Il faut revenir sur ce qui est devenu une « affaire Carey Price ». Ce n’est pas une affaire si grande ni si importante. Cependant, elle porte la capacité d’en devenir une. C’est une affaire de « sport » qui pourrait éventuellement Nous interpeller radicalement. C’est pour cette dernière raison qu’une presse à genoux minimise présentement l’affaire.
La direction du CH a récemment laissé partir l’entraîneur des gardiens de buts de l’équipe en ne renouvelant pas son contrat. Apparemment, on en est pas certain, Pierre Groulx n’aurait pas réussi, pendant les quatre années de son contrat, à relancer Carey Price. Et, chacun le sait ou croit le savoir, la loi du sport, c’est gagner. Cela n’a donc laissé aucune chance au jeune entraîneur.
Il n’est pas inutile de rappeler que Carey Price en est à son troisième entraîneur des gardiens de buts depuis son arrivée dans l’organisation des Canadiens de Montréal. Il n’est pas inutile non plus de rappeler qu’à son arrivée, la direction du CH avait dû s’affirmer parce que son surdoué souhaitait garder son entraîneur personnel. Qu’à cela ne tienne aujourd’hui, toute une presse à genoux devant une direction se demande simplement quel sera le prochain entraîneur de notre malheureux goaler, sans se demander le moins du monde quelle pourrait être la prochaine victime « colatérale » de notre surdoué.
Si Carey Price ne performe pas mieux la prochaine saison, de toutes les façons que s’y prenne la direction, qu’elle le fouette après l’avoir tant cajolé ou qu’elle fasse des échanges pour le protéger et le cajoler encore, qu’elle fasse des avances ou des reculs et même des sauts de crapauds lors du prochain repêchage, cela aura constitué beaucoup d’efforts perdus, le CH sous-performera exactement comme il a sous-performé lorsque Gomez était ici. Et si Gomez fut ici, c’est en grande partie parce qu’un jour Timmins et une direction décidèrent, contre tout bon sens, de repêcher Carey Price au 5ième rang universel plutôt que Kopitar¹, joueur « centre », disponible alors au 5ième rang, mais à moindre prix que Gomez plus tard.
Certains avaient pensé que nous avions un cancer dans l’équipe. La vérité pourrait être que nous en avions deux, le deuxième attendant simplement son heure pour « éclore ». Nous y sommes maintenant. Mais la direction du CH a depuis les mains attachées par un sacré contrat. Plutôt que de simplement penser que tous les entraîneurs n’avaient pas les solutions pour relancer un tel pur sang, la direction du CH persiste, s’obstine et refuse d’envisager qu’un cheval aussi racé que Carey Price puisse avoir de la picouille en lui, alors pourtant qu’il garde encore de la valeur dans la L.N.H., cette valeur pouvant encore augmenter tout autant qu’elle peut encore diminuer.
Un grand technicien Carey Price ? Aucun doute possible, si on se fie aux experts et à une direction peu encline à se dédire. Parmi quelques autres du CH, Carey Price a indéniablement tout le clinquant d’un pur sang. Mais si simplement c’était son cardio mental qui n’y était pas à Carey Price ? « Si » ? Méchant « si » pour l’équipe et sa direction n’est-ce pas ? Il arrive parfois cette pure désolation dans le sport des courses de chevaux, que les blue chips provenant des meilleurs lignées se révèlent être des « poules », comme on le dit alors sans respect dans les écuries, mais quand même avec une pénétrante lucidité !
Si la saison prochaine du CH n’est pas à la hauteur, ce sera évidemment un autre entraîneur qui pourrait être questionné. Qui d’autre alors ? Malgré les bons états de service de Therrien, comptez sur la presse du West Island pour débuter l’affaire par insinuation, et elle insinuera effectivement que, peut-être, oui, mais on ne sait pas trop, on n’est pas certains, ce Therrien peut-être, ou l’autre là, celui responsable de la défense, si poreuse devant le surdoué, sans doute qu’il devrait, ou qu’ils auraient dû tous les deux… Et toute notre presse à Nous, à genoux, muette et complice, incapable seulement de se relever maintenant pour dire aux fans qu’Aubut est un intimideur et que Bettman est un dictateur mégalomane à l’égard des fans de Québec, les meilleurs de toute l’Amérique du Nord, cette grosse presse restera pliée. Elle consentira du bout des lèvres, mais en s’agitant, en se donnant une allure combative, mais elle consentira quand même à expliquer aux fans les plus fidèles « qu’il le fallait », encore une fois « pour le bien de l’équipe », que tout un club avec contrats garantis ne peut pas être congédié, mais qu’un coach, ou un assistant, ou même un directeur… cela n’a pas le même poids que celui de l’équipe elle-même.
Molson, Molson, Molson, vingt ans que ça dure, no excuse, vingt que ça dure et que ça fait dur !
Et qui sait, opportunistes, les médias du West Island viendront Nous susurrer ensuite, la bouche en cœur, que cela n’est pas si grave que le prochain entraîneur du CH ne parle pas français. Et tout Radio Canada et Gesca viendront Nous expliquer comme à des enfants qu’il y a de nombreux précédents dans l’histoire du CH, que l’important c’est de gagner, que Nous pourrions Nous contenter d’une sorte de règle d’alternance linguistique, que Nous serions « rendus là », Montréal étant une grande ville du Monde, forcément bilingue, ce serait son tour normal et le retour en force du West Island.
Un très puissant message « sportif » est déjà prêt, bien plus prêt d’ailleurs que toutes les campagnes de francisation que pourrait concocter notre gouvernement, message qui pourrait être adressé alors à tous les québécois, les nouveaux n’étant pas moins partisans du bleu-blanc-rouge que les anciens, mais cependant bien moins portés à notre égard à Nous. Il est vrai cependant, hélas, qu’un message aussi nocif suivrait seulement celui déjà reçu comme une gifle, et connu par bien des fans de chez-nous, méprisant message adressé par le méprisant cousin de Carey Price lui-même, lui aussi un autre de ces « surdoués » mentaux de la N.H.L…
Ils ne sont pas très nombreux ceux qui veulent chasser Price de Montréal. L’immense majorité des fans l’adorent. Cependant, le D.G. Marc Bergevin a déjà dit fort judicieusement qu’il n’entendait pas penser comme un fan, au risque de le devenir lui-même… Mais si c’est Carey Price lui-même- pas son agent ni ses parents, il a vingt cinq ans l’éternel jeune homme- si c’est lui qui désire partir, quitter un environnement qui lui paraît inconfortable, à ce point que simplement faire son épicerie lui devient une corvée, est-ce que ce n’est pas ça aussi, très précisément aussi, la définition même d’un hobbit ? Qu’aurions-nous besoin alors de pareil leader avec le CH si, évidemment si, le CH entend demeurer lui-même un leader dans sa communauté, dans TOUTE la communauté Québec ? Carey Price sera-t-il capable un jour de dire « merci » ? Pour ma part, je n’ai jamais entendu Gomez Nous le dire. J’espère me tromper.
Le CH appartient à tous les québécois.
¹ Qui a depuis une coupe Stanley derrière la cravate comme disent les subtils analystes et qui joue présentement en séries, pendant que notre joueur supposément le plus important est en vacance. Aucun joueur ne gagne ni ne perd la fameuse Coupe à lui seul, c’est sûr, c’est sûr, mais les plus grands y trouvent une indéniable consécration.
Carey Price. retour sur une affaire ajournée.
Retour sur un message différé
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4 commentaires
Marcel Haché Répondre
9 juin 2013Bien au-delà de Carey Price, mon texte traite de la mollesse de Nos médias inféodés, de nos médias à Nous. À la limite, il est assez indifférent que Carey Price quitte ou reste à Montréal. C’est le message politique implicite et latent que portent nos médias à Nous qui est à questionner.
Il s’agit de bien l’entendre, le maudit message de lamenteux que nos médias Nous servent présentement, qui est très-très-très révélateur de ce que Nous pourrions entendre dans le futur, qui pourrait surprendre les plus déterminés parmi les indépendantistes, les plus jeunes surtout, mais aussi tous ceux-là parmi nous qui auraient oublié l’affreux chantage aux Nordiques du gros avocat de campagne, à Québec, avant le référendum de 95.
Que Nous disent-ils présentement, les analystes de nos médias officiels ? Ils se contentent de Nous dire ceci, lancinant et lassant, sur le ton prétentieux de ceux qui savent, alors pourtant qu’ils n’en savent rien, pas plus que vous et moi, vigiliens. Ils répètent pis pètent des inepties, en apparence, cependant qu’elles servent de répétition avant le véritable spectacle, lui gardé en réserve :
« C’est vrai que » depuis que les Pingouins de Pittsburg ont gagné leur dernière coupe Stanley, le gardien Marc-André Fleury « a pas fait grand-chose ».
Heille chose, est-ce que Carey Price en a gagné une coupe ?
Ils Nous disent aussi, comme à regret, alors qu’il n’y a rien à regretter, que « c’est vrai que » malgré « son gros contrat à Vancouver », le gardien Luongo « a jamais rien gagné ».
Allôôô. Allôôô. Pis Price, qu’a-t-il fait depuis qu’il a reçu le sien, « son gros contrat à Montréal », il aurait gagné et ravagé la ligue ? Il a plutôt c… sur la glace et fait dans nos mains avec ses histoires de hobbit, ce que ne s’est jamais permis Fleury à Pittsburg, encore moins le très digne Luongo, j’insiste, LE TRÈS DIGNE LUONGO, lui pourtant aux prises avec la direction la plus indigne de toute la L.N.H.
Nos médias et nos analystes à Nous appliquent constamment un double standard, selon qu’il s’agit de Tremblay d’Amérique et de tous les autres ! Nos médias à Nous qui font çà ! Nos analystes supposément bleu québécois ! Et il faudrait prendre comptant, pour du cash… que les médias du West Island n’ont jamais tapé ni ne taperont jamais sur le même clou lorsque l’occasion se présentera ?
Malgré que Koivu fut littéralement adoré, lui non plus ne Nous a jamais remercié DANS NOTRE LANGUE- merci, le mot magique qu’on enseigne aux enfants- ce qui aurait été la politesse la plus élémentaire. Et nos médias à l’époque ? Tous nos analystes bleu québécois ? À terre, nos médias ! À terre, nos analystes bleu québécois! Comme des perrons de portes ! Comme maintenant ! Comme demain ?
Mais « ce qui est vrai », enfin, c’est que toutes les cartes sont en place pour qu’un retentissant, un formidable, un immense coup de circuit se produise au CH de Montréal…
À Molson de s’élancer. À Nous itou… le Moment venu.
Archives de Vigile Répondre
8 juin 2013Marcel Haché, bonsoir.
Je ne voudrais pas éteindre vos admirateurs, mais votre analyse m'inspire un commentaire qui ne vous plaira pas mais qui n'enlève rien à l'estime que j'ai pour vos écrits.
Le Canadien menait 2 à 0 en troisième période quand l'arbitre et les juges de Toronto ont alloué un but compté par un joueur des Sénateurs d'Ottawa qui n'était pas bon, un but compté par un mouvement avant du patin. Si le but avait été refusé comme le spécialiste de RDS, comme Dany Dubé, Ron Fournier, Denis Morel et Fraser ont affirmé qu'il devait être refusé, la partie serait restée 2 à 0, les Canadiens auraient gagné, Cary Price ne se serait pas blessé, la série aurait été 2 parties à 2 et qui sait ce qui aurait pu arriver. Je me demande si votre analyse aurait été la même.
Cette mauvaise décision a peut-être coûté des millions à Molson.
Je me réjouis que Vigile s'intéresse au hockey. C'est nouveau.
Recevez mes salutations
Robert Barberis-Gervais, 8 juin 2013
André Vincent Répondre
8 juin 2013Bravo Marcel Haché. Je reconnais bien là l'âme et le coeur « du gars de l'Est ».
AVe
Stéphane Sauvé Répondre
8 juin 2013Wow, quel article Monsieur Haché !!
Vous êtes dans le mille. Le CH appartient à tous les Québécois et le monde journalistique a certainement besoin de se secouer et sortir de leur...mièvrerie...je me retiens ici.
Quant aux manoeuvres du West Island, oufff, il était grand temps que quelqu'un avec une plume comme la vôtre, traite de ce sujet qui aussi délicat soit-il, mérite d'être dit au grand jour. Mes poils commencent à s'hérisser avec cette anglicisation de Montréal et les "pommiers" en fleurs de l'Ouest de Montréal.
Je souligne à grand trait ce passage de votre article:
Et toute notre presse à Nous, à genoux, muette et complice, incapable seulement de se relever maintenant pour dire aux fans qu’Aubut est un intimideur et que Bettman est un dictateur mégalomane à l’égard des fans de Québec, les meilleurs de toute l’Amérique du Nord, cette grosse presse restera pliée.