris que vous ne soyez pas à même de le reconnaître.
    Et si de sa position minoritaire, le gouvernement réussissait à se gagner une majorité, la chose n’est pas impossible, l’électorat pouvant changer d’idée à la faveur d’une conjoncture nouvelle… prochaine peut-être, changeriez-vous d’idée ou continueriez-vous de prétendre qu’après avoir tiré son parti vers le bas, c’est l’indépendance elle-même qu’elle se mettrait à tirer encore vers le bas de son poste de première ministre ?
    Je ne sais pas si Pauline Marois réussira. Mais elle est dans la realpolitik la plus contraignante qui se puisse imaginer. Aucun autre chef péquiste, absolument aucun, ni de près ni de loin, n’a eu à subir ce qu’elle a subi pour arriver au poste qui est le sien présentement. Aucun d’eux n’a jamais eu à affronter à l’A.N. autant d’arrogance de la part de nos ennemis, qui gardent encore une force redoutable et que vous semblez ne jamais vouloir reconnaître.

  • Pierre Cloutier Répondre

    23 juin 2013

    Message à Marcel Haché
    OUI tout à fait. Je souhaite, j'espère, je veux, je désire que Pauline Marois démissionne pour l'intérêt de la patrie et de son parti. 11% de taux de popularité et 24% dans les intentions de vote, ce n'est certes pas le Pérou, n'est-ce pas?
    Mais je doute qu'elle le fasse. L'égo est trop gros. Il n'y a rien d'exceptionnel là-dedans. C'est tout à fait humain.
    S'il faut se taper 4 ans de pouvoir libéral de nouveau, je suis prêt à attendre pour voir cela lors de la prochaine élection. Je ne mettrai pas 100$ là-dessus. Cela c'est certain. Je préfère le donner à Vigile.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    23 juin 2013

    @ Mr Cloutier
    avec une si grande geule vous devriez vous présenter a la tete du PQ bien sur si on vous accepte.Je suis aussi lache que vous.
    Le messager Masqué hahahahaha

  • Stéphane Sauvé Répondre

    23 juin 2013

    C'est du solide cette proposition Monsieur Haché. J'aime beaucoup.
    Et en effet, ON gagnerait en crédibilité à travers ce geste hautement symbolique d'une offre d'union avec le PQ pour les prochaines élections.
    Chapeau.

  • Pierre Cloutier Répondre

    23 juin 2013

    Mme Ferretti,
    Vous pouvez m'injurier directement, indirectement, à pied, à cheval et en voiture, cela ne me fait pas un pli sur la différence surtout venant de quelqu'un qui a passé sa vie à vomir sur le PQ pendant qu'on y militait, particulièrement pendant les 2 périodes référendaires. En passant, étiez-vous au Congrès de 2005 et si oui, j'espère que vous savez sur quoi vous avez voté - le projet de pays que Boisclair et Marois ont mis aux poubelles, cela vous dit quelque chose?
    Si oui, expliquez-nous donc la différence entre le "projet de pays" et la gouvernance dite souverainiste de 2010, entre le jour et la nuit finalement.
    Pierre Cloutier

  • Pierre Cloutier Répondre

    23 juin 2013

    Message à Pataldor
    Un autre qui n'a pas le courage minimal de s'identifier et qui se cache derrière un masque comme un lâche pour cracher son venin qui ne veut rien dire.
    Elle se fera par tous les citoyens comme moi, la journée où les leaders péquistes auront le courage minimal de mettre le pays sur la table au lieu de s'enliser dans la petite gouverance provinciale de merde à 150,000$ par année pour parler des 2 coins de la bouche dans les 4 coins du comté.
    Autre point : quand vous irez voter, malheureusement vous aurez l'obligation de vous identifier. Cela va sans doute vous demander du courage mais vous n'aurez pas le choix.
    Moi, j'ai toujours combattu à visage découvert. On ne négocie pas avec des gens masqués.
    Pierre Cloutier

  • Marcel Haché Répondre

    23 juin 2013

    @ Pierre Cloutier.
    Vous n’espérez pas, j’espère, que Pauline Marois démissionne en plein mandat minoritaire, alors que, pourtant majoritaire, la démission de Lucien Bouchard avait créé une situation si difficile au gouvernement Landry et à notre Cause ?

  • Marcel Haché Répondre

    23 juin 2013

    Eh bien, je suis en bonne compagnie. Toujours un grand plaisir de vous lire Mme Ferretti. Particulièrement sur Vigile. Je crois que vous serez d’accord : c’est d’abord et avant toute chose notre espérance qui devrait être au cœur de nos luttes. L’espérance mobilise. La désespérance démobilise. On ne peut plus rien faire avec les militants qui seraient désabusés, tout au plus des votants, et encore, s’ils sont restés fidèles. Nos divisions sont un bien grand luxe, que nous achetons à crédit…
    Si convergentes, Marois et Dorion, quel tandem porteur ce pourrait être pour toutes les générations… Vrai que le temps presse et la prochaine campagne pourrait être rapprochée, mais quand même.Quand même...


  • Archives de Vigile Répondre

    22 juin 2013

    Chose qui est sure, la souveraineté ne se fera pas avec vous Mr Cloutier.

  • Pierre Cloutier Répondre

    22 juin 2013

    Catherine Dorion représente l'avenir et elle ferait sûrement une bonne candidate. Dans 10-15 ans, cela pourrait donner des résultats encourageants.
    Ce que vous appelez toutefois le "jaspinage" à propos de Pauline Marois me désole au plus haut point.
    Croyez-vous vraiment que Pauline Marois peut mener le PQ à une victoire majoritaire et surtout qu'elle va faire l'indépendance de la patrie avant que vous et moi ne mangions des pissenlits par la racine? Expliquez-nous cela. J'ai bien hâte de vous lire.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juin 2013

    Enfin, sur Vigile, un texte né d'une véritable intelligence des exigences actuelles de la lutte indépendantiste.
    Intelligence qui ne peut être que celle d'un engagement uniquement et entièrement intéressé par la victoire de l'objectif: la réalisation de l'indépendance.
    Une intelligence de la situation périlleuse dans laquelle patauge la lutte, égarée dans le discours aliéné des gérants d'estrade qui ne la pensent qu'à travers la courte vue qu'ils en ont, basée sur l'importance qu'ils accordent à leur militantisme passé.
    Votre regard, monsieur Haché, se pose sur le présent et l'avenir.
    Merci.
    Andrée Ferretti.